Trois tendances clés à la LVMH Watch Week

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La LVMH Watch Week, qui en est à sa cinquième année d’existence, continue de prendre de l’ampleur

Les nouvelles marques Gerald Genta et Daniel Roth, relancées au sein de La Fabrique du Temps Louis Vuitton, ont rejoint leurs compagnes d’écurie Bulgari, Hublot, TAG Heuer et Zenith pour présenter leurs dernières nouveautés à Miami et l’événement débordait d’impatience. Grâce aux nouveautés, bien sûr, mais aussi à la vague de nominations de nouveaux CEO.

« C’est un grand moment pour toutes nos marques de se retrouver ensemble pour montrer la force et l’ambition du groupe LVMH, et un domaine si important dans le monde du luxe », a relevé Frédéric Arnault lors du cocktail d’ouverture de la manifestation. En janvier, il a été promu directeur général de LVMH Watches, chapeautant Hublot, TAG Heuer et Zenith. Frédéric Arnault était auparavant CEO de TAG Heuer ; Julien Tornare lui a succédé à ce poste. Tandis que ce dernier était, depuis 2017, le fer de lance du succès fulgurant de Zenith, et c’est maintenant Benoît de Clerck, en provenance de Richemont, qui est le CEO de Zenith.

Alors que la Maison présentait ses dernières nouveautés (y compris certaines aperçues à Watches and Wonders en avant-première), on pouvait clairement sentir à travers tout le groupe une sorte de mise à niveau mondiale et le désir de repositionner LVMH en tant qu’horloger de luxe, faisant passer le message « de force et d’ambition » évoqué par Frédéric Arnault.

Voici trois tendances essentielles et points forts à tirer de la LVMH Watch Week de cette année à Miami :

Haute horlogerie

Gerald Genta et Daniel Roth ont naturellement été les principaux pourvoyeurs de montres impressionnantes. Avec la dualité de ces marques, les légendaires horlogers cofondateurs de La Fabrique du Temps, Michel Navas et Enrico Barbasini, semblent avoir atteint un moment de rêve dans leurs carrières considérables. Michel Navas a affirmé que Gerald Genta, en tant que designer, débordait d’idées – comme juxtaposer l’espiègle Mickey et la sérieuse haute horlogerie – tandis que Daniel Roth était très facile à comprendre. « Nous sommes horlogers, alors quand nous sommes allés chez Daniel Roth [pour le rencontrer], il n’a pas été nécessaire de beaucoup parler. Nous comprenons ce qu’il veut », s’est souvenu M. Navas. D’un côté, le charme et le plaisir : avec un Donald Duck animé balançant son club de golf sur un cadran comprenant des minutes rétrogrades, une heure sautante et une répétition minute, tout cela niché dans le boîtier octogonal emblématique de Gerald Genta. De l’autre, la refonte de l’histoire : la Daniel Roth Souscription Tourbillon qui fait revivre le premier tourbillon de Daniel Roth créé en tant que souscription pour Asprey en 1988.

Hublot a aussi présenté sa pièce de haute horlogerie à six chiffres : la MP-10. La collection Manufacture Piece de Hublot est toujours attendue impatiemment pour ses idées révolutionnaires et ce design audacieux ne déçoit pas : sans aiguilles, cadran ou rotor, le mouvement automatique est animé par deux poids linéaires, complétés par un tourbillon incliné.

MP-10 Tourbillon © Hublot
MP-10 © Hublot

Montres serties 

Quelques montres remarquables serties de pierres précieuses confirment la visée haut de gamme, avec Zenith en tête d’affiche. La Maison a longtemps fui ce genre de fioritures évidentes au profit d’une horlogerie plus puriste, ce qui rend le nouveau Chronomaster Sport d’autant plus saisissant. Une lunette éblouissante sertie des trois mêmes couleurs que la face : des saphirs bleus taille baguette et des spinelles noirs et gris associés à des diamants aux heures. Et pour couronner le tout, un cadran en météorite cadré et texturé pour rivaliser avec le boîtier et le bracelet en or rose.

Un vent de durabilité – et de disruption – a soufflé chez TAG Heuer avec sa dernière montre sertie de diamants synthétiques, la Carrera Plasma Diamant d’Avant-Garde. Après les diamants blancs et roses de ces dernières années, c’est au diamant jaune de rejoindre la collection, avec une couronne entièrement façonnée dans la pierre et un diamant jaune assorti en forme de bouclier sur le cadran incrusté de pierres précieuses. Ailleurs, d’autres précieuses finitions ont été ajoutées à la collection Aquaracer avec technologie Solargraph, d’une lunette sertie à un cadran grené bleu, style Tiffany. Et malgré un nouveau cadran nacré, il n’y a pas de compromis sur sa durée de vie de 10 mois de la montre après une charge de 48 heures, par lumière artificielle ou naturelle.

Carrera Date Plasma Diamant d’Avant-Garde © TAG Heuer
Carrera Plasma Diamant d’Avant-Garde © TAG Heuer

Finalement, Bulgari marque les 10 ans de sa délicieuse ligne féminine Lucea avec un cadran singulier réalisé avec des fragments recyclés de malachite, dont la marque dispose en abondance en tant que joaillier. La parfaite confection du cadran, en forme de mosaïque, est beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît, a relevé le designer en chef Fabrizio Buonamassa Stigliani, qui n’a jamais reculé devant un défi de conception.

Jeux de complications

L’attention portée à l’horlogerie mécanique chez Zenith et TAG Heuer vient compléter les designs de haute horlogerie, mais à faible volume, de Gerald Genta et Daniel Roth. Comme on pouvait s’y attendre, la nouvelle Triple Calendar de Zenith jouit d’une authentique dose d’histoire horlogère, à savoir ses liens avec l’original El Primero de 1969. Après avoir été un prototype de seulement 25 exemplaires destinés aux horlogers en 1970 – puis commercialisée plus tard dans un boîtier futuriste d’avant-garde –, la Chronomaster Original Triple Calendar est maintenant produite comme initialement prévu, avec le cadran blanc du modèle le plus vendu, ainsi que le gris ou le vert exclusif pour les boutiques.

Chronomaster Original Triple Calendar © Zenith
Chronomaster Original Triple Calendar © Zenith

Pendant ce temps TAG Heuer a développé son chronographe Carrera « glassbox », qui a fêté son 60ème anniversaire l’an dernier, en s’appuyant sur l’esthétique et la grande lisibilité qui a fait du modèle Carrera original un tel succès. Un bleu sarcelle, subtil mélange de bleu et de vert, a été introduit, assorti d’une nouvelle configuration de chronographe à sous-cadran unique qui rappelle la présentation épurée de la Dato de 1968. Une version du chronographe avec tourbillon, disposé à six heures, a également eu droit à la couleur sarcelle.