Navitimer

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Navitimer - Breitling
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70 ans dans le ciel

Une légende des airs

Elle n’est pas seulement une icône Breitling, mais aussi de l’horlogerie. «Et nous ne jouons pas avec le terme d’icône», explique Georges Kern, CEO de Breitling. «C’est l’une des montres les plus identifiables de tous les temps. D’un instrument pour pilotes, la Navitimer est devenue l’expression du voyage et de la découverte pour des générations de passionnés». 

Une légende  des airs

La Navitimer, contraction de NAVIgation et TIMER, fut la première partenaire de l’aviation générale et de ses pilotes. Son développement commença dès 1952 avec pour objectif d’en faire un véritable «ordinateur de poignet». Breitling se constituait en parallèle une solide expérience aéronautique. Pas moins de 25 compagnies aériennes étaient équipées de chronographes de bord Breitling. L’aviation atteint progressivement sa maturité et ses pilotes exigent des instruments de plus en plus complets. La Navitimer allait devenir leur instrument favori, celui des amateurs d’aviation, et bientôt de conquête spatiale.

Navitimer

Beaucoup l’ignorent, mais les premières Navitimer n’ont pas leur nom déposé. Lorsque Willy Breitling la développe en 1952, c’est un produit réservé aux pilotes. Il ne la fera enregistrer qu’en 1955. Il n’y a quasiment aucune réclame sur le produit durant ces premières années et personne – pas même ses inventeurs ! – n’aurait pu imaginer le succès de la Navitimer. Mais le bouche-à-oreille fait rapidement son œuvre – favorisé par le fait que c’est aussi en 1953 que Willy Breitling décide de déménager le siège de Breitling à Genève, au 6, place du Molard. Même si certains pilotes continuent d’atterrir aux Éplatures, petit terrain de La Chaux-de-Fonds, pour aller toquer directement à la porte des ateliers de Montbrillant...

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Un design unique au monde

Dès 1952, la pièce étonne par sa modernité: c’est la tool watch absolue, dont la lunette est une véritable règle à calculs. Couplée à deux échelles logarithmiques à fleur de cadran, la Navitimer se transforme en instrument de pilotage, affichant temps de montée, consommation instantanée, réserve de carburant, conversion miles/miles nautiques/kilomètres, etc. 

Cette règle développée en 1952 n’a jamais été modifiée jusqu’en 1990. Il n’y a donc aucun hasard si, dès les premiers modèles de la Navitimer de 1954, la célèbre AOPA (Aircraft Owners and Pilots Association) y fit figurer son logo et choisit la pièce comme sa montre officielle – plus qu’une reconnaissance, une consécration. Et la naissance de la «montre instrument». 

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Le design de la Navitimer est un cas d’école. Déjà, parce qu’il se révèle d’une certaine complexité pour qui n’est pas pilote ou doté de sérieuses connaissances arithmétiques. C’est une pièce pour professionnels. Ensuite, parce que c’est un chronographe – une complication aujourd’hui incontournable mais qui n’était pas la norme de la montre-bracelet d’époque. Enfin, parce que ce design n’a quasiment pas bougé depuis 70 ans. Ses déclinaisons sont rares et recherchées. La Navitimer World, à double fuseau horaire, ou la Cosmonaute, avec affichage sur 24 heures, notamment la Réf. 809 portée par John Glenn mais surtout Scott Carpenter en mai 1962 et première montre suisse de poignet dans l’espace, en sont quelques exemples.

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Outre ces variations, le design de la Navitimer s’est complété de différents logos attestant de l’attachement des pilotes. Les ailes de l’AOPA sont devenues mythiques. Le logo Breitling a lui-même varié: «B» stylisé originel, «B» ailé, doublé d’avions en vol, dit «Twin Jet». Ponctuellement, des compagnies et armées apposent leurs blasons à midi (Swiss-air, Patrouille de France, Patrulla Aguila Espana, Snowbirds canadiens et bien d’autres encore).

