Interview d'Elie Bernheim

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Interview with Elie Bernheim - Raymond Weil
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WorldTempus s’est entretenu avec le directeur général de Raymond Weil, Elie Bernheim, pour revenir sur une année riche en événements et discuter des perspectives de la marque en 2015.

L’année 2014 fut mouvementée pour Raymond Weil, n’est-ce pas ?

Oui, une année pleine d’émotions pour notre marque. Début 2014, mon grand-père est décédé. C’est lui qui avait créé la marque en plein milieu de la crise horlogère de 1976, armé de sa seule passion pour l’horlogerie et de ses contacts avec les fournisseurs.

Puis, juste après la Foire de Bâle, nous avons connu un deuxième grand bouleversement : la famille, et en particulier mon père, a décidé de placer sa confiance en moi en me nommant directeur général. Depuis lors, j’ai voyagé presque sans arrêt.

Avez-vous l’intention de poursuivre la même stratégie ?

Cela fait maintenant dix ans que je travaille avec mon père, donc ce n’est pas comme si tout était nouveau pour moi. En termes de stratégie, j’ai été responsable du développement de produits et de la communication depuis 2008, donc en un sens c’est moi qui vais assurer la continuité.

Nous avons un positionnement très clair dans la gamme de prix entre 750 et 3'000 CHF, c’est notre force et le client sait où nous nous situons. C’est ce que je veux renforcer, dans un segment où nous figurons parmi les trois premières marques dans certains pays. Une des différences les plus notables que vous remarquerez j’espère à l’avenir, c’est que nous allons nous concentrer sur des marchés où nous sommes forts et où la marque a un véritable potentiel de développement.

Raymond Weil music special editions

La marque Raymond Weil a de nombreuses associations avec le monde de la musique. Comment cela s’est-il fait ?

Nous avons toujours été liés au monde de la musique depuis que mon père, en 1982, a commencé à s’intéresser à la communication et que, en tant qu’entreprise familiale, nous avons dû décider sur quel domaine nous voulions concentrer notre attention. Comme la famille a toujours été attirée par la musique et que nous sommes tous des mélomanes, la musique s’est imposée comme un choix logique. Nous avons donc construit nos partenariats au cours de ces trente années, que ce soit dans la musique classique, pop, rock et même ethnique. Nous travaillons sur différents aspects et nous adaptons souvent nos activités aux marchés locaux. Nous avons des projets très intéressants pour cette année, notamment le lancement d’un nouveau produit très important.

A votre avis, les montres connectées représentent-elles une menace dans votre segment ?

Non, je ne le pense pas, mais je crois que nous devons garder un œil sur la situation. Pour moi, une montre connectée n’a rien en commun avec une montre suisse traditionnelle. Il est tout à fait possible qu’un client achète l’une comme l’autre, et les marques ne ciblent pas la même clientèle. Notre prix est également plus élevé, alors je ne crois pas que nous serons affectés.

Vous n’envisagez donc pas de produire votre propre montre connectée ?

Je ne veux pas vous mentir en vous répondant par la négative. Nous y réfléchissons, car nous serions fous de ne pas le faire. Mais nous devons être très prudents. Elle doit être positionnée très habilement.

Pensez-vous que l’incertitude économique perdurera en 2015 ?

Oui ! Je suis peut-être l’un des rares à affirmer cela dans l’industrie mais il faut être rationnel. Vous n’avez qu’à regarder les infos pour constater qu’il n’y a de perspective positive à court terme nulle part. Regardez le prix du pétrole, ou de l’or, ou le marché des changes, ou l’Asie, ou la Russie…

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