DB28T

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DB28T - De Bethune
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Le fond et la forme, à l'extrême*

En 2009, De Bethune sortait son premier tourbillon. Il équipait la Dream Watch 3 et il y a deux raisons pour lesquelles nous ne montrons pas cette pièce ici. Tout d’abord, la montre était invraisemblable. D’autre part, elle avait un cadran travaillé mais d’une typologie classique. Or deux ans plus tard, en 2011, De Bethune réutilise son mouvement DB2019 dans sa dernière création, la DB28, une collection toujours d’actualité. La DB28T n’a pas cette plaque rapportée et décorée qu’on appelle cadran. À la place, c’est une coiffe en acier qui recouvre partiellement le calibre et laisse deviner le décor côtes De Bethune de la platine et le colimaçonnage des deux barillets. Et surtout, elle arbore des finitions qui sont depuis restées sans équivalent.

Ultra brillant

Ce couvre-mouvement est en trois parties et sa forme de flèche le rapproche de l’emblème de Starfleet dans Star Trek. Sa surface est totalement polie noir. C’est-à-dire au-delà du miroir. Tellement polie que selon certains angles, elle apparaît sombre. Il s’agit du summum de la finition manuelle, un travail qui ne tolère pas l’erreur et demande un temps décourageant. Elle est normalement appliquée à des surfaces de quelques millimètres de long, et plates. Le couvre-mouvement de la DB28T est bombé dans les deux plans et mesure plusieurs centimètres carrés. On n’avait tout simplement jamais vu cela.

Ultra technique 

De part et d’autre de l’ouverture dédiée au tourbillon, des ponts polis miroir servent d’ancrage au pont de tourbillon, ajouré, sur deux plans et bleui. Chez De Bethune, on ne bleuit qu’à la flamme, à la pièce et à la main, pas dans un four. Et ce pont arrime un tourbillon qui était à son époque le plus techniquement avancé jamais conçu. Il avait été créé pour répondre aux nécessités chronométriques avant tout. Pas pour être joli, pas pour reprendre le logo d’une marque, pas pour créer une impression d’équilibre classique. La quête de performance quasi mystique de la marque explique son apparence inhabituelle.

DB28T

Ultra rapide

Le pont de cage a un seul bras, pas deux, pas trois, donc pas de symétrie. Il est en titane bleui. Un cran en dessous, on trouve un spiral plat à courbe terminale propriétaire. Grâce à cette dernière, il économise de la hauteur par rapport aux courbes relevées de type Breguet et il apporte les mêmes avantages en matière de concentricité : il oscille autour d’un centre de gravité invariant, quel que soit son état de développement. Encore un étage au-dessous, on trouve le balancier. Sa serge est en platine et ses bras en silicium, pour présenter le meilleur rapport poids/inertie, encore amélioré par l’ajourage des bras. Dernier niveau, l’échappement, constitué d’une ancre en titane, ajourée et de côté, et d’une roue en silicium. Nous sommes en 2011 et le silicium est encore un matériau de pointe, difficile à se procurer. Mais il est bien utile pour encaisser la friction liée à la fréquence de 5 Hz. En effet, le balancier oscille à 36’000 alternances par heure. Enfin, la cage effectue une rotation toutes les 30 secondes. Lors de son inauguration dans la DW3, en 2009, ce tourbillon était le plus rapide jamais créé.

Ultra léger 

Ce n’est pas le seul superlatif revendiqué par De Bethune. Ce tourbillon est aussi le plus léger. La cage entière pèse 0,18 gramme pour 63 composants – on est presque toujours sous la barre du gramme mais la norme se situe autour de 0,5. Globalement, les chiffres donnent le tournis : avec trois fois moins de masse, une oscillation haute fréquence et une vitesse de rotation double de la normale, on est en présence d’une machine de course. Et malgré ces vélocités élevées, qui consomment une énergie supplémentaire considérable, les deux barillets du calibre DB2019 assurent 120 heures de marche. La jauge se trouve dans une petite ouverture côté fond.

Ultra confortable 

Et ce gâteau avait encore une cerise. La série DB28 avait inauguré un concept De Bethune extrêmement pratique, pragmatique et confortable. Son boîtier possédait deux amples arceaux mobiles, ajourés, qui formaient un grand brancard autour de la boîte ronde. Le résultat au porter était (et demeure) spectaculaire. Les anses flottantes font que la montre va à tout le monde, grâce à une adaptation de la courbure de la boîte instantanée, automatique et parfaitement sur-mesure. 

*Cette année GMT Magazine et de WorldTempus se sont lancés dans le projet ambitieux de résumer les 20 dernières années du tourbillon dans The Millennium Watch Book - Tourbillons, un grand et beau livre magnifiquement illustré. Cet article en est un extrait. The Millennium Watch Book - Tourbillons est disponible sur www.the-watch-book.com, en français et en anglais.

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