Hublot, l'alchimiste

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Hublot, The Alchemist - In the Workshop of...
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Il y a exactement 10 ans, Hublot dévoilait sa toute première montre en Magic Gold, un or 18k inrayable développé et produit dans son département R&D, à Nyon

E n entrant dans la manufacture, il faut pousser la première porte à droite, juste après la réception. Silence studieux, pas un horloger à l’horizon mais plutôt un alignement de machines high-tech programmées par des ingénieurs et des techniciens affairés. Nous sommes à Nyon, dans le département de Recherche et Développement d’Hublot. «Une sorte de start-up au sein de l’entreprise», sourit Sébastien, l’un des ingénieurs matériaux qui s’occupe tout particulièrement du Magic Gold, cet or d’une dureté de 1000 Vickers inventé il y a un peu plus de 10 ans par Hublot. Dans son atelier, cet ancien diplômé de l’EPFL est, entre autres, chargé de produire cet or aux propriétés uniques tout en poursuivant la recherche sur de nouveaux matériaux. «Nous cherchons sans cesse à améliorer la fiabilité et la reproductibilité des matériaux que nous avons inventés», confie-t-il. Quand on se frotte à ce type d’invention, «il y a de nombreux ratés et il ne faut jamais croire que c’est acquis».

Hublot, l'alchimiste

Une fois fondu, l’or est injecté sous haute pression pour fusionner avec la céramique. Les tubes de Magic Gold ainsi formés sont ensuite usinés par électro-érosion

Car c’est un art délicat que de parvenir à produire un tel matériau. Composé à 75% d’or et de 25% de carbure de bore, le Magic Gold est le fruit d’une alchimie complexe. L’or étant par nature réfractaire à se mélanger à d’autres matériaux que le métal, des solutions inédites ont dû être trouvées. La poudre de céramique est ainsi tout d’abord mise en forme de tube par un pressage dans des moules. Après un frittage à une température de plus de 2000 degrés, les grains de poudre se soudent entre eux, permettant d’obtenir un tube de céramique rigide mais poreuse. L’étape suivante consiste à injecter l’or en fusion dans les pores du tube en céramique dans un four chauffé à 1100 degrés grâce à une pression de 200 bars. La complexité de ces opérations a pour conséquence une production très limitée. Les ingénieurs du département R&D produisent deux tubes de Magic Gold par semaine, ce qui permet d’usiner les boîtiers, couronnes et lunettes de quelque 250 montres par année parmi lesquelles la nouvelle Big Bang Sang Bleu II Magic Gold présentée en janvier. Un modèle inrayable, hormis avec un diamant. 

Hublot, l'alchimiste

 

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