Design, recherche et développement, fabrication de cadrans, peinture miniature et assemblage bénéficient aujourd’hui de synergies optimales puisque ces domaines de compétence – acquis par Louis Vuitton lors d’une série de rachats successifs ces dernières années – sont maintenant regroupés dans la nouvelle unité de fabrication Louis Vuitton, qui a été officiellement inaugurée la semaine dernière à Genève.
Le nouveau bâtiment se trouve à quelques encâblures de l’aéroport de Genève, une situation parfaite pour les fréquents va-et-vient des cadres supérieurs et designers entre le siège de Louis Vuitton à Paris et la manufacture de Genève. Cet aspect met en évidence l’importance de la marque Louis Vuitton et sa séparation d’avec les autres activités horlogères du Groupe LVMH (Hublot, TAG Heuer et Zenith). Cet emplacement à Genève est également déterminant pour l’obtention du Poinçon de Genève. Selon Hamdi Chatti, vice-président Montres et Joaillerie chez Louis Vuitton, la marque sera prête à produire des mouvements portant le prestigieux label d’ici dix-huit mois.
En plus des ateliers d’assemblage, où les horlogers assemblent diverses complications, comme les modules Spin Time exclusifs de Louis Vuitton, ou des pièces très haut de gamme, comme les modèles répétition minutes, le nouveau complexe abrite des installations de machines CNC et de galvanoplastie qui permettent à Louis Vuitton de produire ses propres cadrans, de a à z, et jusqu’aux index. Il s’agit d’un élément clé dans la chaîne de production, souligne Hamdi Chatti, pour qui le « visage » de la montre est l’un des domaines où Louis Vuitton devrait exceller.
L’exemple type en est le modèle Escale Worldtime, seule montre à fuseaux horaires à montrer les heures des différents fuseaux non pas au moyen d’aiguilles mais par un système de disques. Le cadran coloré de cette pièce est divisé en deux sections concentriques externes affichant les 24 fuseaux horaires et leurs emblèmes, artistiquement peints à la main sous microscope. Près de 40 heures de travail sont requises pour la réalisation d’un tel cadran.
Ce nouveau bâtiment a clairement été conçu pour permettre une croissance des capacités de production de la marque, comme en témoignent ces espaces encore libres, mais déjà intégrés dans l’environnement de travail. Une excellente nouvelle pour Meyrin où l’industrie horlogère emploie quelque 1800 personnes, et pour tous les passionnés d’horlogerie qui peuvent déjà se réjouir de découvrir dès l’année prochaine la nouvelle complication pour hommes de Louis Vuitton.
