Exclusif : RALF TECH au tribunal !

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Exclusive: RALF TECH on trial! - RALF TECH
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Fondateur de RALF TECH, Frank Huyghe répond aux principaux chefs d’accusation...de la montre de plongée !

Clair comme de l’eau de roche : en fin connaisseur de la montre de plongée, lui-même plongeur professionnel naguère certifié hypoxique, hyperoxique et normoxique dans les années 80, Frank Huyghe, patron fondateur de RALF TECH aime rétablir quelques vérités et démonter certaines croyances. Un franc-parler qui ne lui vaut pas que des amitiés d’autres marques qui n’hésitent à pas l’accuser de couler le business, torpiller les mythes, faire plonger les ventes. Autant d’accusations que l’intéressé ne réfute pas. Au contraire, il les embrasse...pour mieux les étouffer. La parole est à l’accusé !

10 minutes avec Frank Huyghe : découvrez l'homme derrière RALF TECH

Frank Huyghe, vous êtes accusé de distordre le narratif de la montre de plongée. 
Non coupable ! On ne peut pas décemment soutenir que les montres de plongée d’il y a 50 ans étaient d’authentiques montres opérationnelles pour grands fonds, c’est une vaste fumisterie. Les couronnes n’étaient pas assemblées de la même manière ; les joints n’étaient pas siliconés, ils étaient en caoutchouc ; les verres n’avaient pas la même épaisseur et n’étaient pas tenus de la même façon. Souvent, le verre sautait ou la couronne prenait l’eau. Ces montres historiques ont posé des bases que seuls les progrès des 40 dernières années ont rendues satisfaisantes, puis normées. Les légendes des années 40 à 70 sont ce qu’elles sont : des légendes. Pas des plongeuses professionnelles au sens contemporain du terme. 

Vous êtes accusé de torpiller la valve à hélium, sur laquelle repose la légitimité de nombreuses plongeuses. 
Un peu de technique : dans le cadre d’une plongée loisir ou professionnelle, on descend doucement, on remonte doucement. Profond ou pas, ce n’est pas la question. Ce qui compte, c’est la rapidité de transition entre différentes conditions de gaz. La plongée à saturation, c’est l’inverse : on change d’environnement et de pression en quelques secondes. Le corps n’aime pas ça, la montre non plus. Mais le corps, on le repressurise. Pour la montre, on a inventé la valve à hélium, qui permet à ce gaz très fin contenu dans l’air du boîtier de s’en échapper lorsque l’on remonte en atmosphère standard. 

C’était une très bonne idée qui intéressait 250 à 300 plongeurs professionnels dans les années 60. Aujourd’hui, elle ne sert plus à rien si la montre est bien conçue, c’est-à-dire sans aucun échange d’air entre le moment où la montre était à l’air libre, descendue dans l’eau, puis dans le caisson, puis immergée, puis revenue à terre. Aujourd’hui, la valve à hélium est un mythe contemporain qui n’a plus lieu d’être depuis une bonne dizaine d’années. C’est même parfois un facteur de fragilité inutile, et cela coûte très cher à réparer. Pour les marques qui les réparent, car certaines font des échanges standard de boîte sans en toucher un mot au client...

Vous êtes accusé de dénigrer le marketing de la montre de plongée, alors que vous en usez également. 
Il faut remettre les choses à leur place : la plongée n’est pas un sport. C’est un loisir, ou un métier, mais pas un sport. Faute de compétitions, de héros, il faut trouver un autre terrain pour ancrer son discours. Il y en a trois : les aventuriers, la préservation de la biodiversité, ou les forces spéciales. 

Nous, c’est le troisième, parce qu’il n’y a que là que l’on peut réellement prouver son efficacité. Hélas, on ne peut pas tout en dire, loin de là ! D’ailleurs, si l’on voit des marques claironner leur partenariat avec des corps spécifiques, c’est très souvent qu’il s’agit de business : elles achètent pour des sommes à six chiffres l’usage la marque déposée. Pour les commandos, ce n’est pas possible, on ne peut que proposer des souscriptions à l’opérateur, sans citer son corps d’armée, qui est une marque déposée. Donc oui, le rayonnement marketing est plus faible...mais il est réel, opérationnel. Pas acheté. 

Exclusif : Ralf Tech au tribunal !

Vous êtes accusé de contester la validité des tests d’étanchéité. 
Parce que je les connais ! Il n’y a que trois tests possibles pour valider l’étanchéité d’une montre. Le premier s’effectue dans un caisson à air. Il s’agit de comprimer le maximum d’air dans un caisson étanche qui contient la montre. C’est une mise sous pression atmosphérique. Cela n’a aucun rapport avec la réalité. D’ailleurs, si de l’air entre dans une montre, elle fonctionne toujours très bien ! 

Deuxième test : la mise sous pression d’eau. On comprime un volume d’eau et la montre qui y est enfermée, et l’on regarde si de l’eau pénètre dans le mouvement. C’est mieux, mais pas encore cela : la montre, dans son caisson, est statique. Dans la vraie vie, la montre bouge, il y a des courants variables, des températures variables, des chocs, etc. 

Donc pour moi, le seul et unique test valable, c’est en conditions réelles, en mer. Évidemment, nous n’avons pas tous les jours la possibilité technique de descendre à 3000 m ! C’est pour cela que nous certifions nos montres progressivement, au fil des opportunités. On ne peut pas décréter qu’une montre est étanche à 6000 mètres uniquement en extrapolant des calculs à partir d’un tableau Excel. C’est malhonnête. 

Vous êtes accusé de ne pas avoir de mouvement manufacture, fondement de la légitimité horlogère. 
Coupable assumé ! Déjà, parce que nous sommes une petite marque, 100% indépendante. Par ailleurs, on privilégie la fiabilité, donc les mouvements éprouvés depuis 40 ans. La fiabilité, c’est la base de la montre de plongée. 

Ensuite, on privilégie la réparabilité : une montre fiable, c’est aussi une montre qui se répare facilement. Enfin, nous restons honnêtes envers nos clients : un mouvement manufacture sur une montre à 800 euros, ça n’existe pas, parce que ce n’est pas possible. Ce sont souvent des mouvements chinois avec une simple masse décorée. Pas de ça chez nous. Mais nous allons avoir notre propre mouvement d’ici la fin de l’année et il sera fait en France. Nous en reparlerons dans six mois...

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