Breitling Chronomat Frecce Tricolori 2020

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Breitling Chronomat Frecce Tricolori 2020 - Why not... ?
Voici une histoire qui parle de fausses montres, de Chronomat, de passion, et d'émotions.

Faux…

Clarifions tout de suite le mot choisi pour ce Pourquoi Pas : faux. Je ne vais ici en aucun cas faire l’apologie des fausses montres. Et j’adore la nouvelle Chronomat que vient juste de présenter Breitling. Ce que je vais faire cependant c’est de vous raconter une petite histoire. Elle commence en 1984. Je viens d’avoir 20 ans. Je ne suis pas encore intéressé par les montres. Je suis étudiant à l’Institut d’Etudes Politiques de Strasbourg. Ce petit détail va peut-être accrocher l’attention des passionnés de Breitling. L’IEP de Strasbourg a vu passer de nombreux futurs dirigeants d’entreprise. Un se nomme… Georges Kern – futur CEO de la marque de Grange. Nos chemins se sont probablement croisés sur les bancs de cette Ecole puisque nous y étions en même temps…

Mais revenons aux montres. Mon premier “choc” horloger a été la Chronomat, et je me souviens exactement où je l’ai vu pour la premiere fois, dans une vitrine d’un horloger strasbourgeois. Je suis rentré, je l’ai passé au poignet. Si je me rappelle bien c’était une version “two tone”. Mais je ne parierai pas dessus. Ce qui est certain c’est que je suis littéralement tombé amoureux de cette montre. Elle a formatté mon goût pour les montres pour longtemps : originale, solide, simple mais raffinée, versatile. Mais bien sûr je suis sorti de la boutique sans la montre. Trop chère pour un étudiant. J’ai continué à “relooker” la vitrine de cet horloger, voyant la collection de Chronomat s’agrandir.

La vie m’a ensuite emmené dans d’autres villes. Sans la Chronomat. A l’époque, je partais régulièrement visiter de la famille dans le Sud de la France et ma famille louait un petit appartement dans le Var pour les vacances. Une des traditions était de visiter le Musée Océanographique de Monaco. Cette année –1989 si je me rappelle bien, la visite se poursuivi vers Menton puis Vintimille en Italie.

Le marché de Vintimille est “réputé” pour ses faux. Voilà, vous imaginez ce qui va se passer ! Bien sûr, je tombe sur une Chronomat totalement fausse. Je sors quelques billets et en quelques secondes elle est à mon poignet. C’est une fausse de mauvaise qualité. Probablement pas étanche, un mouvement en quartz, mais un design qui se rapproche de la Chronomat de mes rêves. J’entends d’ici les cris et hurlements !! Comment est-ce possible ! Scandaleux ! Oui peut être… Mais il y a prescription. Je le répète : il ne faut pas acheter de faux. Mais il y à trente ans je l’ai fait et j’étais plutôt content. Parce que pour la premiere fois, j’ai éprouvé ce plaisir de “posséder” une montre dont j’avais toujours rêvé. Elle était fausse certes. Mais grâce à elle j’ai commencé à rechercher encore plus d’infos sur la Chronomat.

J’ai comparé ma fausse aux vraies. Mille fois j’ai regretté mon achat. Mais mille fois j’ai été content de me rappeler ce voyage à Vintimille et cette petite émotion que j’avais ressenti à ce moment-là. Bien sur la fausse Breitling est vite morte. Mais je l’ai gardé pendant longtemps. Jusqu’au jour ou – enfin – j’ai pu m’offrir une vraie Chronomat. Et vous savez quoi. J’ai choisi une version esthétiquement la plus proche possible de cette mauvaise copie achetée à Vintimille.

Ce fut ma première et derniere “fausse” montre, et ma premiere belle montre. La Breitling Chronomat est donc pour moi une montre très spéciale. Et lorsque j’ai assisté à la présentation de Georges (en tant qu’alumni de la même Ecole je peux me permettre cette familiarité), j’ai été plus que ravi. J’ai repensé à Vintimille !

Pourquoi Breitling ?

Je ne vais pas revenir sur l’histoire de la marque, dont j’ai déjà présenté plusieurs modèles dans d’autres Pourquoi Pas. Ce qui est actuellement intéressant avec Breitling, c’est le retour aux fondamentaux de la marque. Comme beaucoup j’ai été souvent déçu par quelques modèles présentés ces dernières années. C’était “trop”. Et je ne parlerai pas de l’évolution de “ma” Chronomat, dont le design s’est lentement éloigné de ce que j’avais aimé dans ma premiere Breitling. J’ai essayé 100 fois de me convaincre d’en reprendre une. Je n’ai jamais franchi le pas. Honnêtement, la Chronomat était devenue… moche.

Breitling Chronomat Frecce Tricolori 2020

Mais tout a changé depuis que Georges a repris le contrôle de Breitling. Petit à petit la marque a recommencé à me faire “de l’œil”. Il y a eu de nouvelles Navitimer ou les nouvelles SuperOcean, dont ma préférée, l’Outerknown et son bracelet Econyl. Il y a eu la réédition de la fameuse 806, que je porte au poignet en écrivant cet article. J’espère bientôt porter la nouvelle AVI 765, un des plus mythiques chrono de la marque. La nouvelle collection 2020, avec – entre autres – le retour de la Chronomat me ramène définitivement vers Breitling. Parce que “ma” Chronomat est de retour !

