L’on se souvient que la légendaire TAG Heuer Autavia avait fait son retour à Baselworld il y a deux ans, après une campagne originale de financement participatif par laquelle les fans avaient été invités à choisir parmi deux modèles d'inspiration vintage. Après plusieurs tours de scrutin, un modèle avait été retenu. La référence 2446 Mark 3 «Rindt» était sortie gagnante et, conformément au projet, la marque l’avait réalisée dans sa collection Heritage.
A Baselworld 2019, TAG Heuer présente une toute nouvelle version trois-aiguilles qui reprend tous les codes classiques de l’Autavia, agrémentés d'un cadran bleu fumé au charme vintage et d'un bracelet en cuir de veau marron. Mais cette montre est particulière a plus d’un titre. Il y a d’abord les chiffres du cadran. Les cadrans des collections TAG Heuer Aquaracer et Monaco, par exemple, ne comportent aucun chiffre, et leur apparition dans cette nouvelle Autavia en est d’autant plus inhabituelle. Dans les rares cas où l’on trouve des chiffres dans les montres TAG Heuer - dans les collections Carrera et Formule 1 - ils ont une forme carrée plus moderne que ceux aux bords arrondis de cette Autavia. La deuxième chose qui saute aux yeux en examinant cette montre est sa couronne surdimensionnée, inspirée par les chronomètres sportifs de la marque.
Mais la plus grande particularité de cette nouvelle montre est révélée par deux mots discrets sur le cadran. Le premier est clair: chronomètre. Le second, «Isograph», explique le précédent et est le fruit d’un développement de pointe du Lab LVMH chargé de la recherche et du développement pour les marques horlogères du groupe. Le mot Isograph, du grec «iso» (égal) et «graphe» (écriture), a été déposé et fait référence à la stabilité et à la constance du mouvement logé dans cette montre.
Le calibre 5 est bien connu des fans de TAG Heuer, mais la version que renferme cette nouvelle Autavia est nouvelle. Elle intègre le nouveau spiral révolutionnaire en composite de carbone présenté pour la première fois dans la TAG Heuer Carrera Calibre Heuer 02T Tourbillon Nanograph en début d’année, et utilisé aujourd’hui dans un modeste garde-temps de tous les jours. Le nom est justifié, car ces spiraux sont isochrones à hauteur de 90% de leur réserve de marche, contrairement à la plupart des montres mécaniques où l’amplitude du balancier chute après 24 heures et compromet la précision de la montre.
En termes de développements « maison », peu de révolutions horlogères sont aussi internes que celle-ci. Guy Semon, CEO du Lab LVMH, a développé lui-même l'algorithme utilisé pour produire ces spiraux. Le Lab a également travaillé à la fabrication des machines destinées à les produire (les deux seules machines qui existent au monde ont été fabriquées à La Chaux-de-Fonds et se trouvent dans les bureaux de Guy Semon). Les spiraux sont produits sur une tranche de silicium sous forme de nanotubes de carbone. À un certain stade du processus, le mélange de gaz utilisé est modifié, ce qui excite les molécules de carbone. Résultat : le carbone amorphe vient combler les trous des nanotubes. Il y a donc en réalité deux types de carbone dans le spiral, raison pour laquelle on parle de composite de carbone.
Le spiral en composite de carbone présente de nombreux avantages. Le premier est d’être d’une seule pièce (300 spiraux sont produits sur chaque tranche de silicium), avec la courbe terminale préformée et le collet inclus. Il ne pèse qu’un tiers du poids d'un spiral en silicium et peut être adapté à tout balancier. Il existe même des possibilités d’applications «plug and play» où le spiral pourraient être intégré dans des mouvements tiers.
Mais le plus gros atout de la TAG Heuer Autavia Isograph est peut-être son prix. Cette nouvelle technologie révolutionnaire certifiée chronomètre est accessible pour seulement 3500 francs suisses.
