Il y a quelques semaines, pour la présentation aux Etats-Unis de son extraordinaire garde-temps ultraplat, l’Octo Finissimo Répétition Minutes, Bulgari a choisi un lieu qui incarne la passion de Nicola Bulgari, arrière-petit-fils du fondateur de la marque, Sotirios Bulgari. Plutôt que de nous retrouver dans un restaurant glamour au cœur de Manhattan, nous nous sommes rendus à Allentown, Pennsylvanie, où M. Bulgari a construit non seulement un garage et des ateliers de restauration pour son incroyable collection de voitures anciennes américaines, mais également un studio qui documente et photographie minutieusement des voitures américaines historiques. Cette documentation et ces photos sont ensuite déposés à la Bibliothèque du Congrès afin d’être préservés pour la postérité.
La pièce maîtresse de l’enceinte du « NB Center for American Automotive Heritage » est la propriété de M. Bulgari, un immense manoir en pierre avec un ancien cinéma drive-in dans le jardin où, après un dîner en plein air, les invités à la réception se sont assis dans des cabriolets vintage pour regarder « Les nuits de Talladega », la comédie avec Will Ferrell sur le NASCAR (National Association for Stock Car Auto Racing, Association nationale des courses de voitures de série).
Lorsque Nicola Bulgari vient seul, il préfère dormir dans l’appartement du garage avec une baie vitrée donnant sur ses douzaines de trésors roulants. Plus de 100 voitures, représentant l’essentiel de sa vaste collection, se trouvent à Allentown, tandis que les autres sont conservées à Rome.
Une grande partie de la collection de M. Bulgari date des années 1920 à 1940 et elle comprend de nombreuses Buick, comme un cabriolet Buick 98C Phaeton de 1934 méticuleusement restauré. Il y a également d’obscures marques américaines – Hudson, Nash et d’autres – qui ont disparu il y a des dizaines d’années, mais également des voitures remarquables, comme le taxi que l’on voit dans le film « La vie est belle » datant de 1946 et très souvent rediffusé à la période de Noël. La collection de Nicola Bulgari se concentre sur les voitures de tous les jours de la classe moyenne américaine plutôt que sur des Bugatti ou des Rolls Royce élitistes. Plus important encore, elles roulent toutes, ainsi que nous l’avons constaté lors d’une virée sur la propriété de 21 hectares.
« Si on ne peut pas les conduire, il n’en veut pas », explique Keith Flickinger qui s’occupe de la collection pour M. Bulgari. « L’art est fait pour être suspendu aux murs. Les voitures sont faites pour être conduites, c’est pour cela qu’on les construit. » Dans le même ordre d’idée, Bulgari a fabriqué l’Octo Finissimo Répétition Minutes pour qu’elle soit portée. « Nous voulions que la répétition minutes se trouve sur un poignet, et non dans un coffre-fort », dit Guido Terreni, directeur des Montres Bulgari, en établissant la comparaison avec les voitures de M. Bulgari. Son allure élancée et anticonformiste avec un boîtier en titane facetté et sablé donne une touche de modernité à cette complication traditionnelle. Mais avec retenue. « On peut la confondre avec le modèle Petite Seconde si l’on n’est pas un amateur de montres », ajoute M. Terreni. « C’est une complication très discrète, et vous l’animez en appuyant sur le levier. »
Fabriquer une montre à sonnerie ultraplate représentait toute une série de défis épineux car les horlogers ont dû chercher des moyens de faire résonner le son dans un boîtier restreint, d’une épaisseur de seulement 6,85 mm. Les index incisés sur le cadran et l’utilisation de titanium, qui a de meilleures qualités de transmission du son, font partie des solutions trouvées.
La Répétition Minutes est le point culminant de la collection de montres ultrafines Octo Finissimo qui comprend la Petite Seconde mentionnée plus haut, un modèle Squelette et un Tourbillon équipé du mouvement de tourbillon volant le plus fin du monde avec seulement 1,95 mm d’épaisseur. « Nous faisons des choses contemporaines, des expressions du style italien, qui n’est jamais décoratif, mais toujours soucieux des proportions », explique M. Terreni. « La beauté de ces objets doit défier le temps – comme les voitures qui, des décennies plus tard, sont toujours aussi séduisantes et esthétiques. Nous les trouvons toujours fascinantes. »
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