Raider Bathy 120 MemoDepth

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Raider Bathy 120 MemoDepth  - Favre-Leuba
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Elle prend l'eau, mais reste étanche

Imaginez un cadran embué ou des rouages rouillés, à la précision digne d’un radeau à la merci des flots… Ennemi juré des horlogers, l’humidité les terrorise bien davantage que le plus sanguinolent des opus des Dents de la mer. Et pourtant, Favre-Leuba équipe en 1968 sa Bathy d’un profondimètre qui laisse l’océan pénétrer dans la boîte. En 2018, la Raider Bathy 120 MemoDepth célèbre le demi-siècle de ce modèle historique et bénéficie des nombreuses innovations techniques réalisées dans l’intervalle. La MemoDepth résiste ainsi à une pression jusqu’à 20 bar/200m et mesure rigoureusement la profondeur jusqu’à 120m. En prime, Favre-Leuba adjoint une nouvelle fonction à son «bathymètre » : la mémorisation et l’affichage de la plus grande profondeur atteinte.

D'un extrême à l'autre 

La MemoDepth est l’une des créations marquantes du « revival » de Favre-Leuba au milieu des années 2010. Fondée en 1737 — voire 1718 selon certaines sources —, la marque reste en mains familiales pendant huit générations. Puis la crise du quartz la bouscule durement et elle ballotte de propriétaire en propriétaire jusqu’en 2011, année de son acquisition par le Tata Group. Cinq ans plus tard, la revoilà sur le devant de la scène avec des modèles forts en sport. D’abord, la Bivouac 9000, inspirée par la Bivouac, première montre-bracelet équipée d’un altimètre, produite par Favre-Leuba en 1962 et portée entre autres par Junko Tabei, première femme à vaincre l’Everest. Un baromètre anéroïde est intégré à la montre. C’est un mécanisme standard, inventé en 1844, dans lequel la pression atmosphérique déforme une enceinte métallique, hermétique et partiellement vide d’air. Mais son association à une montre-bracelet est aussi innovante que pratique en montagne ou dans les airs. Son évolution contemporaine, dans la Bivouac 9000, mesure l’altitude et la pression de l’air jusqu’à 9000 mètres, au-delà du toit du monde ! Puis la MemoDepth prend le relais… du haut vers le bas. Elle comporte un profondimètre, basé sur un mécanisme similaire. Ainsi, ces deux montres en apparence aux antipodes partagent les mêmes défis : préserver l’étanchéité, et donc la fiabilité du mouvement, tout en utilisant à fins de mesures la pression de l’air ou de l’eau, vecteurs d’humidité.

Raider Bathy 120 Memodepth

Et pourtant, elle fonctionne !

Sur le fond de la MemoDepth, des ouvertures laissent bien entrer l’eau — mais pas n’importe où. Le liquide pénètre dans une « antichambre » et vient presser une membrane de cuivre intégrée au dos de la boîte, complètement hermétique cette fois. La membrane se déforme temporairement, toujours plus au fil de la profondeur. L’information est enregistrée par un capteur de contact mécanique, puis transmise aux aiguilles bleues indiquant la profondeur sur le cadran. De cette manière, la plongeuse en apparence pleine de contradictions échappe à toute inondation malvenue. Ses mesures se révèlent parfaitement efficaces jusqu’à 120 mètres, alors que la Bathy d’origine trouvait ses limites à 50 mètres. L’échelle des 30 premiers mètres — cruciaux en matière de décompression — se lit de façon plus détaillée, avec des marqueurs rouges à 5 et 10 mètres. Et si l’immersion outrepasse les 120 mètres, un dispositif protège le mécanisme. Autre innovation nécessaire au calcul des paliers et peu répandue parmi les montres de plongée, la MemoDepth affiche la profondeur maximale atteinte, que l’on remet à zéro grâce à un poussoir à 4 heures. En clin d’œil à la Bathy de la fin des années 1960, le design rétro-futuriste de la MemoDepth ne cache pas son ambition d’efficacité. Ici, sans équivoques, la forme se met au service de la fonction. En témoigne un confortable diamètre de 48mm pour la boîte en titane grade 5, apte à résister aux abysses. La lunette tournante unidirectionnelle ne se soustrait pas non plus aux exigences du genre. De même, l’affichage mise sur la lisibilité des informations nécessaires au pedigree «montre de plongée ». Et, lorsque la luminosité fait défaut, une luminescence puissante se met à l’œuvre. Des atouts de choc pour faire de l’œil de très près à Poséidon.

Cette année, GMT Magazine et de WorldTempus se sont lancés dans le projet ambitieux de résumer la montre de plongée depuis l'an 2000 dans The Millennium Watch Book - Diver, un grand et beau livre magnifiquement illustré. Cet article en est un extrait. The Millennium Watch Book - Diver est disponible sur en français et en anglais ici :

 

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