1. Panerai se jette à l’eau
Comme nombre de genèses horlogères, la première apparition d’un modèle est rarement précise, navigant entre premiers plans, prototypes, premières séries, premières collections, premières archives plus ou moins reconnues par la marque.
La Radiomir ne fait pas exception. Son tout premier modèle est toutefois de longue date reconnu comme étant de 1936. L’authentification est fragile car il s’agit d’une pièce unique (ref. 2533), de présentation, que la marque possède toujours. L’entrée en service du modèle se fera deux ans plus tard, en 1938, auprès de la Royal Italian Navy.
2. Une montre très accessoire
On considère aujourd’hui comme un accessoire un élément comme le bracelet. Durant la Seconde Guerre Mondiale, Officine Panerai voyait les choses autrement : la Radiomir était elle-même un accessoire de plongée parmi d’autres, au même titre que des profondimètres, boussoles et torches. Ces accessoires sont aujourd’hui recherchés, sans toutefois exciter outre mesure les enchères. Une vente Artcurial « Panerai Only » a cédé en 2014 un profondimètre de 1940 à 5850 €, une boussole à 2470 €. A titre de comparaison, la montre elle-même, une Marina Militare Ref. 6152-1 des années 40, fut vendue à 103 480 €.
3. Tiers monde
Le monde des fournisseurs tiers de Panerai est riche d’une multitude de manufactures. Rolex, la plus célèbre, fournit la maison italienne de 1936 à 1956. Au fil de son histoire, notamment sa reprise par le futur groupe Richemont en 1997, Panerai développa un certain nombre d’alliances techniques, parmi lesquelles Angelus (modèle 8 jours de réserve de marche), Jaeger-LeCoultre (calibre OP XIII, XIV), Girard-Perregaux (Radiomir GMT/Alarme, base calibre 59), mais aussi Soprod, Venus (cal. 179), ETA, Lemania, Omega, La Joux-Perret, et même Renaud Papi pour une Radiomir PAM 205 Tourbillon. Diverses entités du groupe Richemont, comme Piaget, prêtèrent également main forte à la maison pour réaliser ses modèles, notamment ses cadrans. Depuis 18 mois, Officine Panerai est elle-même devenue manufacture 100% indépendante.
4. Jubilé platine
L’année de son rachat par le groupe Richemont, Panerai fêta sa renaissance par un modèle aujourd’hui très recherché, la Radiomir PAM 21. Il ne fut édité qu’à 30 exemplaires et comportait de véritables mouvements Rolex d’époque. Faute de transactions, la cote de la pièce est difficile à estimer mais évoluerait vraisemblablement autour de 250 000 USD.
5. Sur le pont...puis à l’eau
Panerai développa dans les années 40 un modèle à cadran Radiomir, la Mare Nostrum, destinée aux officiers de ponts et construite sur base Dubois-Depraz. Ce chronographe bi-compax, plus tard destiné au marché civil et non plus seulement militaire, n’eut pas la prise commerciale espérée. Lorsque Richemont reprit la marque, cette collection fut quelque peu remaniée (cadran blanc, noir, bleu) puis arrêtée, avant d’être relancée en 2010 puis 2015.
6. Mystérieux Perspex
L’unique prototype de 1936 était équipé d’un verre Perspex. Son appellation plus commune est tout simplement Plexiglas, un polymère largement utilisé dans l’industrie horlogère à l’époque. Panerai semble avoir fait ce choix sur sa première Radiomir uniquement pour son prototype, les pièces suivantes étant équipées d’un fond plein puis, bien plus tard, d’un verre saphir. A des fins de rééditions vintage, Panerai a remis le verre saphir au goût du jour sur certains modèles, comme la Radiomir S.L.C 3 Days PAM449.
7. L’amie des stars
Sans jamais les avoir eu officiellement pour ambassadeurs, Panerai a réussi le tour de force d’imposer ses modèles au poignet de nombreuses célébrités. Sylvester Stallone a eu un timing parfait en portant durant « Daylight » sa propre Panerai tout juste un an avant la reprise par Richemont, opération qui donna un coup de projecteur mondial – et inespéré – à la marque. L’acteur fut ensuite suivi par Arnold Schwarzenegger, Pierce Brosnan ou encore Robin Williams.
