Yacine Sar

4 minutes read
Pur concentré de fantaisie, Yacine Sar fait souffler un vent de spontanéité sur la planète horlogère et sur URWERK dont elle pilote la communication. Solaire, espiègle, touchante, c'est la troisième hôte de notre série estivale sur les femmes en horlogerie.

WORLDTEMPUS - 31 juillet 2012

Propos recueillis par Mathilde Binetruy


S'il n'explique pas tout, son sourire est pour beaucoup dans le fait que tout le monde aime Yacine Sar. Sa bonne humeur devrait d'ailleurs figurer en tête de liste de son CV. Au lieu de quoi, on lit : Directrice de la communication d'URWERK. Dans cette marque qui bouscule le monde horloger, la jeune femme tisse depuis six ans des relations privilégiées avec chacun de ses interlocuteurs. Pour elle, toute rencontre est un cadeau. Le plaisir est réciproque.

Urwerk_333007_0



Quelle est votre devise?
Toujours prête ! Eh oui, je suis passée par la case scoutisme.

Votre qualité principale?
L'empathie. Je ne suis pas très foule mais j'aime les rencontres, j'aime écouter.

Et le défaut que vous aimeriez changer?
Je ne sais pas dire non.

Pourquoi avoir choisi ce métier?

Je crois, enfin j'espère, être un bon réflecteur de lumière. J'essaie de mettre en valeur le travail des autres, de rendre visible le savoir-faire dont je suis témoin jour après jour.

Quels usages faites-vous des nouvelles technologies?
Je suis une bonne consommatrice de SMS, je vais de temps en temps sur Facebook et parfois sur Twitter.  Mais je ne suis pas (plus) scotchée à mon iPhone et j'avoue l'oublier de plus en plus souvent au fond du fond de mon sac.

Le plus difficile pour une femme dans le monde horloger?
Parler technique.

Et le plus facile?

Parler esthétique de manière émotionnelle.

Quel est votre plus grand rêve?

Faire le tour du monde en famille.

Un livre de chevet?
Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry. Un ami me l'a offert il y a une dizaine d'années et je me fais un plaisir de le relire. 

Quel est votre film préféré?
Thelma et Louise. A chaque fois que je le revois j'ai la larme à l'œil au moment de l'envolée finale.

Une personnalité avec qui vous aimeriez rester coincée dans un ascenseur?
Frederic Beigbeder, parce qu'il est drôle et possède une culture étonnante. Ou, dans un tout autre registre, Boris Cyrulnik.

Le défaut que vous préférez chez les autres?

La maladresse.

Ce que vous effaceriez de votre CV?

Mon passage éclair dans une compagnie de trading pur et dur à 200% capitaliste. Pas de win-win dans ce genre d'entreprise, ce que tu gagnes, quelqu'un d'autre l'a forcément perdu à l'autre bout du monde.

A quoi avez-vous renoncé?
A sauver le monde. A 25 ans, je me suis engagée dans une organisation humanitaire, je voulais sauver la planète. J'ai revu mes ambitions à la baisse, j'ai limité ma zone d'influence à mon foyer et mes amis.

Qu'y a-t-il de Urwerk en vous?
Un petit côté décalé.

Une bonne raison de porter une montre Urwerk?
Par pur plaisir !

Une montre à emporter sur la plage?

Une Linde Werdelin bien-sûr !

Et à porter toute l'année?
La montre Lady Arpels Féérie de Van Cleef & Arpels.

Le comble de la RP en horlogerie?
Voir son ego gonfler aussi vite que les minutes passent.

Une autre marque horlogère que vous pourriez choisir?

J'ai eu l'immense chance de faire mes classes chez François-Paul Journe. C'est un peu le même esprit que chez URWERK. Un horloger indépendant qui va au bout de ses envies.

Pourquoi s'éprendre d'une montre?

Une montre c'est un petit « pense-bête » greffé au poignet. Elle vous indique qu'à midi vous allez vivre un moment génial en retrouvant vos amis pour déjeuner ou, qu'à 16h, c'est l'heure du goûter avec votre petit bout. Et, elle vous rappelle que chaque minute est excitante ou devrait l'être.

La montre idéale?
A ses débuts, URWERK a développé une montre minimaliste, la UR-101. Il en existe quelques pièces gravées et ornées de diamants. Une merveille !

Urwerk_333007_1



Ce qu'il y a de Felix Baumgartner en vous (NDLR : créateur horloger, co-fondateur d'URWERK)?
Felix déteste les habitudes et le train-train quotidien. Un exemple simple. Il ne rentre jamais à la maison le soir en prenant le même chemin. Il a besoin de découvrir et de voir des choses nouvelles. Tout le temps. J'espère lui ressembler sur ce point.

Et de Martin Frei (NDLR : artiste designer, co-fondateur d'URWERK)?
Ses références à un monde qui n'est pas horloger. Il parle des créations URWERK en faisant allusion à la musique, au théâtre, au cinéma. Il n'est pas du sérail et ne veut surtout pas en faire partie.

Et si on arrêtait le temps?
Surtout pas ! Le meilleur remède à cette crainte du temps qui passe ce sont les enfants. Ma fille a maintenant 10 mois et chaque jour est désormais précieux. Elle grandit, elle apprend, elle devient de plus en plus autonome et c'est un plaisir de voir le temps filer à ses côtés.

Quels sont les projets qui vous attendent à la rentrée?
Ouf… le lancement de la nouvelle collection à travers le monde, l'avènement de différentes expositions, notamment au Mexique et rentrer à nouveau dans mon costume URWERK, confectionné avant ma grossesse en taille 38. Ce sera peut-être le défi le plus intense à relever (rires).

 

 

Marque