Le mythique calibre de la FB1 tire sa révérence

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The Curtain Falls on the Legendary Calibre of the FB1 - Ferdinand Berthoud
Pour Watches and Wonders, la Chronométrie Ferdinand Berthoud annonce...la fin d’une collection. Une démarche atypique mais en réalité prévisible, et qui risque d’affoler (une fois encore) les collectionneurs

On appelle cela des signaux faibles. Depuis plusieurs mois, Karl-Friedrich Scheufele répète à l’envi que la production de son atelier ne parvient pas à suivre la demande. Qu’il n’est pas possible, à court terme, d’en augmenter la cadence. Que chaque mouvement produit par Ferdinand Berthoud l’est en édition limitée, numérotée. Comprendre : quand un mouvement est épuisé, la collection qui l’embarque s’éteint automatiquement. Et c’est ce qui se produit aujourd’hui. Le calibre originel de la FB1, celui qui a lancé l’aventure Berthoud, tire aujourd’hui sa révérence. Une page d’histoire se tourne. 

La fin d’une époque

Aujourd’hui, il n’en reste que 38 exemplaires. Pour saluer son départ, la Chronométrie va l’habiller d’une manière inédite, un Chronomètre FB 2T - Édition Finale, présenté pour la première fois dans un boîtier rond. C’est un bel adieu pour ce calibre d’exception, qui s’offre pour l’occasion un habillage jusque-là réservé à la seconde collection de l’atelier, la FB2. 

Ces calibres seront pour l’occasion pourvus de trois semis-ponts en saphir, anglés et gravés, soutenus par des piliers en titane poli qui permettent d’admirer les organes principaux du mouvement, ainsi que sa terminaison sablée main. 

Trois exécutions seront proposées par la Maison : la FB 2T.2 en or rose 18 carats avec un cadran satiné noir, la FB 2T.2-1 en or rose 18 carats avec un cadran satiné ruthénium et la FB 2T.1 en or gris 18 carats avec un cadran satiné bleu. Ces trois références seront autant d’inspirations pour les collectionneurs qui auront l’opportunité, pour cette « Edition Finale », de créer leur garde-temps sur mesure, en choisissant la matière du boîtier, la couleur et la terminaison du cadran et du bracelet cuir.  Seule la forme du boîtier (ronde) ne pourra être changée. 

Le mythique calibre de la FB1 tire sa révérence

Un calibre déjà mythique

Le calibre FB-T.FC, malgré la rudesse de son appellation, est en réalité très explicite, avec un T pour Tourbillon, et FC pour Force Constante. Dire que la construction de ce calibre a fait bouger les lignes de l’horlogerie contemporaine serait un euphémisme. Il recèle nombre de développements inédits. Le plus visible repose dans l’échappement, un tourbillon à seconde centrale. La particularité est que sa cage est en prise directe sur la roue de seconde grâce à une roue située sur son axe dont le diamètre et les propriétés sont identiques à celle des secondes. Les deux roues effectuent ainsi une rotation complète en 60 secondes : la roue des secondes dans le sens horaire et celle du tourbillon dans le sens antihoraire. C’est, à notre connaissance, une singularité propre à Berthoud. 

La force constante de la fusée-chaîne possède elle aussi une particularité. Situé au sommet du barillet, un dispositif d’arrêtage à Croix de Malte limite la plage de fonctionnement du ressort moteur où son couple est le plus constant. Bien que le barillet puisse potentiellement faire huit tours sur lui-même, la Croix de Malte n’en autorise que six. Les deux dernières insertions de la Croix de Malte empêchent donc le ressort-moteur de délivrer au rouage une énergie trop forte (juste après le remontage complet) ou trop faible (en fin de réserve de marche). De la sorte, non seulement le calibre est protégé d’un remontage excessif, mais il ne délivre également son couple que durant une plage parfaitement définie, celle où il est le plus régulier. 

Sans aller dans chaque détail des multiples innovations de ce mouvement, mentionnons enfin qu’il prend place au sein d’une boîte dans une architecture à piliers, inspirée des chronomètres de marine de Ferdinand Berthoud. C’est donc une construction verticale, où tous les organes de la montre sont suspendus. Ce fascinant spectacle peut d’ailleurs être admiré par le côté de la boîte qui dispose de hublots latéraux qui, pour la beauté du geste, sont chassés, et se dispensent donc de colle. Une construction rare, précieuse, ingénieuse au sens le plus strict (« intelligent, inventif »), à admirer une dernière fois à Watches and Wonders. 

Le mythique calibre de la FB1 tire sa révérence

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