L’or et la Bulgari Octo Finissimo Automatique Sablée en or

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Gold and the Bulgari Octo Finissimo Automatic Sandblasted in gold - Why not...?
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L'or fascine. Quel que soit notre pays, notre culture, ce métal y est important.

Signe de puissance ou de richesse, l'or rend fou, crée et détruit des empires, déclenche des révolutions, des migrations ou des invasions. Il a façonné des pays et crée des légendes.

Il est aussi attirant que menaçant, il est un cadeau de la Terre et, pourtant, pour l’extraire il faut souvent la casser, la polluer ou la percer. Mais quelle que soit notre opinion, le métal doré ne laisse jamais indifférent. Il est un symbole.

Pour certains, il est beau.

Sa couleur est celle du soleil, il orne les palais et il est bien sûr présent sur toutes les plus belles parures de bijoux. Il peut aussi être un refuge, un placement ou un gage de sécurité. Rien que le mot « doré » est synonyme de bonne santé, de peau exposée au soleil ou de plat appétissant. D’ailleurs, c’est un des rares métaux qui se mange et on peut le déguster aussi bien lorsqu’il recouvre un steak devenu désormais polémique (voir les récentes informations concernant un fameux joueur de football du Bayern de Munich) ou qu’il enrobe du chocolat.

Pour d’autres, il est le symbole à abattre.

Je me rappelle encore d’une banderole accrochée au fronton de l’OMC à Genève qui disait : « Tant qu’il y aura des couilles en or, il y aura des lames en acier ». L’or dérange et cristallise bien des a priori. Il faut dire qu’il n’est parfois pas aidé par ceux qui le portent, des rappeurs bling-bling aux fashionistas surchargées en métal précieux.

Il se retrouve donc constamment sur le fil, dans un équilibre précaire entre beauté et vulgarité, subtilité et exubérance.

D’ailleurs, ceci est aussi vrai en matière d’horlogerie.

L’or a été utilisé par les horlogers depuis la nuit des temps. Métal facile à travailler, il a abrité les plus beaux mouvements et les plus belles complications. Il est l’écrin idéal pour les créations horlogères haut de gamme. Enfin, il est aussi le signe d’un amour qui s’inscrit dans la durée (les noces d’or) et il est destiné à marquer des grands événements. Il y a la première montre de communiant, la montre en or qui célèbre un mariage ou celle que l’on hérite. Car une montre en or se mérite.

C’est d’ailleurs l’histoire de la montre offerte par ma mère à mon père pour leurs fiançailles. Il l’a portée jusqu’à son décès et elle n’a ensuite plus quitté le poignet de ma mère, jusqu’à ce qu’elle parte rejoindre celui à qui elle l’avait offerte.

Lorsqu’elle m’est revenue, elle n’était pas en bel état. Un horloger a passé plusieurs mois pour lui redonner vie. Nouveau mouvement, nouveau cadran et nouvelles aiguilles. Mais le boîtier en or jaune est resté intouché, conservant son charme vintage.

Car l’or est aussi le signe d’une époque. Il est d’ailleurs monté très haut en popularité, puis s’est lentement effacé durant ces dernières années, victime du côté négatif de sa force ! Il a perdu de son éclat…

Comme il est proche des bijoux, il est souvent réservé aux montres féminines. Et puisqu’il s’agit d’un métal délicat, il a longtemps été considéré comme « habillé ». L’or est trop souvent prisonnier de son statut de métal luxueux, mais trouve parfois des marques pour lui donner des ailes ou le mettre en combinaison de plongée.

Parler d’une montre en or est donc un exercice plus difficile qu’il n’y paraît. D’ailleurs, il n’y a pas un or, mais des ors. Jaune, rouge, rose ou même orange, le doré se décline en plusieurs versions. Il peut être poli, mat, martelé, serti ou gravé. Ce qui est certain, c’est que son usage réclame une certaine prudence. Il peut vite devenir trop visible et s’imposer au détriment de la montre. Il devient alors gênant et dérangeant. Mais trop discret, il perd de son charme et semble ne pas s’assumer.

Encore une fois, tout est question d’équilibre.

