Le Moyen-Orient est-il important pour Chronoswiss ?
Il est devenu important. Nous y avions été assez forts, mais c’était il y a huit ans, juste après que nous avions repris la marque, puis cela s’est effondré, alors nous avons arrêté pour nous concentrer sur d’autres marchés qu’il était plus important de restructurer à l’époque. Et maintenant cela fait deux ans que nous sommes de retour. C’est un bon endroit pour nous, parce que nous avons déjà été présents et qu’il n’y avait pas d’anciennes montres sur le marché, donc nous avons pu recommencer avec des gens qui connaissaient notre nom, ce qui a aidé.
Comment Chronoswiss a-t-elle évolué ces dernières années ?
Beaucoup de choses se sont passées, en particulier pendant le Covid, lorsque les gens avaient du temps. Nous avons mis en place une nouvelle page d’accueil et un nouvel Instagram sans savoir que le Covid allait survenir. Alors, heureusement, nous étions prêts à ce moment-là et les gens avaient le temps d’étudier Internet, donc cela a beaucoup aidé. Nous avons aussi restructuré les ventes et sommes encore en train de restructurer un peu les familles de produits parce que nous n’avons que trois familles et nous voulons les augmenter à quatre ou cinq. Durant les quatre dernières années, nous nous sommes aussi mis aux couleurs, comme vous l’avez peut-être remarqué, mais tout est basé sur la mécanique moderne et nous poussons le guillochage que nous réalisons en interne.
À vos yeux, quelles sont les montres qui se sont vraiment distinguées cette année ?
Nous avons la Delphis Oracle que nous avons lancée à Genève et maintenant nous avons deux lancements au Moyen-Orient. Elle présente une platine tridimensionnelle en or avec guilloché et émail. Il s’agit d’une nouvelle technique et nous l’avons utilisée sur la Delphis, qui est une montre qui date de 25 ans. Nous avons un mouvement de manufacture exclusif réalisé par LaJoux-Perret avec notre design. Donc c’est le début d’une nouvelle ère.
Vous êtes connus pour votre incroyable travail de guillochage, est-ce difficile de trouver des artisans ?
Je crois qu’il est difficile de trouver des gens qui restent avec vous. Autrefois un apprenti restait pendant quatre ans et s’il voulait devenir maître guillocheur, c’était cinq ans. C’est la même chose pour l’émaillage. Ce sont trois ans d’apprentissage, donc vous le formez, cela prend du temps, mais souvent, après trois ans, il part. Donc nous devons trouver des gens qui aiment les montres et l’horlogerie et qui sont disposés à rester cinq ans. Du coup nous faisons les choses un peu différemment en cherchant des gens qui ont environ 50 ans, qui cherchent quelque chose de nouveau et s’engagent à rester et à se développer avec nous.
Comment s’est passée l’année 2023 pour vous ?
Cela a été une bonne année. Nous avons eu le problème de ne pas pouvoir tout livrer, comme tout le monde. Certaines des grandes marques horlogères ont cessé de produire des petits composants et utilisent maintenant nos fournisseurs, elles passent des commandes pour des millions, alors nous sommes mis de côté. Nous avions tout planifié parfaitement, entre 12 et 18 mois à l’avance, donc ce n’était pas agréable.
Y a-t-il des grands projets prochainement que vous pouvez nous confier ?
Nous célébrons aussi notre 40ème anniversaire cette année. Cela fait 12 ans que nous avons repris la marque, le temps passe. Nous allons produire différentes sortes de contenu et nous discutons avec tous nos joailliers les plus importants pour qu’ils organisent leurs propres événements, donc c’est quelque chose de spécial.
