20 ans du GPHG : les meilleurs souvenirs

Image
Looking back on 20 years of GPHG - GPHG
5 minutes read
20 ans ! Le Grand Prix d’Horlogerie de Genève est devenu une institution, fraternelle et chaleureuse. Ses principaux membres évoquent leurs meilleurs souvenirs

Voir la cérémonie du GPHG

C’est une saga familiale, celle de la famille de Haute Horlogerie. Genevoise ? Plus seulement. La famille s’est élargie, accueillant des amis des vallées voisines, puis des pays voisins, et mêmes des continents lointains. Une famille avec ses déclarations d’amour, ses coups d’éclat, ses dérapages plus ou moins contrôlés qui font les anecdotes dont chacun s’amuse encore aujourd’hui.

Discussions « très animées »

Aurel Bacs (Phillips, Bacs & Russo) a présidé le jury pendant près de 10 ans. « Opinions et convictions s’y mélangeaient avec passion et savoir, poussant la discussion à en devenir parfois très animée », se rappelle-t-il. « L’horlogerie ! Une passion sans comparaison aucune et une image prestigieuse pour notre pays », confirme Carlo Lamprecht, créateur de la Fondation du GPHG, et ancien président du Grand Prix. Dominique Fléchon, historien, membre du jury de 2009 à 2014, se souvient pour sa part quand, « en 2013, le créateur Philippe Starck et l’architecte Jean-Michel Wilmotte sont membres du jury du GPHG. Peu familiers du monde des complications et du vocabulaire horloger, ils n’hésitent pas à appeler à l’aide, appui qu’ils obtiennent aussitôt de la part de leurs collègues du moment ». Une confraternité qui a également charmé Claude Sfeir, lui aussi juré émérite : « d’excellents souvenirs entre rencontres riches et découvertes horlogères inédites. Et je suis fasciné de voir l’impact du GPHG et sa résonance internationale »

20 ans du GPHG : les meilleurs souvenirs

Edouard Baer a sans aucun doute apporté une touche de légèreté à la cérémonie, ces interludes où l’homme piquait les us et coutumes du sérail, avec la candeur d’un observateur bienveillant envers des termes parfois difficilement compréhensibles du profane. « Nous avons eu des cérémonies magnifiques notamment grâce à lui. Il a apporté une touche poétique à son rôle de maître de cérémonie », résume Carine Maillard, directrice de la Fondation du GPHG.

Entre rires et larmes

Des éclats de rire, mais aussi des émotions fortes. Comme l’hommage à Walter Lange, l’homme de la renaissance d’A. Lange & Söhne, décédé brutalement à 92 ans, en 2017, en plein SIHH. Ou comme le Prix Spécial du Jury remis à Jean-Claude Biver, qui se dirigeait alors vers une retraite qu’il avait passée sa vie à fuir. Mais encore « la dernière édition de Carlo Lamprecht en tant que président », poursuit Carine Maillard, qui rappelle son souvenir ému de « l’édition 2012, importante pour moi puisque c’était ma première édition en tant que directrice ! ». Une émotion également palpable chez Aurel Bacs : « les moments les plus émouvants furent lors de la remise du prix spécial du jury aux lauréats, parmi lesquels je peux citer quelques personnalités incontournables telles que Philippe Dufour, Walter Lange, Jean-Claude Biver, Luc Pettavino, et Antoine Simonin ». « La remise du prix du meilleur horloger de l'année à Vianney Halter avait marqué mon esprit. C'était le début des indépendants sur la scène du GPHG », complète William Rohr (TimeZone).

20 ans du GPHG : les meilleurs souvenirs

Cette dimension confraternelle et amicale traverse tout le GPHG. Laurent Picciotto (président fondateur de Chronopassion) a co-animé la cérémonie pendant trois ans et confirme que « c’est toujours plus marquant quand ce sont les copains qui gagnent ! », rappelant au passage que, « même nous, qui présentions la cérémonie, n’avions pas la moindre du nom qui se cachait dans l’enveloppe avant qu’elle ne soit ouverte ». Une émotion d’amitié que confirme William Rohr : « en 2015 j'avais remis deux prix à Félix Baumgartner et Martin Frei. Ils étaient vraiment heureux et fiers. Leur enthousiasme avec leur équipe m'avait marqué. Ce double prix au GPHG, ce qui est très rare, était une belle consécration pour Urwerk qui le méritait ».

All you need is love !

Ce que tout le monde évoque, c’est donc une émulation collective, la cristallisation, pendant quelques heures, que le GPHG réunit en un lieu, en un moment, la quasi-totalité de l’écosystème horloger pour partager un moment confraternel. « Le fait de se retrouver tous, le même jour, ni pour acheter, ni pour vendre, mais juste pour le plaisir d’être ensemble », poursuit Laurent Picciotto. « J’y pense encore aujourd’hui avec beaucoup d’émotions, ces échanges furent simplement le partage de l’amour pour la haute horlogerie et le respect mutuel au sein des membres du jury », résume Aurel Bacs. Au final, le GPHG est une réussite saluée par Carlo Lamprecht : « 20 Grands Prix d’Horlogerie de Genève avec des cérémonies à guichets fermés et la présence de plusieurs Conseillers fédéraux. L’extraordinaire renouvellement des modèles présentés chaque année. Innovation et diversité remarquables. Le formidable intérêt des médias dans les conférences de presse de tous les pays du monde où les montres ont été exposées ».

20 ans du GPHG : les meilleurs souvenirs

Car le GPHG n’est plus une cérémonie genevoise, mais une tournée internationale qui se joue effectivement à guichets fermés et, surtout, une toute nouvelle Académie : « La création de l’Académie en 2020, avec déjà 500 membres représentants tous les continents, est un changement de paradigme qui consacre les principes de neutralité, d’impartialité et d’universalité. Elle confirme le GPHG comme « les oscars de la montre » et lui confère une force fédératrice dont la branche horlogère a bien besoin en ces temps où plus que jamais l’union fait la force », résume Raymond Loretan, président de la Fondation du GPHG.

Et chacun gardera en mémoire le même souvenir que Carine Maillard : « en 2020, une cérémonie à part : 50 personnes autorisées dans le théâtre, entourées de 1'000 ballons rouges représentant le reste du public ! ». Gageons que 2021 s’en différenciera !

Marques