Trois années décisives pour le groupe

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Three decisive years for the group - Frédérique Constant
Le groupe Frédérique Constant s’engage depuis deux ans dans de grands projets techniques. Tous aboutiront d’ici 2017. Et pas nécessairement là où on les attend.

Ce devait être un nouvel entretien avec Peter Stas, l’un de ceux que l’on mène depuis le siècle dernier où l’homme détaille, avec constance, la progression à deux chiffres de ses marques Frédérique Constant et Alpina. En théorie.
Car en pratique, lors de cet amical entretien, l’on pose au CEO la traditionnelle question d’actualité : le 9 septembre, Apple a tenu sa keynote annuelle et dévoilé les projets que l’on connaît aujourd’hui. On vient donc chercher Peter Stas sur le terrain des smartwatches. L’on attend une réponse convenue : ce marché reste fort éloigné de son cœur de métier horloger. Il n’en sera rien. Sans détour, Peter Stas assène : « J’y passe déjà plus de 50% de mon temps ».

Un nouveau centre de production attendue dans deux ans
La révélation est de taille. Le groupe Frédérique Constant, emmené par son CEO, travaille donc activement à des développements relatifs aux montres connectées. Difficile d’en dire davantage, secret R&D oblige. Toutefois, le groupe effectue actuellement une mue qui se voit ainsi éclairée d’un nouveau jour.

Car le 8 septembre, on apprenait que le groupe venait d’obtenir le permis de construire de l’extension de son centre de production. « Extension » est un doux euphémisme : l’ajout sera de 3000 mètres carrés, soit quasiment le double de la surface actuelle (3200 mètres carrés). Cet immense bâtiment à Plan-les-Ouates sera physiquement relié par différentes passerelles, à chaque étage du corps actuel.

 

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Un nouveau board opérationnel
Ensuite, Peter Stas a profité de 2013-2014 pour mener à terme un objectif qu’il poursuivait depuis longtemps : prendre du recul sur l’opérationnel de la manufacture. On avait déjà pressenti la manœuvre avec la nomination de Guido Benedini au poste de CEO d’Alpina au 1er mars 2013. Peter Stas prenait donc un premier recul envers Alpina, qu’il confirma l’année suivante avec Frédérique Constant en nommant un board complet. Mission : gérer le quotidien de la marque et ses 135 000 pièces estimées pour cette année. Voire d’atteindre le double à long terme, objectif à peine caché de Peter Stas.

Certes, la manufacture connaît ses hauts et ses bas, comme toute entreprise. Peter Stas ne cache pas avoir été « pris de court » par la chute du marché de Hong Kong : « - 45%, on ne s’y attendait pas, mais le marché local reste suffisamment porteur pour que l’on s’y maintienne ». Et puis, au global, le groupe Frédérique Constant reste dans une santé éclatante : + 26% de croissance (en valeur) sur le premier semestre 2014, comparé à 2013. Une prospère entreprise qui assure à son CEO la sérénité pour songer à ses projets d’avenir.

 

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Entre céramique et smartwatches
Parmi ces projets, il faut donc à présent compter avec les montres connectées. « L’avenir de ce marché se situe bel et bien en Suisse, pour peu que l’on y croie et que l’on ne commette pas les mêmes erreurs que lors de la crise du quartz », analyse Peter Stas. Avant d’aller un pas plus avant dans sa conception des smartwatches : « Une montre connectée ne doit pas être une réplique de smartphone. Il est vain de vouloir reproduire les fonctions de l’un sur l’autre. Je ne vois pas une montre recevoir des alertes ni un consommateur lui parler. L’avenir est ailleurs et il reposera sur des applications logicielles, de la valeur ajoutée ». Où ? L’homme salue l’initiative d’Apple sur les fonctions biologiques et le sport. Mais résiste au business model applicatif, les fameux « app stores » : « Pour qu’une montre connectée soit d’abord perçue comme une montre, il faut qu’elle en ait les attributs essentiels : être un bijou, être durable. Une montre est l’opposé d’un gadget. Et doit le rester si l’on veut s’imposer sur ce marché ».

En parallèle, Peter Stas évoque l’avenir céramique de Frédérique Constant. « Nous avons été parmi les premiers à implémenter le silicium dans notre organe réglant, dès 2008 », rappelle-t-il comme pour remettre les pendules à l’heure. « Aujourd’hui, nous investissons beaucoup dans la céramique, et plus précisément dans l’ancre en céramique. Nous en sommes à la sixième génération de prototype. Elle est fonctionnelle. C’est un très gros effort de R&D, mené avec un partenaire, que nous viabiliserons et testerons en 2015 et 2016, avec l’objectif d’une introduction avec une série limitée dès 2017 ». Le mot d’ordre est lancé : dans les trois ans à venir, il va falloir surveiller Frédérique Constant de près. De très près.

 

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Marque
Frederique Constant