Maille à partir

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A close meshed story - Bracelet
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Le bracelet métal est un art méconnu. Le design de cette attache solide est pourtant aussi important que celui du boîtier ou du cadran, avec des exigences de confort en plus.

Résistant à la transpiration, à l’eau et à l’usure, le bracelet métallique est un élément fondamental du design d’une montre. Il est si complexe et si intimement lié à l’identité d’une marque que bon nombre d’entre elles n’en possèdent tout simplement pas. Le cahier des charges est épais et en dissuade plus d’un : ni trop lourd pour ne pas être inconfortable, ni trop léger pour ne pas faire toc, anallergique et souple.

Le bracelet doit tout à ses maillons. La configuration la plus habituelle est trois rangs. Les plus grandes marques l’utilisent et les variations autour de ce thème sont innombrables, au point de les rendre difficiles à distinguer. Or être générique est une faute pour des maisons horlogères qui, quoi qu’on en dise, sont des marques de design produit. L’originalité est donc une condition indispensable, la qualité d’exécution un plus qui fait parfois la différence. Les cinq maillons arrondis et patiemment polis de la Patek Philippe 5960-1A sont un exemple dans la catégorie brillant. Ceux de la Royal Oak d’Audemars Piguet tout autant dans la catégorie matte.

 

Patek Philippe 5960-1A


Chez Bulgari, on privilégie l’approche grande largeur. L’Octo Steel possède un seul maillon, en chute, articulé par un plus petit maillon central. Malgré son apparence rigoureuse, il est impeccable au poignet. Le bracelet métal est d’une telle importance qu’il a donné son nom à la TAG Heuer Link, qui veut dire à la fois lien et aussi justement maillon en anglais. Sa forme de double S inversé est unique et confortable.

Ce dernier point est au cœur du problème. Le métal est par essence rigide et il faut le rendre souple pour qu’il épouse le poignet au plus près, sans contraindre et surtout, sans pincer les poils. L’étroitesse de l’imbrication des mailles est donc une affaire de vie ou de mort…de la pilosité masculine. Le style le plus dangereux à cet égard est la maille milanaise. Ce tressage fin de métal articulé, proche du tissu par son apparence et sa souplesse, est un piège s’il n’est pas traité avec rigueur, ce qu’a fait IWC avec sa Portofino.

La recherche d’un motif original est plus libre dans le registre féminin. Piaget utilise pour ses modèles féminins en or une technique qu’elle est quasi seule à maîtriser. Des barrettes d’or sont soudées dans le sens de la largeur, articulées pour subir ensuite divers traitements de surface. Dans les pièces Extremely Piaget, ce maillon est gravé à la main. Dior utilise des carrés stricts dans l’une de ses D de Dior, un motif proche du matelassé. Et Chaumet a recours à trois petits dômes bombés et délicatement polis pour sa Liens.

Quant à ceux qui douteraient que le maillon est un territoire d’expression propre à la marque, qu’ils gardent en tête l’Overseas de Vacheron Constantin : ses maillons sont des demi-croix de Malte, symbole de la maison genevoise.
 

vacheron-constantn-overseas


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