Pour la beauté du geste

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A Wonderful Gesture - Magazine
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L’enseigne familiale, installée depuis 110 ans sur les bords du Lac de Neuchâtel, est l’une des dernières à publier son propre magazine, avec un contenu qu’elle produit elle-même en large partie

Il y a les catalogues, les magazines. Et, entre les deux, le Magazine Michaud. Sobre, simple, efficace. Plus de 10 ans d’ancienneté, soit plus que bon nombre de magazines que l’on trouve en kiosque. Pourquoi en parler ? 
Pour la beauté du geste

Déjà, parce qu’il existe. La raison invoquée peut paraître simple, voire simpliste. Ce n’est pas le cas. À l’heure de la digitalisation quasiment intégrale de tous les canaux de communication, une enseigne qui maintient, depuis plus d’une décennie, un « journal papier », comme il convient désormais de les définir par rapport aux « webzines », est une exception. L’on aime à croire qu’il plaît aux amateurs d’objets précieux, d’une esthétique travaillée, du beau, du singulier. Aux amateurs de belle horlogerie et de belle joaillerie, en somme. 

Ensuite, parce qu’il est entièrement fait maison. Michaud est une enseigne familiale, 100% indépendante, qui n’a d’autres comptes à rendre qu’à elle-même. Procéder à la production de ses propres contenus, principalement photographiques, est un choix délibéré. Celui de l’indépendance, de la maîtrise de son image, du choix d’offrir un objet collector que l’on ne verra pas s’afficher dans des couloirs de gares ou à l’arrière de bus. Michaud est unique, son offre est unique. Pourquoi son magazine devrait-il être différent ? 

Pour la beauté du geste

Enfin, parce que la marque met à pied d’égalité le volume de textes et de photos. Là encore, l’on pourrait sourire à l’évocation de ce B.A-BA de la presse. Sauf qu’il n’est plus la norme, loin s’en faut. Souvenons-nous : avec le magazine, l’on dispose d’un contenu pérenne que l’on se passe de main en main, qui traîne au bureau, à la maison, que l’on prête à ses amis – ce qui fait que le « lectorat » est toujours infiniment supérieur à la « diffusion ». 

Michaud a donc voulu se différencier avec son magazine en papier. Il est composé de shootings faits maison, de textes originaux ou retravaillés en collaboration avec les marques partenaires de la maison. L’horloger maison, Romain, y contribue ponctuellement. L’homme aime partager : son métier, sa passion, ses découvertes. Michaud Magazine lui en donne l’opportunité, mais aussi les moyens : ceux de prendre de son temps pour visiter une manufacture, échanger avec une équipe technique, s’instruire, se cultiver, approfondir ses connaissances pour parfaire celle de ses clients. 

Pour la beauté du geste

Dans cette même perspective, la maison développe ses propres sujets. Ils manifestent l’attachement de Michaud à ses plus fidèles marques partenaires, qui lui ouvrent leurs portes. Ainsi, via un détour par une ferme perlière par Jean-François Michaud, on découvre la présentation du joaillier et sculpteur Wallace Chan, on dévore un dossier sur les montres d’aviateurs, un autre sur la céramique, et bien d’autres encore. Autant de flâneries éditoriales qui alimentent la curiosité, la rêverie, et la culture horlo-joaillière.

Pour la beauté du geste

Au final, le Magazine Michaud ne rapporte rien, prend un temps considérable, mobilise une quinzaine de personnes pendant des mois, mais fait plaisir, depuis plus de dix ans, à des collectionneurs qui aiment à leur tour (se) faire plaisir dans l’une des deux boutiques Michaud. Et cela n’a pas de prix.