C’est là le charme de l’or. Il change la perception des choses et polarise. Ceux qui portent une telle montre le savent. Et l’assument.

C’est pour cela que j’ai choisi de parler de la Bulgari Octo Finissimo Automatique Sablée en or. Parce qu’elle a tout pour plaire… et pour déplaire. Et c’est pour ça que je l’aime !

Pourquoi Bulgari ?

Si la marque est profondément ancrée dans la culture italienne du luxe, elle a pourtant été créée en 1884 par un orfèvre grec, arrivé à Rome après des séjours à Corfou et à Naples.

C’est dans la capitale italienne que la marque va vraiment prendre son essor. Il lui faudra pourtant se chercher pendant de nombreuses années, avant de rencontrer le succès, grâce notamment aux nombreuses stars de cinéma qui tomberont amoureuses des créations du bijoutier. 

Entourée de fées comme Liz Taylor, Gina Lollobrigida, Sophia Loren ou Marlene Dietrich, la marque romaine ne peut que s’imposer et elle part à la conquête des USA au début des années 70. La Dolce Vita se transformera alors en success story.

Ce n’est qu’en 1980 que Bulgari se lance dans l’horlogerie, en développant des pièces qui marient la forme (des designs innovants) et le fond (des mouvements manufacture). 20 ans plus tard, la marque rachète les ateliers de Daniel Roth et Gérald Genta, renforçant ainsi son activité horlogère.

Depuis 2011, Bulgari a rejoint le groupe LVMH et est désormais dirigée par un « horloger » en la personne de Jean-Christophe Babin, ancien Président de TAG Heuer.

La Bulgari Octo Finissimo Automatique Sablée en or : Goldfinger chante La Traviata

L’histoire est connue. Le design de la Bulgari s’inspire autant des arches de la Basilique de Maxence et Constantin que de certains bas-reliefs octogonaux présents sur d’anciens bâtiments romains. Mais l’Octo est bien plus qu’un hommage à Rome. C’est une montre unique à plus d’un titre.

D’abord, par son esthétique. Est-elle ronde, octogonale, carrée, rectangulaire ? En fait, un peu de tout cela. Et c’est bien cela qui est exceptionnel avec la Bulgari Octo. Elle parvient à mettre en harmonie des formes qui pourtant ne semblaient pas pouvoir fonctionner ensemble.

A première vue, elle est simple, même dépouillée. Mais après quelques instants, on se rend compte que c’est une montre fondamentalement originale, qui pour moi rend avant tout hommage à l’architecture. Ensuite, la Bulgari Octo Finissimo est une vraie pièce d’horlogerie. Il ne s’agit pas que d’une « belle gueule ». C’est aussi une pièce qui a du cœur.

Son mouvement ultra-fin (2,23 mm), équipé d’un mini-rotor en platine parfaitement intégré, est à la fois performant et beau. Même s’il est automatique, je ne peux m’empêcher d’y retrouver le charme stylistique d’un mouvement à remontage manuel. Pour une fois, la présence d’un fond saphir se justifie, le calibre BVL 138 méritant d’être vu.

L’or et la Bulgari Octo Finissimo Automatique Sablée en or

Avec une telle finesse, la Bulgari Octo Finissimo ne peut être que svelte. Ses mensurations sont là pour le prouver : 40 mm et 5,15 mm. Pourtant, et nous reviendrons dessus au moment de laisser parler l’avocat du diable, elle semble plus grande et a une vraie présence une fois portée. Peut-être est-ce dû à l’intégration du bracelet, qui – même s’il est fin – reste large. Mais l’ensemble ne manque pas de charme. Ce qui est sûr, c’est que cette montre générera des commentaires. Et ceci sera encore plus vrai avec la pièce en or.

La Bulgari Octo Finissimo n’a pas besoin de l’or pour exister et se faire remarquer. C’est justement pour cela que je l’ai choisie. Elle s’impose aussi bien en acier qu’en titane ou en or. Mais l’or lui donne encore plus de charme parce que Bulgari a choisi un or mat « sandblasted » [ndlr : sablé] et un cadran de la même finition. En résumé, l’Octo Finissimo est totalement dorée. Cela pourrait paraître « too much », mais il n’en est rien. Le pari est pourtant risqué, mais il s’avère payant. Malgré cette parure, la Bulgari Octo en or ne choque pas. Certes, elle se voit, mais ne dérange pas. Son style relativement sportif et décontracté – associé à sa robe mate – et sa finesse lui permettent de rester discrète et de s’effacer sous la manche d’une chemise.

