« Diptyques » A History of Collaborations

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"Diptyques" - A History of Collaborations  - Vacheron Constantin
La boutique Vacheron Constantin de la Place de Longemalle accueille jusqu’au 26 mars une exposition composée de 17 pièces horlogères retraçant les différentes collaborations qui ont jalonné l’histoire de la marque entre 1819 et 2010.

L’histoire de Vacheron Constantin repose sur de nombreuses collaborations qui ont joué un rôle déterminant dans la création de la marque et son évolution au fil du temps. C’est pourquoi la marque a choisi d’y consacrer une exposition composée de 17 pièces horlogères, appartenant à la collection patrimoniale de Vacheron Constantin. Initiée au XIXe siècle, cette collection privée de la marque compte environ 1 500 montres, la plus ancienne datant de 1755, et vise à conserver un exemplaire de chaque montre produite. 

« Diptyques » A History of Collaborations

Cette exposition est intitulée « Diptyques » A History of Collaborations en référence à la marque Vacheron Constantin composée de deux noms. En 1819, Jacques-Barthélémy Vacheron, horloger et petit-fils du fondateur de la Maison, se lie d’amitié et s’associe avec François Constantin, un marchand genevois du même âge. Cette collaboration originelle, qui fête son bicentenaire en 2019, a permis de faire rayonner le savoir-faire horloger de Vacheron à travers plusieurs marchés, grâce à l’expertise de Constantin en matière de voyage et de commerce.

« Diptyques » A History of Collaborations

Vingt ans plus tard, en 1839, Georges-Auguste Leschot fait son arrivée chez Vacheron Constantin à 40 ans en tant qu’horloger mécanicien concepteur et deviendra par la suite le directeur technique de la marque. Expert en mécanique fine et en industrialisation, l’horloger de formation va ainsi inventer des machines-outils révolutionnaires pour standardiser et augmenter la production. Sa plus grande invention demeure cependant le pantographe, basé sur le principe de reproduction, qui permet de démultiplier un objet pour le rendre plus petit. Cet outil a permis de standardiser la production de mouvements et de dupliquer les composants de manière industrielle.

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En quête d’excellence mécanique, Vacheron Constantin collabore avec l’Observatoire de Genève, alors dédié uniquement au monde scientifique. Grâce à ses relations avec Emile Plantamour, directeur de l’Observatoire, la marque peut néanmoins y déposer périodiquement des montres destinées à l’usage civile et y recevoir des distinctions. Pour obtenir la distinction la plus élevée, les montres en question sont soumises pendant 44 jours à des variations de température semblables à celles auxquelles le garde-temps serait exposé lors d’une traversée transatlantique (0° au départ du Havre, 18° à l’Equateur et 32° au passage d’Ushuaïa). La montre à complications (réveil, calendrier simple et chronographe) exposée dans la vitrine est un chronomètre 3e classe (18 jours de test), qui a été acheté en 1921 par la Maharaja de Patiala en visite en Suisse.

« Diptyques » A History of Collaborations

La marque débute par la suite une collaboration avec le joailler parisien Ferdinand Verger, qui deviendra le premier représentant Vacheron Constantin en France. Il guidera ainsi les choix stylistiques de la marque en fonction de ce qui se fait ou se vend le mieux dans la capitale tricolore. La société sera ensuite reprise par ses fils dans les années 20. Afin de contourner les droits de douane particulièrement élevés à cette époque et de rester concurrentiels, Vacheron Constantin décide de vendre uniquement des mouvements et de laisser le soin de la fabrication du boîtier aux ateliers de Verger Frères. Ces derniers insufflent le style parisien à la marque et créent de nombreuses pendulettes et montres à complications. Parmi ces créations, on peut citer une montre bicolore en or blanc et en or jaune arborant des volets qui dissimulent le cadran et le protègent des chocs. Sur les côtés du boîtier de la pièce à volets de 1930, on note la présence de deux couronnes serties de saphirs. L’une permet de révéler les aiguilles pour lire l’heure ; l’autre de régler l’heure. Cette collaboration s’arrête en 1938, date à laquelle la marque s’allie à la SAPIC (Société anonyme des produits industriels et commerciaux) aux côtés de Jaeger-LeCoultre, qui leur imposera d’utiliser leurs mouvements, leur technologie et leur force commerciale jusqu’à la fin des années 60.

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Une nouvelle collaboration est alors initiée avec la famille carougeoise Cottier. Fabricant d’automates, Emmanuel Cottier débute une invention qui sera achevée par son fils Louis en 1932, à savoir l’heure universelle. L’horloger proposera cette complication en primeur à Vacheron Constantin, avec qui il entretien une longue amitié. Cette nouvelle complication sera notamment utilisée pour une montre de 1949, personnalisée pour le prince héritier Daoud d’Egypte, cousin du roi Fouad. Dotée d’un disque fixe indiquant l’heure du Caire, lieu de résidence du prince, cette montre de poche en or jaune et cadran argenté affiche 24 fuseaux horaires et comporte 41 indications de villes. En comparaison, l’Overseas actuelle compte 37 fuseaux horaires.

