L’horlogerie en 2017

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The world of watchmaking in 2017 - Outlook 2017
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Avec l’aide des CEO des plus grandes marques horlogères, nous revenons sur une année 2016 difficile, et tentons de voir si des signes d'espoir existent pour 2017.

Cette année, la lecture des statistiques de la Fédération de l'industrie horlogère suisse (FH) s'est révélée déprimante chaque mois. Les exportations sont en baisse ininterrompue depuis plus d'un an désormais et les chiffres définitifs pour 2016 (qui seront publiés le 24 janvier 2017) devraient montrer un recul de plus de 10 pour cent. Hong Kong est le plus grand acteur de cette baisse puisque les exportations vers cette ville-état ont chuté de près de moitié au cours des deux dernières années. Pourtant, le principal marché  pour les exportations horlogères en 2016 était ... Hong Kong. Même avec une chute si massive sur le marché, il est facile de garder la première place lorsque seuls six pays sur les trente principaux marchés d'exportation ont enregistré une croissance cette année. L'un d'eux, le Royaume-Uni, a dépassé la France et l'Allemagne cette année et vient se classer parmi les dix premiers marchés de l'industrie horlogère suisse.

Mais cette lueur d'espoir risque de ne pas durer longtemps. Le marché britannique peut remercier les touristes chinois pour leur adaptation ultra-rapide aux fluctuations du taux de change des devises, ce qui a fait baisser le prix des montres suisses achetées dans le pays à la minute même où les citoyens britanniques ont voté pour la sortie de l’Union Européenne. Ce commerce dépend donc directement du taux de change et des touristes chinois volages qui ont déserté la France (-20% cette année) en faveur du pays outre- Manche. Difficile de prévoir si cela va durer, mais on peut s'attendre à d’autres soubresauts dans l'économie du Royaume-Uni et sur les marchés des devises en mars prochain, lorsque le Royaume-Uni aura entamé les négociations – qui devraient durer deux ans - pour quitter l'Union européenne.

L’autre grand chamboulement géopolitique de l'année - l'élection de Donald Trump aux États-Unis - est également susceptible d'avoir un impact sur le marché. Les hôtels cinq étoiles de Genève, par exemple, s’attendent à ce que ceux qui fuient la chaleur oppressive du Moyen-Orient et des États du Golfe choisissent d’éviter les Etats-Unis en faveur d'une autre de leurs destinations préférées: Genève.

Consolidation ou liquidation?

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Richemont a réagi à la détérioration de la conjoncture par une réorganisation majeure, le remplacement du PDG du groupe par le duo formé de Georges Kern (IWC) - qui prend la tête de l'horlogerie - et de Jérôme Lambert (Montblanc) - en charge de tout le reste. D'autres entreprises ont été forcées de prendre des mesures plus drastiques encore. L'horloger français Péquignet, basé à Morteau, a annoncé sa faillite en décembre, alors que des rumeurs laissent penser que Breitling chercherait un repreneur. Le trouvera-t-elle? Peu de groupes ont les poches assez profondes pour financer une telle acquisition et la plupart d'entre eux ont déjà assez de problèmes de leur côté. Il y en a pourtant un qui se distingue par ses activités débridées de marketing: LVMH. Mais Breitling est trop proche en termes d'image et de produit de l'hyperactive TAG Heuer, et de fait l’avenir de la maison horlogère de Granges est loin d'être certain.

Mais qu’en pensent eux-mêmes les CEO des grandes marques ? Que leur réserve donc 2017, ainsi qu’à l’ensemble de l’industrie horlogère ? Et quelles seront les différences d’avec 2016 ? Découvrez-le dans notre série d’articles à paraître pendant les Fêtes.

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