L’or et la Bulgari Octo Finissimo Automatique Sablée en or

Dernier détail à noter : le cadran est magnifique. Les aiguilles ont de la présence et la petite seconde logée entre 6 et 9 heures ajoute un brin de folie à une pièce qui n’en manque pourtant pas. Mais encore une fois, tout cela est fait avec goût.

Donc, si jamais vous cherchez une montre qui sort des sentiers battus, n’hésitez pas. L’Octo Finissimo Automatique Sablée en or ne vous décevra pas.

Qu’en pense l’avocat du diable ?

Nous l’avons vu plus tôt, l’or peut avoir un côté diabolique et c’est justement ce qui séduit notre avocat du diable. Donc, il aime cette Octo dorée.

Cependant, la perfection n’étant pas de ce monde, on peut tout de même lui faire quelques – petits – reproches.

Comme évoqué plus tôt, l’Octo est – malgré sa finesse – une montre imposante. Peut-être mériterait-elle d’exister dans une taille plus réduite, de 36 ou 38 mm. Ensuite, si j’apprécie son petit air de sportive, je regrette que son étanchéité soit limitée.

Enfin, la version en or n’existe qu’avec un bracelet du même métal.

J’imagine pourtant bien cette version à cadran doré sur un cuir gold – voire marron – qui pourrait séduire ceux qui auraient peur de son côté « extrême ». Ou pourquoi pas, un bracelet en caoutchouc ou en tissu synthétique qui renforcerait son côté décalé ?

Comment porter la Bulgari Octo Finissimo Automatique sablée en toute discrétion ?

Comme la Bulgari Octo en or a de la présence, il faut l’accompagner par de la discrétion. Oubliez chaînes et gourmettes en or de rappeur, oubliez colliers en diamants et vestes en satin. L’Octo Finissimo bénéficiera d’un style « low profile », mais chic.

Cependant, comme notre sujet reste l’or, essayons de voyager au travers de cette sélection de vêtements et de partir à la découverte des pays qui en regorgent.

La Chine d’abord, premier producteur mondial. Nous choisirons alors une simple chemise blanche à col mao de la marque Shanghai Tang. Si le temps se réchauffe, le mieux sera d’opter pour un des superbes polos de la même marque, toujours avec le fameux col.

Notre prochain arrêt sera l’Australie et notre choix se portera alors sur un Hubert Persimmon chino de la marque Aquila. Mon modèle préféré est de couleur rose, avec une fermeture « cordelette » qui accentue l’aspect décontracté de ce pantalon venu de « down under ».

Repartons pour notre périple doré et, cette fois-ci, ce sera l’Amérique. Le choix est vaste alors, une fois n’est pas coutume, choisissons un accessoire du côté de chez This Is Ground. Je ne saurais que conseiller un sac à dos Venture, aussi pratique que stylé, surtout dans sa version en cuir Bomber. Vous pourrez bien sûr y loger un MacBook, protégé d’une housse Symmetry de la marque « made in Ghana » Della. Car le Ghana reste le 8e producteur mondial d’or !

Face aux USA, la Russie, ennemi de toujours et concurrent direct en matière de production d’or. Côté style, peu d’options, alors noyons notre tristesse dans une vodka.

Pour terminer, il faut se chausser et, pour parfaire ce style casual, rien de mieux que des sneakers blancs ou navy. Ils viendront d’Afrique du Sud – 5e producteur d’or – et plus exactement de la marque Vosk.

Vous voici donc parfaitement habillés pour sortir et profiter de la vie, avec votre Bulgari Octo Finissimo Automatique Sablée en or au poignet. L’heure est peut-être venue d’aller regarder un bon vieux film.

Que pensez-vous de Goldfinger ou de L’Homme au pistolet d’or ?

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