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Le début des voyages et l’arrivée des avions de ligne ont fait évoluer cette nouvelle fonctionnalité pour l’adapter aux besoins des voyageurs. Un modèle de 1959 présente donc l’heure universelle sous la forme d’un disque amovible et possède un boîtier de type savonnette pour protéger la montre des chocs.

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La notion de chronométrie se révèle incontournable et va prendre une nouvelle dimension avec l’arrivée d’Albert Pellaton, apprenti au sein de la Maison, qui invente en 1935 un appareil enregistreur de haute précision. Le boîtier en duralumin – un alliage à base d’aluminium, extrêmement dur et léger – abrite un mouvement de haute fréquence transportable, oscillant à une fréquence de 72 000 alternances par heure et pesant moins de 5 kilos. Cet appareil révolutionnaire, dont le mode de déclenchement variait en fonction des disciplines sportives, fut utilisé pour chronométrer des courses dans les domaines du ski, de l’automobile et de l’hippisme. Le mode de déclenchement variait en fonction des disciplines techniques. Les temps étaient mesurés et imprimés sur des bandes en aluminium, permettant ainsi d’en conserver une preuve tangible. Au total, 2 000 temps pouvaient être enregistrés sur un même rouleau, même si la réserve de marche ne permettait d’en chronométrer que 1 000. Cet outil de mesure servit à enregistrer le record du monde de vitesse (210 km/h en moyenne) battu par Sir Malcolm Campbell dans un bateau à moteur sur le lac de Hallwil en 1938 : 1 miles en 27 secondes et 5 dixièmes. 

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L’exposition présente également une montre en aluminium. Vacheron Constantin est approché par une société canadienne qui souhaite faire entrer cette matière amagnétique et extrêmement légère dans la fabrication horlogère. Des prototypes prennent ainsi forment dès 1937, mais il faudra attendre 1949 pour que la première montre ne soit commercialisée. Le boîtier, le cadran, les aiguilles, la platine, les ponts… tout est fait en aluminium et la montre pèse moins de 20 grammes ! L’aluminium a cependant disparu lors du passage des montres de poche aux montres-bracelets, car il avait un effet corrosif pour la peau. 

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En 1979, Vacheron Constantin collabore avec l’artiste français plasticien Raymond Moretti, à qui elle confie la création de la Kallista. Cette montre de haute joaillerie en or jaune arborait une parure de 118 diamants taille émeraude de la plus grande pureté pour un total de 130 carats ! Cette pièce unique a été vendue et elle demeure la montre la plus chère jamais produite. La collection Kallista exista jusque dans les années 2000.

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A l’aube du XXIe siècle, l’intérêt prononcé pour les arts et les masques tribaux inspira une nouvelle collection en 2007, enrichie chaque année de nouvelles pièces. Barbier-Mueller prêta des pièces, qui furent scannées en 3D en vue d’être ensuite miniaturisées pour orner la petite surface d’un cadran de montre. Olivier Vaucher effectua un travail considérable sur la platine pour reproduire les effets du masque. L’application d’oxydes de métaux sur le verre permet de conférer de la couleur et de la transparence à la pièce. La collection compte actuellement 12 masques différents, soit trois coffrets de quatre pièces, pour un total de 300 pièces. Si l’on regarde attentivement, on distingue des inscriptions autour du masque. Il s’agit en réalité de poèmes de Michel Butor, ami de Barbier-Mueller, déposés sur le cadran selon une technique particulière de vaporisation d’or.

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L’exposition s’achève sur une dernière pièce de toute beauté : une reproduction miniature du plafond de l’Opéra Garnier peint par Marc Chagall et réalisée en émail par Anita Porchet en 2010. La forme des index en or est inspirée des volutes de la coupole du Palais Garnier. Vacheron Constantin a conservé cette pièce unique comme témoin, mais une collection dérivée est néanmoins disponible.

« Diptyques » A History of Collaborations

Ce voyage dans le temps au gré des collaborations de Vacheron Constantin prendra bientôt le large pour une autre destination, mais peut encore être visitée jusqu’au 26 mars à la boutique de la marque.

INFORMATIONS

Horaires d'ouverture :

- Lundi-vendredi : 10h00-18h30
- Samedi : 10h00-17h00

Adresse :

Boutique Vacheron Constantin
Place de Longemalle 1
Genève

Marque
Vacheron Constantin