Le grand public entend peu parler de la FH, Fédération de l'horlogerie suisse. Il s’agit de l’organisation faîtière qui rassemble les principaux acteurs de l’industrie. Elle défend leurs intérêts, tant sur le plan national qu’international. Discrète mais d’une rare efficacité, la structure est surtout connue pour la publication régulière de ses statistiques d’exportation, meilleur indicateur de la bonne santé de l’horlogerie suisse. Mais la FH, c’est en réalité bien plus que cela. Organisation transversale réputée pour sa transparence, elle ne prend que rarement la parole en son nom. Celle de l’un de ses plus récents adhérents, Kross Studio, est donc précieuse.
Soutien à tous les niveaux
« C’est un organisme d’experts chargé de défendre et protéger les intérêts de tous les acteurs de l’horlogerie suisse », explique Marco Tedeschi, fondateur de Kross Studio. « Mais il y a beaucoup d’activités qui passent sous les radars du public, alors qu’elles sont structurantes dans la bonne conduite de nos affaires. Par exemple, pour une petite entreprise comme la nôtre, disposer de tous les conseils juridiques de la fédération est fondamental lorsque l’on ne bénéficie pas d’un département dédié, comme dans les grands groupes ». L’importance du juridique se retrouve d’ailleurs dans le choix de la direction de la FH : son tout nouveau président, Yves Bugmann, nommé fin novembre 2023, n’était autre auparavant que son Directeur Juridique.
Reconnaissance de l’industrie
Autre trait essentiel de la fédération : son fonctionnement paritaire. Pour obtenir son adhésion, Kross Studio a d’abord reçu Yves Bugmann, dont c’était ici la première visite en tant que nouveau président de la FH. À la suite de cette rencontre visant à mieux connaître l’activité de l’entreprise et son respect d’un certain nombre de normes, l’adhésion définitive de Kross Studio a dû être validée par la totalité des marques de l’organisation – un fonctionnement par essence démocratique et qui met toutes les maisons à pied d’égalité, peu importe leur chiffre d’affaires ou leur importance sur le marché. « Devenir membre de la FH, c’est obtenir la reconnaissance de nos pairs. C’est une étape particulièrement forte et symbolique pour un jeune acteur comme nous », souligne Marco Tedeschi.
Aide à la conquête de nouveaux marchés
Cette entrée dans la cour des grands permet d’exploiter toutes les forces et ressources de la fédération. Pour une marque en expansion, la structure dispose d’une base de données précise des chiffres, de l’historique, et des principaux acteurs présents sur chaque marché dans le monde. « Pour nous qui projetons de nous installer prochainement en Asie, c’est fondamental. Avant même de nous rendre sur place, nous pouvons déjà connaître les forces et les faiblesses de chaque marché, les acteurs en présence, les intérêts en jeu. Nous gagnons autant en efficacité qu’en temps », explique Marco Tedeschi.
L’horloger souligne par la même occasion l’importance de l’impartialité totale de la structure : « la FH travaille exclusivement à la promotion de l’horlogerie suisse, sans aucun intérêt partisan. C’est un véritable moteur de croissance ». Il en va de même pour la Revue de l’organisation, dans laquelle Kross Studio a toujours eu voix, avant même d’en être membre de plein droit. « C’est une publication très lue chez les professionnels de l’industrie, pour son sérieux et, encore une fois, pour son exhaustivité et son impartialité. Elle est véritablement indépendante », souligne Marco Tedeschi.
Prochains défis
Dès aujourd’hui, la FH travaille sur les prochains grands sujets structurants pour l’industrie : irruption de l’intelligence artificielle, hausse du franc suisse qui pénalise les exportations, régulation des relations internationales et notamment avec l’Europe, sans oublier d’innombrables chantiers techniques, notamment cette la récente loi américaine (Reese Law) qui interdit l’import sur son territoire de piles boutons auxquelles un enfant pourrait accéder avec un outil domestique du quotidien, comme un simple tournevis ou une pièce de monnaie. Une disposition en flagrante contradiction avec le principe de libre accès à la pile de certains mouvements quartz, au premier rang desquels les Swatch, mais pas uniquement, loin s’en faut...
