Manero Tourbillon double peripheral

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Manero Tourbillon double Peripheral - Carl F. Bucherer
L'horlogerie périphérique*

À première vue, rien de particulier: un tourbillon, placé à midi, avec deux aiguilles centrales. Mais s’il n’y a rien à voir, c’est précisément parce que Carl F. Bucherer a su imaginer un mouvement qui exploite la rotation périphérique avec une rare ingéniosité.

Carl F. Bucherer se distingue sur la scène horlogère par sa masse oscillante. Voilà qui n’est pas commun! Même la collision de dates prête à sourire : la masse oscillante telle que nous la connaissons aujourd’hui aurait été inventée par Perrelet en 1777 et la maison Carl F. Bucherer a été créée en 1888: 111 années d’écart et une belle (r)évolution dans l’art de remonter un mouvement.

Totalement excentrique 

Dans le système traditionnel que l’on attribue à Perrelet, c’est une demi-lune pleine qui, au fond du mouvement, tourne sur elle-même à la faveur des mouvements de la montre, et remonte ainsi son barillet. On l’appelle masse oscillante, ou rotor. Elle intègre la quasi-totalité des montres automatiques du marché, parallèlement aux micro-rotors qui remplissent exactement la même fonction mais qui sont de dimension réduite et inclus dans l’épaisseur du mouvement.

La singularité de Carl F. Bucherer est de déporter cette lourde masse, laquelle cache le plus souvent la moitié du mouvement, vers sa périphérie : ce n’est plus une demi-lune, c’est un anneau. Ainsi, le mouvement peut être totalement admiré et la montre peut gagner en finesse. Le système n’est pas propre à Carl F. Bucherer. Patek Philippe l’avait étudié dans les années 1960. Toutefois, seule Carl F. Bucherer en a fait sa marque de fabrique, l’a industrialisé puis manufacturé (calibre CFB A1000 présenté en 2008). C’est ce principe qui anime la Manero Tourbillon Double Peripheral et constitue le premier système «peripheral » que son nom laisse apparaître. Car si celui-ci est indiqué comme «double », c’est que Carl F. Bucherer a usé du même principe pour son tourbillon – et c’est en cela que la pièce est si singulière.

Manero Tourbillon double peripheral

De l'art de tourner dans le vide 

Le mouvement qui l’anime est créé sur mesure pour elle : le calibre CFB T3000. Il reprend le principe de la masse oscillante périphérique et l’applique au tourbillon. Ce dernier est entraîné par un charriot périphérique. La cage n’est donc pas entraînée par un pignon en son centre, mais par un système d’engrenages périphériques presque invisible. Débarrassé de son train de rouages traditionnel, le tourbillon apparaît sous la forme la plus épurée jamais conçue. C’est un exercice esthétique réalisé dans le même esprit que le tourbillon volant (sans pont supérieur, tenu uniquement par sa base) mais poussé plus loin encore.

Avec cette pièce, Carl F. Bucherer n’a pas révolutionné le principe essentiel du tourbillon, mais la manière de le mettre en œuvre. C’est également une approche technique parfaitement cohérente avec l’expertise en matière de rotation périphérique développée sur 10 ans, entre 2008 (mouvement CFB A1000) et 2018 (sortie de la Manero Tourbillon Double Peripheral), année des 130 ans de la maison.

La pièce assume aussi toutes ses promesses en matière de précision, puisqu’elle est certifiée chronomètre par le COSC. Enfin, notons que ce tourbillon offre un dispositif stop-seconde : grâce à lui, le tourbillon s’arrête lorsque la mise à l’heure est engagée, ce qui permet un réglage à la seconde près. Une pièce cohérente, parfaitement maîtrisée, avec une véritable valeur ajoutée technique et esthétique, perceptible au premier coup d’œil: un tourbillon de connaisseurs qui devrait laisser son empreinte.

*Cette année GMT Magazine et de WorldTempus se sont lancés dans le projet ambitieux de résumer les 20 dernières années du tourbillon dans The Millennium Watch Book - Tourbillons, un grand et beau livre magnifiquement illustré. Cet article en est un extrait. The Millennium Watch Book - Tourbillons est disponible sur www.the-watch-book.com, en français et en anglais.

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