Ingénieur de formation, Bertrand Savary a débuté sa carrière horlogère chez Richemont en tant que Project Manager avant de travailler dans la vente chez Jaquet Droz, Bulgari, Breguet, Corum, Vacheron Constantin ou encore Jacob & Co (dont il a été CEO). 2020 est synonyme de renouveau pour cet homme : devenu président d’Angelus cette année, il a également été nommé à la présidence d’Arnold & Son au mois d’avril.
Qu'est-ce qui vous a d'abord intéressé dans le secteur de l'horlogerie ?
Je suis arrivé dans l’horlogerie un peu par hasard. Ingénieur de formation, j’ai débuté dans l’horlogerie en réorganisant le SAV multimarques du groupe Richemont. Cela m’a permis de découvrir ce monde, de comprendre la multitude de métiers et la complexité que nécessite la construction d’une montre. Je n’en suis jamais sorti depuis.
Quelle qualité unique pensez-vous pouvoir apporter à Arnold & Son ?
J’ai travaillé pour de grandes marques comme de plus petites maisons horlogères, toujours dans le haut-de-gamme, autant en Europe qu’en Amérique Latine et en Asie. Donc, une expérience internationale des marchés et un réseau de contact construit depuis plus de 15 ans. Une culture du luxe, de l’esthétique et du service, valeurs cardinales au développement d’Arnold & Son.
Quel type de leader souhaitez-vous être chez Arnold & Son ?
Je souhaite un leadership participatif, responsabilisant ainsi les équipes et évitant autant que possible le micro-management. Nous passons beaucoup de temps au travail, nous sommes aujourd’hui constamment connectés. Il me semble indispensable de prendre du plaisir, de trouver un sens à ce que l’on fait et ainsi atteindre l’excellence comme garder l’envie de se perfectionner.
Quelle est la première montre que vous ayez portée en tant que Président et pourquoi ?
Je porte le Tourbillon Chronomètre 36. Cette collection traduit parfaitement l’identité d’Arnold & Son. Cette horlogerie suisse d’origine britannique, exprimée dans un style contemporain.
Cette pièce est un hommage aux chronomètres historiques réalisés par John Arnold, en particulier au fameux chronomètre de poche No. 1/36 de John Arnold. En effet, ce No. 1/36 n’était pas seulement la première montre de poche de John Arnold à utiliser un mouvement avec un balancier en "T", mais il était aussi considéré comme "chronomètre" pour ses capacités chronométriques supérieures. Par ailleurs, la symétrie et l’ouverture du mouvement de Tourbillon Chronomètre 36 sont deux traits qui caractérisent Arnold & Son aujourd’hui. Et finalement, comme son nom l’indique, Tourbillon Chronomètre 36 est certifié COSC, ce qui est plutôt rare pour une montre équipée d’un tourbillon.
Quelle est la plus grande fausse idée des gens au sujet d’Arnold & Son que vous aimeriez faire disparaître ?
Que nous sommes une marque classique et ennuyeuse. Je n’ai jamais vu autant de créativité et réactivité au sein d’une marque. J’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur une équipe extrêmement professionnelle, des personnes de talent, chacune dans son domaine. Malgré la situation pandémique, nous avançons, construisons les années à venir et je vous promets de belles surprises en 2021.
D'un autre côté, quelle est la chose la moins connue à propos d’Arnold & Son que vous aimeriez rendre plus célèbre ?
Ce n’est pas la moins connue mais l’une des plus remarquables : sa manufacture (La Joux-Perret) et son portfolio très complet de calibres qui n’a rien à envier à celles des plus grandes marques horlogères. Nous faisons partie d’un cercle restreint de manufactures capables de produire des mouvements à complications avec un haut niveau de finitions, comme des mouvements trois aiguilles, en grande quantité.
Donnez-nous, en un mot (ou en une phrase), un indice sur les futurs projets de la marque.
Nous parlerons de tellement de choses dès 2021… Je dirais « astronomie » et « métiers d’art »…
Quelle vision avez-vous pour Arnold & Son sur le long terme ? Dans quelle direction souhaitez-vous diriger la marque ?
Arnold & Son est respectée des connaisseurs et je souhaite élargir ce cercle à une clientèle curieuse d’une belle horlogerie de niche, une clientèle en recherche d’une « singularité classique » qui se caractérise, chez Arnold & Son, par la construction particulière de ses mouvements et leur esthétique distinctive. Je pense par exemple à Time Pyramid et son mouvement de forme pyramidale, Nebula et ses ponts placés en étoile ou Perpetual Moon et sa lune exagérément grande.
Son identité unique de « maison horlogère suisse aux racines anglaises » doit être affirmée au-delà des aspects esthétiques et caractéristiques techniques de ses collections. Nous venons d’ailleurs de présenter notre premier ambassadeur en la personne de Sir Mo Farah, quadruple champion olympique britannique. Un partenariat placé sous le signe de l’exception, de la durabilité et d’une certaine élégance, indissociable des valeurs britanniques. D’autres collaborations dans d’autres domaines mais toujours avec ce lien britannique suivront certainement…
Finalement, nous sommes à l’écoute de notre clientèle. Nous recevons nombre de demande de personnalisation par exemple. Cela représente un engagement important mais nous tenons à offrir le meilleur des services.
