Stas – Eggerding : la passation

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Stas – Eggerding: the succession - Frédérique Constant
Le groupe Frédérique Constant fête ses 30 ans. L’actuel CEO et son dauphin Niels Eggerding se sont retrouvés à Paris pour faire le point sur le présent et l’avenir de ses marques.

Trente minutes pour couvrir trente ans. Le délai est court mais c’est tout ce dont disposaient les médias pour évoquer le parcours du groupe Frédérique Constant, ce 25 septembre à Paris, pour sa grande soirée anniversaire. L’hôte de l’évènement est Peter Stas, CEO fondateur, avec à ses côtés Niels Eggerding. Depuis le 1er février 2018, l’homme est le bras droit de Peter Stas, son Directeur Général. 

Niels Eggerding, sans tabou aucun, est promis à devenir le futur CEO du groupe qu’il a rejoint en 2012 et dont il a rapidement pris la direction des ventes. Ancien du Swatch Group (Rado, Certina), il prend ses marques, moins habitué aux médias qu’un Peter Stas qui côtoie personnellement la presse depuis trois décennies, toujours posé, affable et avec la même transparence. Un jeu de rodage est manifestement en cours mais Eggerding a le temps pour lui : Peter Stas, après avoir revendu le groupe Frédérique Constant au japonais Citizen, reste en mandat de CEO de transition jusqu’à fin 2020. Il reste donc 18 mois à Eggerding pour endosser le costume de grand patron du groupe. 

Sortie du giron familial 

Avec cette fameuse vente à Citizen, il était donc établi que les enfants Stas ne reprendraient pas le flambeau de leurs parents Peter et Aletta. L’un est dans les énergies renouvelables, l’autre dans la finance. « En 2015, nous étions approchés par deux groupes dont Citizen. D’habitude, je ne répondais pas ces offres mais, cette fois, Aletta me recommandait de voir ce qu’ils avaient à dire », se remémore Peter Stas. « Intégrer un grand groupe nous donnait des garanties financières et d’expansion, sans compter les possibles transferts de technologies. C’était une meilleure chose que de forcer la succession, surtout que nous avions toujours dit à nos enfants de suivre leur propre voie – ce qu’ils n’ont pas manqué de faire ! ». 

MMT, une pépite en gestation

Peter Stas n’a cependant pas tout vendu : MMT, sa petite entreprise de développement d’électronique horlogère, lui appartient toujours. Ce n’est toutefois pas la même échelle que Frédérique Constant : 200 salariés...contre 12 développeurs – une start-up horlogère ! 

C’est elle qui a développé les « moteurs » embarqués de l’Horological Smartwatch jusqu’à celui de l’Hybrid Manufacture. Un filon que Peter Stas entend bien développer plus avant. Objectif avoué : devenir le « ETA » des smartwatches, un fournisseur référent de moteurs horlo-connectés. 

La route est longue et les concurrents de taille : Swatch Group, Fossil, pour n’en citer que les deux principaux. Avec ses 17 marques sous licence, le second vient d’annoncer la mise en vente de 250 références de montres connectées. Un poids lourds, très lourd, face à la petite MMT. Peter Stas lui entrevoit toutefois un bel avenir : « écran tactile, capteur de glucose, cadrans solaires : nous fourmillons de projets ». 

Stas – Eggerding : la passation

S’inscrire dans la continuité

Côté Frédérique Constant, Niels Eggerding ne veut rien de plus...que la continuité. Le patrimoine laissé par la famille Stas est sain et le futur CEO veut le développer dans la même veine. L’homme ne cache pas que le marché « reprend très doucement, sans coup d’éclat ». Sans dévoiler de chiffres, Niels Eggerding souligne la « forte progression » des montres connectées, « surtout aux Etats-Unis ». 

Gageons que le lancement international de l’Hybrid Manufacture à New York n’y est pas pour rien. Force est toutefois de constater que même au sein de grands groupes, l’on concède que le marché de la montre connectée est « très difficile ». Reste, au sein du groupe Frédérique Constant, que c’est Alpina « qui progresse le plus vite au sein de nos gammes connectées », selon Eggerding. Conclusion : la montre connectée est encore essentiellement à vocation sportive. Stas veut l’entrainer sur le terrain du médical, un pas que MMT s’attache donc à franchir. 

Et demain ? 

Le futur CEO ne dévoilera qu’un seul plan pour l’avenir proche : « avoir notre nouvelle usine de production prête d’ici juin 2019. Actuellement, nous faisons 160'000 pièces par an. Avec notre nouveau site, nous pourrons monter à 300'000 pièces par an ». 

Reste le sujet Baselworld. De manière moins attendue, Niels Eggerding se place derrière les mastodontes du Swiss Made : « Pour le moment, nous restons en 2019 et sommes prêts à nous engager plus avant. Toutefois, si des marques comme Rolex ou Patek Philippe s’en vont, nous partirons aussi ». 

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