Ultra, tout simplement. RD#4 by Audemars Piguet

Nous avons tenté de craquer le code de la Code 11.59 RD#4. Son mécanisme ultra-compliqué nous a résisté (normal), mais sa facilité d’utilisation et son ergonomie nous ont bluffés

En voilà une qui possède un nom long comme le bras, « Code 11.59 by Audemars Piguet Ultra-Complication Universelle RD#4 » ! Mais la voilà toute pardonnée, en regard du plaisir horloger exponentiel qu’elle procure. Sa complexité vaut bien un nom à particule ainsi qu’une visite prolongée dans l’un de ses quartiers privilégiés. Car, pour la découvrir, nous avons eu la chance d’accéder à l’AP House de Zurich. Son design d’intérieur évoque forêt, lacs et bien sûr luxe horloger, un concept qui donne une nouvelle ampleur à l’expérience de marque. Nous étions comblés, confortés dans notre nirvana horloger par les explications d’Anne-Gaëlle Quinet, Head of Complications, et par le son décidément super des timbres de la RD#4 (permettez-nous ce petit nom).

Ultra, tout simplement. RD#4 by Audemars Piguet

Le défi de la sobriété

Avant de plonger dans les spécificités tout à fait ultra de la RD#4, un premier coup d’œil permet d’apprécier sa sobriété esthétique ainsi que sa lisibilité. Aucune surcharge, malgré sa complexité intérieure avérée. Le chronographe flyback à rattrapante est par exemple présent, sans être écrasant de « sportivité ». Les informations se distinguent facilement, dont celles du calendrier perpétuel, affichées en blanc dans des guichets au fond noir. La date fait d’ailleurs le choix de la grandeur grâce à un affichage par deux disques – ce qui ne peut que plaire aux presbytes en devenir que nous sommes tous (ou tout simplement amateurs de confort). Car n’oublions pas que la RD#4, faite pour durer des siècles et des siècles, accompagnera autant nos plus belles années et les suivantes que celles de notre descendance. La recherche de simplicité en matière d’affichage se manifeste d’autant plus sur la version avec cadran plein (en noir ou en beige). Pourtant, avouons-le, les magnifiques finitions exécutées sur les ponts ajourés des versions squelettées se montrent particulièrement à la hauteur d’une pièce ultra-compliquée. Cette complexité de réalisation supplémentaire lui vaut également un prix majoré (la version non-squelettée est accessible dès 1,2 millions).

Ultra, tout simplement. RD#4 by Audemars Piguet

Faite pour être utilisée et portée, si !

« La facilité d’utilisation et des réglages a été particulièrement travaillée, grâce à trois couronnes équipées de poussoirs » explique Anne-Gaëlle. « Le mois se règle par exemple dans les deux sens, via la ‘super-couronne’ à 2 heures, dont le poussoir remet à zéro le chronographe flyback. De plus, le calendrier se règle à toute heure du jour ou de la nuit, sans risque d’abimer le mécanisme » poursuit-elle. 

Le boitier en lui-même évite l’opulence exagérée et affiche des dimensions raisonnables de 42 mm de diamètre – à peine 1 mm de plus que la Code 11.59 au catalogue –, pour 15,55 mm d’épaisseur. Proposé en or rose et en or gris et avec des finitions sobrement raffinées, Audemars Piguet a fait le choix de la simplicité sans ennui aucun, grâce aux lignes joliment structurées de la boite de la Code 11.59. Sa large ouverture de cadran, avec une lunette particulièrement mince, a d’ailleurs tout son rôle à jouer dans la lisibilité extrême de la pièce. Son poids a, lui aussi, su éviter les excès, avec 182 g très précisément. Elle était ce jour-là présentée sur bracelet en tissu – parfait pour la ligne tout en lui donnant un air contemporain qui évite la tentation de l’ostentation – décidément le mot d’ordre ! 

Ultra, tout simplement. RD#4 by Audemars Piguet

Complications choisies

Les horlogers du Brassus ont œuvré pendant 7 ans au Calibre 1000 – et bien entendu bénéficié de l’expertise historique de la marque et de développements antérieurs importants. Au final, ce mouvement de plus de 1100 composants totalise 40 fonctions, 23 complications et 17 innovations techniques. Parmi elles, plusieurs prouesses : le mécanisme de rattrapante est intégré à la masse oscillante et ses rouages se distinguent clairement en son centre. Sur la masse, en platine pour garantir un remontage suffisant des deux barillets, des ondes sonores gravées rappellent le mécanisme de Supersonnerie breveté intégré, fruit de 8 années de recherches commencées en 2006 avec l’EPFL. La RD#4 offre ainsi une petite et une grande sonnerie, aux timbres fixés sur le fond saphir. Car Audemars Piguet a pourvu la pièce d’un fond « secret » qui s’ouvre à volonté pour laisser admirer le mécanisme, tout en créant, lorsqu’il est fermé, une ingénieuse caisse de résonnance.

Ultra, tout simplement. RD#4 by Audemars Piguet

Autres merveilles mécaniques : le quantième perpétuel semi-grégorien (ne nécessitant aucune correction lors de la prochaine année exceptionnellement non-bissextile, soit 2100), les phases de Lune « image » inédites (composées de deux disques pour une représentation fidèle de l’astre), ou encore le chronographe flyback à rattrapante  (une association rare). « Également, le tourbillon volant ne faisait pas partie du cahier des charges initial, mais François-Henri Bennahmias, notre CEO, a mis les équipes au défi. La position de l’affichage des phases de lune a ainsi été modifié en conséquence » précise Anne-Gaëlle. Inspirée par une montre de poche Audemars Piguet de 1899 avec 19 complications, aucun doute que l’incroyable RD#4, première montre ultra-compliquée de la marque dans un boitier Code 11.59, fait évoluer la discipline dans le monde d’aujourd’hui.

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