Rallye des Princesses

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Rallye des Princesses - Richard Mille
Femmes modernes, voitures anciennes et haute horlogerie.

Cette année, pour la 18ème édition du Rallye des Princesses, Richard Mille a célébré sa troisième année en tant que sponsor principal d’un événement qui, durant une semaine chargée d’adrénaline et d’aventure, rassemble des femmes modernes, des voitures anciennes et quelques montres de choix.

Le week-end dernier, tandis que ma copilote et moi nous élancions sur une route dégagée pour participer à ce qui se nomme maintenant officiellement le « Rallye des Princesses Richard Mille », nous étions heureuses d’échapper à nos occupations de citadines pour passer quelques jours derrière le volant d’un cabriolet vrombissant, filant à travers la charmante campagne française sous un soleil éclatant. Le rallye – qui commence un dimanche matin et se termine le jeudi soir suivant – est une escapade de 5 jours à bord de voitures anciennes qui commence sur la Place Vendôme à Paris et serpente à travers des routes de campagne allant d’un château à un parcours de golf, d’une cathédrale à un sommet alpin, avant de se terminer sur la Place des Lices à Saint-Tropez.

Ici le trajet ravit tout autant que la destination. Couvrant environ 1'600 km, le Rallye est la création d’une femme, Viviane Zaniroli (également à l’origine du Rallye Neige et Glace et du TransMaroc), qui a lancé la première édition de la course en 2000 en s’inspirant du rallye Paris-Saint-Raphaël Féminin qui s’était déroulé de 1929 à 1974.

Les Princesses n’est ouvert qu’aux femmes, mais il y avait une poignée de maris et quelques autres parasites mâles, certains désignés comme des « supporters » ou des photographes, aux côtés des équipes fournissant l’assistance sur la route ou s’occupant des détails de l’organisation. Pressées par le temps et retenues par d’autres obligations, ma copilote et moi n’avons pu passer que deux jours sur la route au volant d’un cabriolet Fiat Spider 500, un roadster moderne fourni par l’organisation Richard Mille, un poil bruyant mais puissant, stable et agile dans les virages et les étroites routes de campagne.

Chacune de nous arborant une montre Richard Mille élaborée – moi une RM0701 au boîtier voluptueux en forme de tonneau avec un cadran serti de diamants sur un bracelet gourmette en or rose et ma copilote une version entièrement pavée de diamants – nous nous sommes embarquées dans l’aventure, sans trop savoir ce qu’un rallye entièrement féminin pourrait nous apporter.

 

Rallye des Princesses

 

Plus de 200 femmes s’étaient inscrites, avec 98 voitures engagées dans ce qui est essentiellement une course de « régularité », à savoir qu’elle ne mesure pas la vitesse mais la précision à suivre un parcours remis chaque matin, en respectant une vitesse moyenne qui ne laisse que peu d’espace pour les demi-tours. De cette façon, que vous conduisiez une Ferrari 328 GTB 1988 (dossard 88) ou une Mini Innocenti Cooper 1973 (dossard 70) – cette dernière a déjà participé à plusieurs reprises et a remporté la course l’année passée – vous avez les mêmes chances de gagner soit une étape soit toute la course. En 2015, le Rallye des Princesses a introduit le système GPS Tripy, utilisé dans le Dakar et le rallye de Monte Carlo, grâce auquel il est aujourd’hui capable, via satellite, d’effectuer davantage de contrôles réglementaires, de fournir des classements précis et le suivi des équipes en lice.

Richard Mille lui-même n’était présent, lorsque nous étions sur place, que par l’esprit et sur les banderoles qui souhaitaient la bienvenue aux voitures à chaque arrêt de la course. Il était en effet aux Etats-Unis pour soutenir Simon Pagenaud, le pilote professionnel français qui court pour le Team Penske avec une RM11-02 Automatic à double fuseau horaire à son poignet pendant la 101ème édition des 500 Miles d’Indianapolis le 28 mai. Pour celles d’entre nous qui étions en compétition de ce côté-ci de l’Atlantique, le logo de Richard Mille était un signe de réconfort à chaque point de ravitaillement : nous savions que nous étions arrivées à destination lorsque nous apercevions les bannières noires et blanches arborant le nom de M. Mille.

Les autocollants « flower power » apposés sur certaines voitures étaient visuellement amusants tout comme les duos de conductrices portant des tenues souvent drôles et coordonnées, certaines en rose avec accessoires fashion inclus, chaque détail  méticuleusement réfléchi avant la course. Mais ne vous laissez pas abuser par ce déploiement de joyeuses niaiseries de gamines. Ici les femmes connaissent leurs voitures et participent pour l’excitation de la course. En vraies passionnées, elles supportent les 400 km quotidiens de conduite sur des routes parfois difficiles, les sièges peu rembourrés durcis par l’âge et l’absence de suspension, sous un soleil de plomb, sans air conditionné, respirant les émanations d’huile et de benzine, tout cela pour le plaisir de savourer le charme d’une vieille voiture, la patine du métal, le son d’un moteur vrombissant et le parfum d’une époque révolue.

Rallye des Princesses

La pause au Château de Pont-Chevron, situé au fin fond de la vallée de la Loire dans une ville au nom étrange d’Ouzouer-sur-Trézée, avait des airs de roman de Francis Scott Fitzgerald. En regardant la pelouse devant le château du 19ème siècle surplombant la quiétude d’un immense lac où nous nous sommes arrêtées pour un repas léger servi dans une dépendance de la propriété, on pouvait presque imaginer Jay Gatsby debout sur la terrasse de la maison, observant le grand plan d’eau dans la direction de la maison de Daisy Buchanan, sa Duesenberg 1932 jaune garée devant le château.

 

Rallye des Princesses

Pour Trui Vanhaelemeesch et Sophie Ghesquière, des Belges conduisant une Fiat Dino 2400 spider (1971), le Rallye des Princesses signifie retrouver chaque printemps des amies partageant les mêmes goûts pour une semaine de compétition et de bon temps. « Nous participons à cette course depuis des années », raconte Mme Ghesquière, médecin anesthésiste, pendant le dîner de notre première soirée à Saint-Aignan. « Nous avons finalement acheté notre propre voiture. J’ai un esprit mathématique, alors je mesure les distances et les moyennes de vitesse, et ma partenaire conduit. Nous n’échangeons jamais les rôles. »

La traversée des Alpes en direction de Mandelieu avant Saint-Tropez promettait encore plus de paysages spectaculaires et de parcours techniques que nous avons malheureusement manqués. Lorsque nous avons quitté la course à Vichy pour prendre le train du retour vers Paris, à mi-chemin de l’itinéraire, nos têtes étaient remplies de vastes champs de blé et du parfum entêtant des pins, et nos esprits pleins de l’assurance que les femmes que nous avions rencontrées sur la course étaient là pour gagner, pour être des gamines pendant une semaine, et pour briser tous les clichés sur leurs capacités en matière de précision, d’endurance et de mécanique.

Galerie photo © Jules Langeard

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