Laurent Picciotto

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Laurent Picciotto - Chronopassion
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Fondateur*

L’homme cultive les paradoxes. Il s’installe comme détaillant horloger dans les années 1980, à une époque où le métier n’existait pas. Il a pris les réseaux sociaux à bras-le-corps, dans un univers feutré où chaque mot était ajusté en comité de direction. En 2011, il était maître de cérémonie sur la scène du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG). Il a toujours affectionné les horlogers indépendants, quand la tendance allait vers l’uniformisation des marques institutionnelles. On pourrait presque dire que Laurent Picciotto aime aller à contre-courant. Sauf que bien souvent, le sens du courant, c’est lui qui le donne.

Ses partenaires se nomment Audemars Piguet, Hublot, MB&F ou Urwerk parmi quelques dizaines d’autres, comme Richard Mille dont il fut actionnaire et co-fondateur. Pour Audemars Piguet, il a dirigé pendant 10 ans une boutique propre à la marque. Un modèle qui, il y a 25 ans, n’existait pas. Pour la deuxième, Hublot, il a ouvert en 2007 la première boutique mono-marque au monde, la porte se trouvant à côté de la sienne. « Quelques minutes de discussion avec Jean-Claude Biver, un post-it sur un coin de table et une poignée de mains. À l’époque, avec des CEO de ce rang, ça se passait comme ça », se remémore Laurent Picciotto.

Laurent Picciotto

Les cas d’Urwerk ou MB&F sont différents : il a littéralement accompagné la naissance de ces marques. Max Büsser n’y va pas par quatre chemins pour parler de Laurent Picciotto : «Curateur, dénicheur de talents, preneur de risques, mécène pour les plus démunis, fou de belle horlogerie, enthousiaste invétéré et surtout ami fidèle.»

Laurent Picciotto est continuellement là où on ne l’attend pas : en 2017, il décide de vendre la totalité de sa collection personnelle. Une vente hors norme, disséminée en quelques heures sous le marteau d’Aurel Bacs. Pourquoi ? « Le moment était venu. J’avais envie de repartir de zéro. »

Pour le reste, l’homme suit son instinct. Il collectionne à peu près tout ce qui roule, développe des guitares, achète plus de blousons de cuir qu’il ne pourra jamais en porter. Et toujours en 2020, ce ballet de jeunes créateurs qui viennent voir le vieux lion en son antre parisienne, avec la même question : « Laurent, qu’est-ce que tu en penses ? » On ne se refait pas.

*À l’occasion du 20ème anniversaire de GMT Magazine et de WorldTempus, nous nous sommes lancés dans le projet ambitieux de résumer les 20 dernières années en horlogerie dans The Millennium Watch Book, un grand et beau livre magnifiquement illustré. Cet article en est un extrait. The Millennium Watch Book est disponible sur www.the-watch-book.com, en français et en anglais, avec une remise de 10% en utilisant le code WT2021.

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