Ces indispensables ressorts

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La recherche sur les matériaux a permis des avancées notoires dans les ressorts de barillet, notamment grâce à de nouveaux alliages.
HEURE SUISSE - No 113, septembre-octobre 2011 Hervé RevazINDUSTRIE_331258_0


Les premières horloges mécaniques fonctionnèrent à l'aide d'un poids suspendu à une poulie. L'illustre inconnu qui eut, le premier, l'idée de remplacer ce système moteur encombrant par la force élastique mériterait sans doute des honneurs spéciaux dans l'histoire de l'horlogerie de poche. Avant l'invention du ressort, il était impossible de concevoir l'idée d'un instrument horaire portatif.» C'est en ces termes que Georges-Albert Berner, auteur de l'incontournable Dictionnaire professionnel illustré de l'horlogerie, introduisait son chapitre consacré au ressort et au barillet dans sa «Description de la montre suisse à l'usage du personnel de vente». Et ce, en 1948, dans le JSH – Journal Suisse d'Horlogerie, partenaire de la 14e Jour-née d'Etude de la Société Suisse de Chronométrie, qui fait précisément état des avancées réalisées dans ce domaine.

 

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Les laboratoires au premier plan

Il y a soixante ans, comme le rappellait Georges-Albert Berner, un des soucis premiers concernant les ressorts de barillet était leur rupture. Rupture dont on mettait la cause sur les changements de température, l'air humide et salin, les orages (sic!), les fissures dues aux quelque 80 passes de laminage, la rouille et les impuretés, soufre ou phosphore, qui en augmentaient la fragilité. Visionnaire, Georges-Albert Berner concluait: «Le problème est complexe et il est probable que la solution idéale viendra, non des horlogers, mais des laboratoires, par l'étude des alliages qui répondront le mieux aux conditions très sévères imposées aux ressorts d'horlogerie.» On ne saurait mieux dire, comme le démontrent les travaux réalisés par Générale Ressorts, à Bienne. Déjà dans les années 1970, le Nivaflex® avait apporté une réponse des plus positives en termes d'énergie emmagasinée, de longévité et d'amagnétisme des ressorts de barillet. Grand artisan dans la mise en œuvre de cet alliage essentiellement à base de cobalt, nickel et chrome, Générale Ressorts est allée un pas plus loin en travaillant sur un nouveau matériau exempt de cobalt, nickel et béryllium: le Bioflex®, devant répondre à des objectifs bien précis, soit un gain énergétique d'au minimum 30% pouvant se traduire par une augmentation du couple ou de la réserve de marche. Le cahier des charges mentionne également le maintien des caractéristiques actuelles, comme une haute résistance à la corrosion, un faible magnétisme résiduel et la possibilité d'usiner cet alliage selon les standards en vigueur. En phase de finalisation, le Bioflex® devrait contribuer à l'amélioration de l'isochronisme de l'oscillateur et du rendement de l'échappement.

 

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Nivaflex®

Les Nivaflex® 45/18 et 45/5 sont des alliages multiphasés à base CoNiCr, dont les propriétés mécaniques peuvent être améliorées par le durcissement par précipitation. En ajoutant du béryllium, la variante Nivaflex® 45/5 atteint des valeurs de résistance et de dureté encore plus élevées. De plus, une excellente résistance à la corrosion et le comportement non magnétique font du Nivaflex® un alliage unique. Alliage idéal pour tous les ressorts – ressorts horlogers, ressorts hélicoïdaux, ressorts de forme et de traction – en raison de sa forte résistance à la corrosion et son total amagnétisme.

 

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