Elle n’est ni à Chaux-de-Fonds, ni au Locle, ni à Genève. La manufacture Hysek est à Lussy-sur-Morges, petite commune d’à peine 600 habitants, à quelques encablures de Morges, où s’est également établi Vincent Calabrese. Leur point commun ? Deux visionnaires, farouchement indépendants, toujours hors des sentiers battus. Et une propension certaine à surpasser leur environnement dans une discrétion qui n’a d’égal que leur talent.
Une aiguille traitée comme un tourbillon
Le cas Hysek est peu commun. Devenue manufacture depuis moins de 10 ans, Hysek n’a pas, comme tant d’autres, cherché sa voie bien longtemps. La puissance de son expression s’est imposée sans attendre. Sa maturité technique aussi. Autre fait rare dans l’industrie, ses équipes sont stables, instillant une constance et une cohérence à des collections pérennes.
Un eldorado horloger ? A chacun d’en juger, mais il sera en toute occasion nécessaire de s’approprier le style Hysek. La manufacture fourmille de détails identitaires à connaître avant de s’y plonger. Comme ces aiguilles, toutes faites en interne. A l’heure où les sous-traitants craignent une goulet d’étranglement et une standardisation de cet élément crucial de l’identité d’une montre (le premier que l’on regarde !), Hysek dessine et réalise ses propres aiguilles.
Rien n’y est commun. Sur la seule Abyss, l’un des best-sellers de la marque, on y trouve une aiguille de réserve de marche en 3D particulièrement audacieuse, sur deux niveaux, squelettée, polie, anglée et emplie de rouge. En somme, un véritable composant de haute horlogerie, traité comme tel, au même titre qu’un tourbillon ou une grande date.
Les quatre points cardinaux d’Hysek
Ces complications sont d’ailleurs traitées avec la même singularité par Hysek. Déjà, par leur emplacement : toutes les complications sont placées à 1h, 5h, 7h et 11h. Barillet, réserve de marche, tourbillon, micro-rotor, date : la quadrature du cercle Hysek passe systématiquement par ces quatre points cardinaux. La Verdict Double Tourbillon Automatique en est l’exemple le plus frappant : un tourbillon à 5h, l’autre à 7h, micro-rotor à 11h et date à 1h. La composition est tout à fait originale en horlogerie et s’impose pourtant à l’œil avec une étonnante facilité.
Le tourbillon est d’ailleurs un autre thème de prédilection d’Hysek, toujours traité à sa manière. Simple, double, central, squelette, automatique, manuel : il est pour Hysek un élément aussi technique que décoratif. Il structure également le style Hysek, avec par exemple sur l’Abyss une cage tridimensionnelle à trois bras qui n’est pas sans rappeler l’aiguille de réserve de marche. En tous lieux, la cohérence prime.
Audace d’aujourd’hui et...de demain ?
Reste ces finitions que l’industrie horlogère reprend parfois à son compte sans s’étendre. Comme ces verres saphir métallisés que l’on a vus en haute horlogerie allemande, dont Hysek s’est emparée sur plusieurs modèles, de l’Abyss à la Furtif. Ou comme ces cornes pivotantes, qui équipent la quasi-totalité des modèles de la manufacture et assurent un confort au poignet sans égal.
Et demain ? Hysek prépare actuellement son plus important lancement de haute horlogerie depuis plusieurs années. Très technique, parfaitement maitrisé, le projet aperçu par WorldTempus sera dévoilé au premier trimestre 2017. Et pourra une nouvelle redéfinir certains standards de haute horlogerie.
