Vingt-cinq ans dans l’industrie horlogère, et toujours la même fougue. Yvan Arpa cultive sans déroger certaines valeurs cardinales : générosité, fidélité, créativité. Et, naturellement, une propension manifeste à tirer le marché vers des territoires inconnus.
Pourtant, la tâche n’est pas simple. Avouons-le : le marché de l’horlogerie suisse n’a pas vocation première à créer, mais à préserver l’existant. Il est conçu pour cela. L’horlogerie est, avant tout, une économie de rente : trois aiguille, boîte acier. En volume comme en valeur, le reste est marginal.
Ce « reste » recouvre le territoire qu’a choisi Yvan Arpa pour s’exprimer. Sa marque, ArtyA, demeure farouchement 100% indépendante et auto-financée. Elle suit sa propre voie. Elle n’est pas simple : des créations disruptives, provocatrices, 50 idées à la minute, un patron qui ne lâche rien sur ses principes et valeurs. ArtyA, c’est un train à grande vitesse : on monte à bord ou l’on reste à quai, mais il n’y aura pas d’arrêt à la demande pour une promenade de santé.
« Aujourd’hui, la marque est reconnue »
Et pourtant... Aux Geneva Watch Days, Yvan Arpa dévoile progressivement le visage d’un homme plus sage. Comme sa marque ? « Oui, et cela a toujours fait partie de la stratégie. Pendant 10 ans, la provocation a fait partie de l’acte de naissance de la marque. C’est ainsi qu’elle émerge. Et puis ça me correspondait plutôt bien. Mais aujourd’hui, la marque est reconnue. Nous avons 80 points de vente, 10 collections pérennes, des partenaires fiables (Télôs Watch, ndlr), une croissance forte sur la plupart de nos marchés ».
En conséquence, les pièces dévoilées aux Geneva Watch Days affichent une maturité revendiquée. A l’image du tourbillon Purity, l’un des plus remarqués. Actuellement en 46 mm, un diamètre très « ArtyA », la pièce se décline aujourd’hui en 39 mm, soit une spectaculaire cure d’amincissement de 7 mm.
Avec son architecture épurée à l’extrême, la Purity marque un retour au premier plan du saphir. Il a toujours été l’un des chevaux de bataille d’Yvan Arpa, qui en a fait l’une de ses spécialités. Il présentera d’ailleurs aux Geneva Watch Days des versions « Chameleon » de ses montres, ce verre saphir translucide qui change continuellement de couleur selon l’incidence de la lumière. « Près d’une dizaine de marques travaillent actuellement sur ce procédé pour tenter de le reproduire », assure l’intéressé.
Compliquée et sous-marines
Concernant les pièces compliquées, la répétition minute maison sera de nouveau à l’honneur, avec son boîtier facetté, ses trois tons et son tourbillon gyroscopique à deux axes. Une véritable grande complication qui permet à Yvan Arpa de souligner le rôle considérable qu’a joué feu Pierre Favre (MHC) dans le développement de cette création d’exception et, plus globalement, dans l’essor de l’horlogerie compliqué pendant plus de 40 ans.
Autre grande nouveauté d’ArtyA : la première authentique plongeuse, qui intègre la collection Son of Sea. Après des séries limitées inaugurales (9 pièces), la pièce promet de revenir à 99 exemplaires par édition, avec un nouveau mouvement et un prix plus accessible, « rendu possible par les ventes exceptionnelles des premières séries, aujourd’hui presque toutes écoulées », souligne Yvan Arpa. Qui a évidemment personnellement testé la pièce en conditions réelles...