Breitling Chronomat Frecce Tricolori 2020

La Breitling Chronomat “Frecce Tricolori” : si Vintimille avait des ailes

Je ne vous l’ai pas encore dit, mais ma Chronomat (la vraie), avait un fond argenté, un bracelet vert foncé et un boitier en acier. Je ne me souviens plus si elle était bicolore (poussoirs, couronne et marqueurs en or) ou pas. Qu’importe. Ce qui est certain, c’est qu’avec son modèle 2020, Breitling dispose enfin de la Chronomat que j’attendais. La collection est composée de dix modeles mais c’est la version Frecce Tricolori qui a le plus retenue mon attention.  Pourquoi ? Parce qu’elle parle de l’Italie, et que c’est un des modèles les plus mythiques de la marque.

Parlons déjà de ce que toutes ces Chronomat ont en commun : un boitier de 42 mm, la couronne arrondie caractéristique de la Chronomat, les marqueurs cavaliers interchangeables et le fameux bracelet rouleaux, au design si eighties ! La lunette a été retravaillée et est – enfin – affinée. Le mouvement est le solide B01, pièce maitresse de la Manufacture de Granges. Il est visible au travers d’un fond saphir. La date est positionnée à 6 heures et reste relativement discrète, ce qui est une bonne chose.

Breitling Chronomat Frecce Tricolori 2020

Intéressons-nous maintenant à la seule Chronomat Edition Limitée, la Frecce Tricolori. L’histoire veut que la Chronomat soit initialement née d’un partenariat entre Breitling et la Patrouille Aérienne Italienne. Nous étions en 1983, quelques mois avant la sortie de la Chronomat. Depuis, il existe un lien indéfectible entre Breitling et ces acrobates. Le logo des Frecce s’est retrouvé sur plusieurs Editions Limitées. Mais les fans recherchent la premiere version or/acier avec cadran bleu nuit et logo PAN Frecce Tricolori à 3 heures. Ce modèle sera suivi d’un autre produit en 1994, en acier mat et cadran noir. Il y aura par la suite plusieurs autres déclinaisons mais aucune ne détrônera les deux premières Frecce.

Breitling Chronomat Frecce Tricolori 2020

Quelle joie j'ai éprouvé en découvrant que cette année, la Frecce revient en une version limitée à 250 exemplaires. Elle reprend le fond bleu original. J’ai longtemps été convaincu que la premiere version avait un fond noir. Mais en parlant récemment avec les équipes de Breitling aux USA, je me suis rendu compte de mon erreur. Donc, bravo pour cette version ! Le logo PAN est cette fois-ci positionné à 12 heures. La montre est en acier, et elle aussi équipée du bracelet rouleau. J’espère que Breitling continuera sur sa lancée et proposera plus tard d’autres de ses fameuses Chronomat “aériennes”, dont la Red Arrow et son cadran rouge vif. L’avenir nous le dira. Pour l’instant, je savoure le retour de la Chronomat.

Qu’en pense l’avocat du Diable ?

Comment dire du mal d’un rêve ? Quoiqu’en pense le Diable, cette Chronomat est pour moi “presque” parfaite. S’il fallait trouver quelque chose à reprocher à la Chronomat, je pourrais citer les poussoirs de chronographes rectangulaires et le positionnement du logo Frecce Tricolori. Certes, le mouvement B01 ne permet pas de libérer l’espace à 3 heures, mais le logo PAN à 12 heures est caché par l’aiguille du chronographe. C’est un peu dommage. Sinon, la Breitling Chronomat de 2020 est certainement la version qui se rapproche le plus de la “vraie” de 1984. Merci !

Breitling Chronomat Frecce Tricolori 2020

Porter la Breitling Chronomat Frecce Tricolori avec style

L’accessoire indispensable viendra de la marque Aeronautica Militare qui propose depuis de nombreuses années des vêtements aux couleurs de la PAN. Mon choix se porte sur un polo bleu foncé avec le logo tricolore, en parfait accord avec la Breitling Chronomat. Si vous souhaitez porter une veste, je recommande un M65 militaire vintage de couleur olive, ou une version camo d’une Jungle Jacket vintage (Epoque Guerre du Vietnam). Mes préférées sont vendues par Bulang & Son, qui modifie des modeles vintage en rajoutant quelques détails forts sympathiques.

Pour le pantalon. Osons le blanc cassé. De nombreuses options existent, mais j’aime beaucoup les modeles de SKU (Save Khaki United). Aux pieds, des sneakers bien sûr, pourquoi pas les nouveaux Foundry de John Lobb dans leur version grise/blanche.

Vous voici ainsi parés pour… rester chez vous en confinement. Mais vous pourrez toujours regarder le ciel vide et vous imaginer aux commandes d’un des jets de la Frecce, avec votre – vraie – Chronomat au poignet.

Stay home, stay safe! Et n’achetez pas de faux.

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