Du changement dans l'air

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A change is coming - Editorial
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Entrons-nous dans une nouvelle ère horlogère ?

C’est peut-être juste moi, mais je suis très heureuse de faire partie de l’industrie horlogère aujourd’hui. Il y a quelques années, on avait l'impression que les choses stagnaient, comme si les marques ne produisaient plus rien de très créatif.

Le marché connut à nouveau un ralentissement en 2014 et il semblait que tout le monde rechignait à faire quoi que ce soit de sympa ou d'intéressant, optant plutôt pour des produits sûrs et à vocation commerciale (ce n’est pas que les produits sûrs et à vocation commerciale soient une mauvaise chose, mais disons qu’ils ne me font pas rêver).

Et puis je suis devenue un peu cynique à propos d’horlogerie ; j’ai fait des remarques blasées sur le fait que la morosité du marché renforçait l'étau que le leadership des grandes entreprises avait sur le développement et la stratégie de produits. Ça arrive. On se sent tous un peu comme ça parfois, surtout nous autres rédacteurs diplômés en arts libéraux et en sciences humaines. L’avantage, c’est que cela m’a poussé vers un long chemin de réflexion aboutissant à des questions comme « qu'est-ce qui fait une bonne montre ? » , «qu'est-ce qui fait le succès d'une montre ? », et plus important encore, je voulais savoir si les deux réponses étaient les mêmes.

Actuellement, en se basant sur quelques simples observations sur des lancements horlogers récents, on peut dire que ces deux questions ont des réponses différentes. En tant qu’industrie, les points sur lesquels nous nous accordons pour définir ce qui fait une belle montre – une mécanique raffinée, un niveau de finition élevé, un design harmonieux - ne se traduisent pas toujours par un succès commercial.

Cela me rend folle, pour des raisons évidentes. Et lorsque j’aborde cette énigme autour de moi, la meilleure explication que l’on me fournit est que les clients ne bénéficient pas d’une formation horlogère ou d’un jugement critique adéquats pour faire la différence entre une bonne et une mauvaise montre. C’est une bonne et une mauvaise réponse - bonne parce qu’elle résout le problème avec pertinence, et mauvaise parce que ce n’est pas une réponse utile, à moins que nous ne soyons prêts à y remédier.

Or, les gens commencent à se pencher sur le sujet. Dernièrement, j’étais à la boutique Bucherer de Genève pour le lancement de leur département de montres de seconde main certifiées. C’est quelque chose que je suis extrêmement contente de voir, un signe de reconnaissance de l’importance du marché de l’occasion et un accent mis sur l’expérience client. Cela fait partie d’une nouvelle approche générale qui nous permettra d’aligner les notions distinctes de «bonnes montres» et de «montres à succès».

L'année dernière, j'ai fait un discours d’ouverture devant les différents départements de recherche et d’innovation d'un grand groupe horloger sur le thème des processus centrés sur le client. J’en suis sortie très inspirée par les efforts déployés en coulisse pour adapter l'horlogerie traditionnelle au public d’aujourd’hui et à ses besoins.

Un autre développement récent qui me rend optimiste est l’augmentation de marques horlogères faisant appel au financement participatif.  Nous sommes tous d’accord pour dire qu’en principe cela devrait favoriser une horlogerie plus créative. Sequent, l’une de nos marques partenaires, nous a dit qu’elle avait déjà explosé son objectif sur Kickstarter et qu’elle anticipait une forte augmentation de la satisfaction du consommateur.

Qu'est-ce que cela m’inspire ? Que de plus en plus de monde s'intéresse aux montres, mécaniques ou autres. Que les entreprises commencent à activement cultiver cet intérêt et à promouvoir des pratiques en interne qui augmenteront les interactions clients. Ici, chez WorldTempus, nous sommes totalement en faveur de ce mouvement. Si vous n’êtes pas encore aussi enthousiaste que nous, vous le serez très bientôt. 

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