Carole Forestier-Kasapi et ses nouvelles aventures chez TAG Heuer

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Carole Forestier-Kasapi and her New TAG Heuer Adventures - TAG Heuer
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Sophie Furley (WorldTempus) s'entretient avec Carole Forestier-Kasapi au sujet de son nouveau rôle de directrice du mouvement chez TAG Heuer

Pouvez-vous nous expliquer votre nouveau rôle chez TAG Heuer ?
Quand je suis arrivée chez TAG Heuer, j’ai commencé par poser une nouvelle vision, soutenue par une stratégie et un plan de développement. Maintenant que la stratégie est en place, nous focalisons notre attention sur le développement des mouvements.

Carole Forestier-Kasapi et ses nouvelles aventures chez TAG Heuer

Qu’est-ce qui vous a le plus séduite chez TAG Heuer quand vous avez commencé à échanger avec eux ?
Le côté hyper technique de la marque. J’avais envie de travailler avec une marque comme ça. Découvrir un univers à l’opposé de ce que je connaissais est vraiment très intéressant. Il y aussi ce côté avant-gardiste qui est inspirant : ce côté mesure du temps, très technique, très horloger et très différent. J’avais envie d’écrire une nouvelle histoire, une histoire vraiment différente. 

Carole Forestier-Kasapi et ses nouvelles aventures chez TAG Heuer

Est-ce que vous avez carte blanche pour faire ce que vous voulez ?
Comme toujours, j’ai carte blanche pour proposer des idées, mais ce n’est pas moi qui décide !

Quelles étaient vos impressions lorsque vous avez visité toutes les différentes entités de la manufacture ?
Très honnêtement, quand je suis arrivée chez TAG Heuer, avec le Covid, c’était un peu compliqué au début avec les collègues à distance. C’était assez spécial, mais, cela mis à part, il y avait tout pour bien faire, C’est ça qui est génial ; on a tous les outils, on a les cerveaux, on a l’impression d’être à la NASA et on nous demande d’écrire le programme pour Apollo ! C’est génial ! 

Carole Forestier-Kasapi et ses nouvelles aventures chez TAG Heuer

Vous devez vraiment vous amusez ?
Oui, c’est passionnant. C’est vraiment différent, et Frédéric Arnault a de grandes ambitions pour la maison. C’est super intéressant. Il a une vision très claire et nous savons où nous nous dirigeons. 

Combien de personne y a-t-il dans votre équipe ?
Il y a cinq personnes dans l’équipe développement de mouvements, et il y a aussi d’autres personnes qui gèrent les prototypes et les projets. Je travaille également beaucoup avec d’autres collègues sur un sujet qui s’appelle la « perception client ». 

Qu’est-ce que c’est ?
Ça concerne tous les aspects liés à la manière dont est perçue une montre. Quand on regarde une montre, la première chose qu’on voit est son design, son esthétisme : j’aime/je n’aime pas, c’est beau/c’est moche, ça me fait penser à une TAG Heuer ou pas. C’est lié à toutes les émotions qui sont évoquées. C’est le facteur du déclenchement de l’achat. Et puis il y a toute une partie autour de ce que j’appelle les sensations. Par exemple, j’ai la sensation que cette montre est extra-plate, j’ai la sensation que cette montre est décorée à la main, etc. Il s’agit de toutes les impressions liées au design, mais aussi aux éléments qu’on peut mesurer. Par exemple, quand on dit : « j’ai l’impression que cette montre est extra-plate », il y a le design qui va renforcer cette impression, mais il y a aussi l’épaisseur, donc c’est un mélange entre le design et les choses qu’on peut mesurer. 

Ensuite, dans la perception client, il y a tout ce qui est sensoriel. Quand on regarde une montre, est-ce que on arrive à lire toutes les indications ; quand on ouvre le bracelet et qu’on le passe au poignet, quelle sensation a-t-on ? Est-ce que le poids est cohérent à l’idée qu’on se fait de la montre ou est-ce qu’on se dit que ça va être lourd au porter ? C’est toutes les interactions qui font appel au sens. 

Le dernier élément de la perception client est tout ce qui concerne la qualité et la fiabilité. C’est ce dont les clients parlent le moins. On peut avoir la plus belle montre du monde, mais si la qualité n’est pas au rendez-vous, ça ne fonctionne pas. Et inversement : on peut avoir la meilleure qualité du monde, mais si on fait des produits qui ne sont désirables, ça ne va pas non plus. Il y a une vraie notion de cohérence avec tous ces éléments et je travaille sur tout ça. 

Est-ce que vous avez eu des surprises dans toutes ces recherches ?
On a plein d’idées reçues en tant que professionnel. On pense que le client pense si ou pense ça, mais notre perception est biaisée. C’est pour cette raison qu’on on fait des tests avec des utilisateurs qui ne connaissent pas l’horlogerie. Notre travail consiste en gérer cet écart entre nos idées préconçues et la réalité de nos clients. 

Quand allons-nous voir les résultats de votre travail ?
Only Watch était le premier sujet sur lequel j’avais travaillé quand je suis arrivée chez TAG Heuer. J’avais six mois pour faire une montre pour Only Watch. J’y ai pris beaucoup de plaisir parce que j’ai eu beaucoup de liberté. Quand on travaille sur une pièce unique, on peut se permettre tellement de choses, choses qu’on ne pourrait pas se permettre sur une pièce commerciale, pour x raisons.

Carole Forestier-Kasapi et ses nouvelles aventures chez TAG Heuer

Qu’est-ce qui vous motive pour le futur ?
TAG Heuer est un terrain de jeux extraordinaire. Il y a un passé qui est extraordinaire aussi. Quand j’ai commencé chez TAG Heuer, je me suis plongée dans son histoire, car lorsqu’on est chargé de créer quelque chose pour une maison, on est chargé de créer une page dans son histoire, et il faut connaître le début du livre, sinon la page qu’on écrit ne fonctionne pas avec le reste. J’ai donc lu des livres et ai travaillé avec les personnes en charge du patrimoine et du musée. Je les ai d’ailleurs bien embêtées avec mes questions. J’ai découvert une histoire passionnante et extraordinaire, que j’ai hâte de poursuivre.

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