L’alchimie d’un succès

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The success formula - Dubai Watch Week
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Quelle est la recette de la réussite de la Dubai Watch Week? Analyse en six points.

Entre le SIAR, Hong Kong, le Salon Belles Montres à Paris, le GPHG et QP à Londres, juste pour l’automne, pourquoi Dubai s’est-elle lancée dans l’organisation d’un énième événement horloger ? Pour quelle valeur ajoutée ?

Voici quelques ingrédients qui ont fait la différence :

- L’initiative culturelle non commerciale

Seddiqi, l’un des principaux distributeurs locaux d’horlogerie, est certes à l’initiative de ce premier événement à Dubai (et l’a financé en très grande partie) mais vendre n’était pas l’objectif. Où est l’arnaque alors ? Melika Yazdjerdi, directrice de la communication pour Seddiqi, a devancé la question : « Cela fait 65 ans que Seddiqi est impliqué dans l’horlogerie, c’est notre responsabilité d’y contribuer. Notre retour sur investissement a eu lieu avant même que la foire commence, dès lors que toutes ces personnalités d’exception avaient répondu positivement à l’appel».

Fédérer, éduquer, inspirer… voilà l’ambition à long terme de la Dubai Watch Week. Le community management et l’émulation plutôt qu’un discours de vente traditionnelle.

- L’horlogerie indépendante à l’honneur

Melika Yazdjerdi explique : « Si une personne qui n’a jamais été en contact avec l’industrie passe la porte de DWW, le but est qu’elle puisse saisir ce qu’il y a derrière une pièce horlogère. Qui mieux qu’un créateur indépendant peut transmettre la passion ? Le choix était logique».

Daniel Zimmermann, qui représente les garde-temps H. Moser & Cie salue l’initiative : « C’est le premier show vraiment consacré aux indépendants. Les visiteurs ont pu comprendre vraiment qui nous sommes. Certains avaient peut-être aperçu nos pièces dans une boutique multimarque de Seddiqi mais ils ont été enthousiasmés de rencontrer effectivement nos maisons, de plus dans un environnement non commercial ». Et pour le coup, cela n’a pas empêché les ventes !

Dubai-WW-Vincent Perriard-HYT

- La concentration des personnalités

On l’aura vu, notamment dans d’autres articles publiés ici, les intervenants (57 orateurs brillants) représentaient tous les « rôles » clés de l’horlogerie: créateurs ou dirigeants, collectionneurs les plus chevronnés, experts de ventes aux enchères, quelques détaillants, médias très influents. Un équilibre sain dont la richesse des échanges fut largement encouragée par un espace bien pensé.

- Le cadre

Ce qui a fait du rassemblement un moment unique, c’est la concentration des participants sur la surface à taille humaine du DIFC, un ensemble de bâtiments avec ses terrassements en plein air au cœur du quartier d’affaires de Dubaï.

On s’y croisait sous quelques rayons de soleil bienvenus. On bavardait devant l’Opéra Gallery entièrement réaménagé pour accueillir la sélection du GPHG… et Carlo Lamprecht qui passait boire son café tous les matins ! Ainsi, la cohabitation ponctuelle a participé activement à l’esprit de camaraderie.

- La transparence

L’informalité, alchimie entre la structure d’accueil et ses visiteurs, a gagné les talks; elle a permis quelque chose de rare dans le milieu : la transparence. Les panels de discussion ont étonné : pas de langue de bois mais des hommes qui parlent de leurs forces autant qu’ils admettent leurs faiblesses. Max Büsser avait annoncé la couleur : « Les créateurs indépendants sont une espèce menacée ».

- Un public d’amateurs et de collectionneurs

Avec une base de données bien fournie, Seddiqi a fait venir une foule d’aficionados, amateurs ou collectionneurs chevronnés, expatriés ou locaux.

Même le Sheikh s’est fendu d’une petite visite en toute simplicité !