Les origines de… la montre Reverso signée Jaeger-LeCoultre

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La montre Reverso dans sa première version en 1931 © Jaeger-LeCoultre
C’est en 1931 que Jaeger-LeCoultre lance un pavé dans la marre avec son extraordinaire montre Reverso. Dessinée dans le plus pur style Art Déco, elle lève le voile sur un boîtier capable de se retourner complètement sur lui-même et ainsi protéger son cadran. Révolutionnaire…

Il y a déjà près d’un siècle, en 1931 exactement, Jaeger-LeCoultre crée l’impensable. Une montre dont le boîtier est capable de se retourner complètement sur lui-même afin de protéger son cadran. Dessiné dans le plus pur esprit Art Déco, époque oblige, il donne alors naissance à la première montre de sport pensée pour une discipline en particulier, le polo. En effet, si Cartier crée en 1904 la première montre bracelet pour le pionnier Alberto Santos-Dumont, on ne parle pas alors de montre de pilote. Si Rolex met au point la première montre étanche en 1926, on ne parle pas encore de montre de plongée… Voici donc l’histoire de la Reverso, la première montre de sport de l’horlogerie moderne… 

Reverso Tribute Small Seconds en or rose, 45,6 x 27,4 mm, mouvement à remontage manuel avec petite seconde, bracelet en cuir. CHF 22’000.- © Jaeger LeCoultre
Reverso Tribute Small Seconds en or rose, 45,6 x 27,4 mm, mouvement à remontage manuel avec petite seconde, bracelet en cuir. CHF 22’000.- © Jaeger-LeCoultre

Tout commence par un défi : celui de créer une montre bracelet pouvant être portée pendant un match de polo sans risque d’être brisée. En effet, aux prémices des années 1930, les officiers de l’armée britannique basés alors en Inde passent le plus clair de leur temps libre à jouer au polo. Les parties sont très animées, voire d’une extrême violence, les montres n’y résistent pas… L’homme d’affaires fortuné César de Trey assite à un match par hasard. Très intégré dans l’industrie horlogère, il connaît à la fois Jacques-David LeCoultre et la firme parisienne Jaeger SA, et a une excellente idée. Trouver un moyen de protéger le verre et le cadran des montres de ces officiers sévèrement agacés. L’idée serait donc un boîtier qui pourrait se retourner. 

Reverso Hybris Artistica Calibre 179 en or rose, 51, 1 x 31, 1 mm, mouvement tourbillon à remontage manuel avec heures et minutes décentrées, bracelet en cuir. Série limitée à 10 exemplaires. CHF 540’000.- © Jaeger LeCoultre
Reverso Hybris Artistica Calibre 179 en or rose, 51, 1 x 31, 1 mm, mouvement tourbillon à remontage manuel avec heures et minutes décentrées, bracelet en cuir. Série limitée à 10 exemplaires. CHF 540’000.- © Jaeger-LeCoultre

De retour en Europe, il se rapproche de ses relations et mandate l’ingénieur français René-Alfred Chauvot pour la conception de ce boîtier de rêve. Le 4 mars 1931, le bureau des brevets de Paris reçoit une demande en vue d’enregistrer « une montre susceptible de coulisser dans son support et pouvant se retourner complètement sur elle-même ». En juillet, César de Trey achète les droits sur les dessins de René-Alfred Chauvot et dépose en novembre le nom Reverso. L’icône voit ainsi le jour et la production est immédiatement lancée grâce à un partenariat signé avec Jacques-David LeCoultre. Le succès est immédiat, les premières pièces sont vendues moins de neuf mois après le dépôt de la demande de brevet. La Reverso est belle, moderne, révolutionnaire. Elle est donc adoptée par les lanceurs de tendance de tous horizons. À l’époque, les boîtiers sont proposés en or ou en acier tandis que des modèles pour femmes voient le jour, offrant la possibilité d’être non seulement portés au poignet, mais aussi comme pendentifs ou bijoux de sacs à main. Pour les personnes qui souhaitent se démarquer davantage, des cadrans laqués de couleurs vives peuvent être réalisés sur commande. Le verso du boîtier peut quant à lui être personnalisé avec un motif gravé ou laqué.

Reverso One Duetto en or rose et diamants, 40 x 20 mm, mouvement à remontage manuel, bracelet en or rose et diamants. CHF 122’000.- © Jaeger LeCoultre
Reverso One Duetto en or rose et diamants, 40 x 20 mm, mouvement à remontage manuel, bracelet en or rose et diamants. CHF 122’000.- © Jaeger-LeCoultre

Dès lors, la Reverso n’a de cesse de se renouveler tout en respectant son extraordinaire ADN. Le boîtier, masculin ou féminin, proposé dans différentes tailles, toujours réversibles bien entendu, continue de créer la surprise. Parfois, en se retournant, il dévoile une surface plane jouant son rôle initial de protectrice de cadran et proposant un nouveau territoire créatif sur laquelle prend place une gravure ou une peinture miniature en émail. Mais ce mythique boîtier, en se retournant, peut aussi dévoiler un second cadran. La Reverso devient alors Duetto et multiplie les architectures de cadrans et les complications. Le champ des possibles au sein de la collection Reverso devient alors sans limite. Rectos et versos s’associent afin de cumuler plusieurs complications et, ou plusieurs styles de cadran. On découvre alors un chronographe classique au verso, un calibre squeletté au recto, un cadran féminin de jour au verso, un cadran du soir au recto, les heures et minutes au verso, ou un second fuseau horaire au recto…

Reverso Tribute en acier, 49,4 x 29,9 mm, mouvement chronographe à remontage manuel, bracelet interchangeable en cuir. CHF 23'900.- © Jaeger LeCoultre
Reverso Tribute en acier, 49,4 x 29,9 mm, mouvement chronographe à remontage manuel, bracelet interchangeable en cuir. CHF 23'900.- © Jaeger-LeCoultre

Aujourd’hui, la légende continue, les amateurs de belles montres sont d’ailleurs très impatients de découvrir en 2031 les Reverso du centenaire… À suivre !

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