Interview de Niels Eggerding, directeur général

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Interview with Niels Eggerding, Managing Director  - Frédérique Constant
À Baselworld, nous avons rencontré le directeur général de Frédérique Constant et parlé avec lui d'une nouvelle montre, d'une nouvelle usine et de l'état du marché horloger.

Racontez-nous l'histoire de votre nouveau mouvement Slimline Power Reserve…
Nous avons lancé notre premier mouvement manufacture en 2004 et depuis lors, nous avons développé 28 calibres internes, y compris celui de la nouvelle Slimline Power Reserve. C’est beaucoup pour une entreprise de notre taille.

Nous avons toujours mis l'accent sur l'innovation. Avec Peter [Peter Stas, CEO de Frédérique Constant], nous cherchons sans cesse à créer de nouveaux modèles et à construire une histoire. Nous avons entamé le développement de la Slimline Power Reserve il y a plus de deux ans. Elle est basée sur notre calibre FC-703 existant.

Nous commençons toujours par le design du cadran afin d’assurer un bon équilibre. Notre idée était une pièce au design clair, avec un indicateur de réserve de marche à 10 heures et une date. L'intégration de l'indicateur de réserve de marche au mouvement a impliqué l’ajout de 14 nouveaux composants. Ils ont été intégrés sur la platine afin que le mouvement conserve la même taille. Dans le même temps, nous avons demandé à l’équipe de développement du mouvement d’améliorer la réserve de marche. Travaillant sur un calibre de base existant, il leur était impossible de changer simplement la taille du barillet. La solution a donc été d’utiliser un spiral plus mince mais plus long, ce qui nous a permis d’augmenter la réserve de marche de 20%, et de la faire passer de 42 à 50 heures.

Interview de Niels Eggerding, directeur général

Vous allez ouvrir une deuxième usine cette année. Quelles en sont les implications pour l’entreprise ?
La construction de notre nouvelle manufacture est maintenant terminée et nous finalisons l’aménagement intérieure. L’inauguration officielle aura lieu le 5 juin prochain. Elle va nous permettre d’augmenter notre production annuelle à 350’000 montres. Nous en sommes actuellement à 165'000 pièces, et devrions donc être tranquilles pour les dix prochaines années. Le nouveau bâtiment abritera également un musée qui proposera principalement  des expériences et des interactions, car notre marque n’a pas des siècles d’histoire.

L’embauche d'horlogers supplémentaires pour la nouvelle usine est-elle une difficulté ?
Nous sommes déjà en phase d’embauche d’horlogers qui commenceront cet été. Il est plus facile pour nous que pour d’autres marques d’embaucher des horlogers, car nous les impliquons dans l’ensemble de la chaîne de production, et pas seulement dans un seul élément de celle-ci. Ils changent de tâche chaque semaine ou chaque mois, ce qui leur donne une plus grande liberté. Ils gagnent également en expérience, et par conséquent, en motivation. 

Dans quel secteur Frédérique Constant réalise-t-elle ses meilleures ventes ?
Globalement, nous enregistrons de fortes ventes dans le segment de prix compris entre 700 et 2 000 euros. Au-dessus de 2 000 euros, les choses sont plus difficiles. Il s’agit simplement d’une question de prix plutôt que de produit. Nous avons eu la chance de gagner des parts de marché par le passé, mais l'année dernière a été difficile.

Le plus gros succès sur le marché en général a concerné les premiers prix, où les marques de mode, par exemple, font face à la concurrence des montres connectées. Il ne faut pas oublier qu’Apple est la première marque horlogère au monde en termes de volumes de vente, et que Garmin est également très fort sur le marché.

Notre secteur reste confronté à des difficultés ; en période de récession économique, nous savons que cela se produit. Mais nous constatons également que d’autres marques souffrent davantage que nous. Nous n’avons pas cessé d’innover et cela nous a vraiment aidé. Nous sommes forts avec nos smartwatches et nos complications qui représentent deux atouts qu'il est importants d'avoir aujourd’hui. D'une part, nous pouvons grignoter une petite part du gâteau des montres connectées et, d'autre part, nous continuons à construire notre histoire de manufacture, que d'autres marques du même segment n'ont pas.

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