Des légendes très convoitées

Les premières Navitimer sont aussi rares que recherchées. La pièce originale développée en 1952, Mk1.1 dite «AOPA», n’a été distribuée qu’à ses membres à partir de 1954. C’est un collector ultime, doté du calibre Valjoux 72 très apprécié des collectionneurs – on le trouvera d’ailleurs près de 10 ans plus tard dans la future Rolex Daytona. La version non signée AOPA est distribuée au public fin 1955 sous la référence «806». Équipée du calibre Venus 178 à remontage manuel, sa cote atteint des sommets.

Pour distinguer un modèle AOPA d’un modèle public, il faut regarder le logo: les montres au logo ailé de l’AOPA avec la signature AOPA étaient destinées à la seule association américaine. Celles au logo non signé étaient commercialisées par le réseau général Breitling. En 2019, Breitling a consacré une «Ré-édition» à l’identique du modèle 806, dont la cote, soutenue par son caractère limité de 1959 pièces, commence à s’envoler.

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Par la suite, la Navitimer devient progressivement une icône de style, portée notamment par les musiciens Miles Davis, Serge Gainsbourg, ou par les pilotes de Formule 1 Graham Hill, Jo Siffert et Jim Clark. Une version de style panda voit le jour en 1963, et à partir de 1965 avec le logo «Twin Jet» sur toutes les Navitimer non-AOPA.

La Navitimer Chrono-Matic, dévoilée le 3 mars 1969 sur la base du célèbre Calibre 11, est l’un des premiers chronographes automatiques (Ref. 1806, complétée par une version manuelle, Ref.816). Couronne à gauche, poussoirs à droite, cadran bicompax: c’est une exception très recherchée. C’est la même année, en 1969, que Breitling présente également sa Navitimer en 48mm. Le large diamètre, compensé par de courtes cornes, est d’emblée adopté par des clients plus jeunes et urbains.

Breitling franchit le dernier pas de sa progression en 2009, avec son propre calibre Manufacture, le B01. Il est toujours exploité de nos jours. Les premières itérations apparaissent sur la Navitimer en 2010 et s’affichent déjà comme des collectors en puissance. 

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La relève

L’héritage en mouvement»: tel serait la matrice qui anime les pièces dédiées aux 70 ans de la Navitimer. Il y en a trois séries. Elles sont toutes équipées du Calibre Automatique Manufacture B01 certifié COSC, doté de 70 heures de réserve de marche, visible par le fond saphir, et proposées en bracelet cuir ou métallique (acier ou or selon version).

C’est le grand retour, à midi, des ailes mythiques de l’AOPA. A 6h, un nouveau guichet de date vient en parfaire la symétrie. Dorénavant, la boîte offre une nouvelle alternance de finitions polies et satinées. Ses courtes cornes assurent à la Navitimer une prise parfaitement ajustée au poignet.

La première collection se décline en 46 mm et quatre références différentes : trois boîtes acier, une boîte or rouge. Les premières arborent les couleurs chères aux collectionneurs Navitimer : l’iconique noir avec compteurs blancs, le «bleu ciel» incontournable pour une montre de pilote, et une nouvelle variation en vert soleillé, plus tendance et disruptive. La dernière version, en or, adopte une composition chromatique inverse: fond gris, compteurs noirs. C’est une livrée inédite pour une Navitimer 46 en or. 

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La nouvelle Navitimer 43 mm reprend la même segmentation, mais plus développée, avec cette fois cinq boîtes en acier et une boîte en or. Les premières offriront l’iconique cadran noir à compteurs blancs et son double inversé, ainsi que trois couleurs exclusives qui arriment la Navitimer au XXIe siècle: bronze, bleu glacier et vert menthe. La version or s’offre également le cadran noir Navitimer classique.

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Enfin, la collection en 41 mm sera considérablement étoffée, avec l’ajout de quatre nouvelles références, trois en boîte acier (cadran bleu nuit, argent ou vert menthe) et une boîte or rouge (cadran argent). Depuis 70 ans, la montre originale des pilotes continue de séduire aussi bien les aviateurs que les amateurs les plus éclairés...

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