L’héritage explosif d’Alpina

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Alpina’s rediscovered heritage - Alpina
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Fondée en 1883, Alpina (re)construit son patrimoine, complète ses collections historiques et ouvre son musée. La cote des pièces des années 40 à 70 explose. Celle des débuts de la reprise (années 2000) suit la même tendance. Le point avec Oliver van Lanschot Hubrecht, Brand Manager.

L’horlogerie et l’astrophysique ont au moins un point commun : une étoile qui meurt a beaucoup plus d’éclat qu’une étoile naissante. Le moment d’effondrement (d’une étoile...de l’horlogerie !) fait beaucoup de bruit, concentre la lumière et attire d’innombrables commentaires. Il est en revanche beaucoup plus délicat (et beaucoup moins commenté) de voir une étoile naître. C’est pourtant bien ce qui se passe actuellement avec Alpina.

Sortie des écrans radars de 1982 à 2002, la marque ne survivait qu’à l’état nébuleux de naine dans l’immensité de l’espace horloger. Presque imperceptible, à peine visible. À sa reprise en 2002, Alpina se charge d’énergie et s’appuie sur un soutien de taille : le groupe Frédérique Constant, porté à bout de bras par les entrepreneurs néerlandais favoris de la Suisse, le couple Peter et Aletta Stas.

Reconnexion, reconstruction

Depuis, Alpina a retrouvé ses fondations (Alpiner), conquis de nouveaux territoires (AlpinerX), trouvé son positionnement (moins de 1 000 francs en prix moyen). Les bases sont saines. La marque peut à présent regarder sereinement son avenir.

L’héritage explosif d’Alpina

Le 5 juin, elle a inauguré aux côtés de Frédérique Constant l’extension de la nouvelle manufacture commune, ajoutant 3 000 mètres carrés de plus aux 3 200 mètres carrés déjà existants. Alpina, qui a produit plus de 20 000 pièces en 2018 (à destination de 53 pays), se prépare à une croissance soutenue. En 2018, elle était déjà de 35%. En doublant sa capacité de production, Alpina envisage une dynamique similaire sur les prochaines années.

Retour vers le passé

Ce moment de grâce est aussi le meilleur pour se pencher sur son passé. L’inauguration de la nouvelle manufacture, c’est aussi celle du premier musée Alpina au monde, « une superbe opportunité », selon Oliver van Lanschot Hubrecht, Directeur de la marque. « Il y aura une quarantaine de pièces exposées mais aussi des catalogues, de la PLV. Nous continuons d’en apprendre tous les jours grâce à l’appui de collectionneurs et de certains marchés, notamment l’Allemagne et les Pays-Bas, historiquement très performants pour Alpina. »

L’héritage explosif d’Alpina

Des pièces vintage dont la cote explose

C’est là que la naissance de l’étoile Alpina est la plus visible. Créée en 1883, la marque possède un patrimoine hors norme. Pourtant, encore aujourd’hui, son marché de pièces historiques est extrêmement bas, sans commune mesure avec la valeur patrimoniale de cette vénérable marque. Il est encore possible d’acquérir des pièces des années 50 à 500 francs, en parfait état. Elles sont rares...mais abordables, en contradiction avec le fameux adage suivant lequel « ce qui est rare est cher ». Un paradoxe en forme d’aubaine pour les fins limiers collectionneurs.

L’héritage explosif d’Alpina

Cet état ne devrait pas durer. « Pour le moment, nous en profitons. Nous rachetons directement des pièces historiques qui complètent notre patrimoine », poursuit Oliver van Lanschot Hubrecht. « Nous avons déjà une pièce qui date d’avant 1900 et je suis personnellement un grand nombre de ventes. Je pense toutefois que cette sous-valorisation ne va pas durer. Le prix de nos pièces vintage monte tous les jours. De plus en plus de collectionneurs nous contactent. Certains ont déjà senti le vent tourner et affichent de fortes prétentions. »

L’héritage explosif d’Alpina

Particularité de la Maison : les prix des pièces vintage décollent...en même temps que celles de première période de reprise de la marque (2002 – 2012). Les régulateurs, le tourbillon, la collection Avalanche, les premières Startimer manufacture, commencent elles aussi à voir leur cote monter. Avec, comme toujours, une appétence particulière pour les fameuses « new old stock », hors collections, neuves, avec boîtes et papiers, dont il ne reste que quelques dizaines d’exemplaires.

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