La trilogie du succès

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Dubai Watch Week 2023
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Fidèle à son esprit initial qui la positionne comme plate-forme d’échanges dont de nombreux événements horlogers se sont inspirés, la DWW a déroulé un généreux programme d’animations : ateliers, débats et présentations se sont succédés quotidiennement au sein des Collectors’ Lounge, Creative Hub et autres Forums

Les discussions se sont prolongées à l’ombre des palmiers sur les très nombreux espaces de détente à disposition, propices à d’autres rencontres et générant encore plus de réseautage. En fin de journée, cocktails, dîners de collectionneurs et soirées ont étendu ce cercle vertueux, faisant vibrer la communauté horlogère dans les lumières, la douceur automnale et le dynamisme de Dubaï. Du petit artisan émerveillé au géant mondial à la couronne, les 50 exposants invités par Seddiqi & Sons (le détaillant incontournable et instigateur de la DWW) s’en sont donnés à coeur joie. Dans trois styles différents.

Lancement global

Pourquoi faire local quand on peut faire global ? Un bon quart des exposants se sont appuyés sur leur participation à cette manifestation phare pour effectuer des lancements planétaires. Parmi les marques indépendantes les plus courues, H. Moser & Cie. a choisi la DWW pour dévoiler sa nouvelle magnifique collection Streamliner Small Seconds, au diamètre synonyme de clientèle plus large. Sur un autre registre, Frederique Constant (FC) était l’une des rares marques à lancer deux nouveautés mondiales, soulignant l’étendue de sa partition à l’occasion de son 35e anniversaire : le Tourbillon Calendrier Perpétuel Manufacture, dans la collection Highlife, et un tandem Highlife avec son ambassadeur The Avener. Le producteur et DJ s’est d’ailleurs déplacé pour l’occasion (interview vidéo à découvrir ici), se mettant aux platines pour faire de la soirée FC l’une des plus mémorables de la semaine. Les amateurs d’horlogerie se sont aussi régalés de la diversité des marques et des modèles qu’elles ont dévoilés sur place, notamment Armin Strom, ArtyA, Breitling, Ferdinand Berthoud, Greubel Forsey, Oris ou encore Ulysse Nardin. 

Dubai Watch Week 2023
Dubai Watch Week 2023  © Sébastien Aubord / WorldTempus

Séries limitées Seddiqi

L’influence et l’importance de la DWW et de son organisateur se mesurent aussi au nombre de marques qui ont créé pour son marché une série spéciale, que ce soit Hublot avec 50 paires dame/ homme de Classic Fusion aux couleurs d’un artiste local, ou Carl F. Bucherer qui a conçu deux pièces uniques de haute horlogerie. Il s’agit la plupart du temps de quelques dizaines de pièces avec des cadrans aux motifs particuliers, comme dans le cas de Speake Marin ou de Reservoir, ou de dix exemplaires monochromes dans le cas de Bovet ou De Bethune. Lorsque l’histoire de la marque est liée depuis longtemps à celle de la famille Seddiqi, le lancement bénéficie d’une mise en scène particulière dans laquelle s’implique personnellement Mohammed Seddiqi en tant que directeur commercial. Ce fut le cas de Doxa, importée pour la première fois il y a 50 ans par les générations précédentes, ou de Gerald Charles : les Seddiqi connaissaient bien le père du jeune CEO Federico Ziviani qui a relancé la marque en 2020. D’une manière générale, le sens de la famille et l’entrepreneuriat constituent des valeurs très prisées des Seddiqi, dont la représentante de la 3e génération Hind Seddiqi dirige d’ailleurs la DWW.

Vecteur d'image

À l’extérieur du pavillon central où se regroupaient une quarantaine de marques sur des petits stands uniformes, certains grands noms avaient choisi d’exposer leur propre univers dans des espaces beaucoup plus vastes. Les visiteurs s’y laissaient guider et expliquer la marque et ses produits, souvent de manière thématique : première exposition de haute horlogerie pour Chanel, Daytona pour Rolex, le sport pour Tudor, l’innovation chez Audemars Piguet, Freak chez Ulysse Nardin, l’art de vivre chez Chopard et Girard-Perregaux et les principales collections chez Bulgari et Hublot. Pour sa première participation, Van Cleef & Arpels avait construit le stand le plus impressionnant de la DWW afin d’y accueillir son concept d’expo itinérante recréant un petit Paris et son fameux Pont des Amoureux. Quant à Christie’s, elle exposait 150 montres de sa prometteuse vente Oak Collection. Au-delà de l’impact en termes d’image, recevoir sous leur propre pavillon leur permettait de prolonger la relation autour d’un verre, et plus si affinité. Sans doute le plus attrayant, l’espace Audemars Piguet voyait régulièrement une longue file d’attente à son entrée, avec un pic de 2600 visites le 2e jour de la DWW.

Le dilemme que rencontre maintenant la DWW réside dans la limite du lieu actuel, saturé mais tellement agréable. Grandir encore signifierait déménager, au risque de perdre sa précieuse convivialité ? Seddiqi dirige d’ailleurs la DWW.