Table ronde: Aiguille d'Or

Image
Round table: Aiguille d'Or - GPHG 2015
4 minutes read
L'ultime volet de notre série des tables rondes s'attaque à la distinction suprême du GPHG, avec une équipe éditoriale de WorldTempus très partagée.

Paul O’Neil – Rédacteur en chef de WorldTempus
Après nous être trituré le cerveau pour tenter de choisir une montre dans chacune des douze catégories de Grand Prix d’Horlogerie de Genève, nous ne pouvons que compatir avec les membres du jury lorsqu’il s’agit de faire face au choix encore plus difficile d’élire le gagnant de l’Aguille d’Or. Dans cette compétition considérée comme les « Oscars de l’Horlogerie », cette « Main d’Or » équivaudrait au titre de « Meilleur film ».
Peut-être est-il utile de rappeler ici le point 5.7 du règlement du GPHG : l’Aiguille d’Or est choisie au terme d’un scrutin secret du jury, basé sur une sélection de 3 à 5 montres définie par les jurés. Notre équipe rédactionnelle n’a pas pris en compte cette sélection, considérant que la montre choisie devait logiquement faire partie de nos préférées dans chacune des catégories. Dans ce cas, bien sûr, la montre que nous avons choisie pour l’Aiguille d’Or sera retirée de sa catégorie et remplacée par celle qui aurait recueilli le deuxième plus grand nombre de votes dans cette catégorie.

J’ai hésité entre plusieurs montres, mais l’Aiguille d’Or doit avoir un petit quelque chose en plus des autres. Pour moi, une candidate s’impose de la tête et des épaules, et c’est le Tourbillon Braveheart® de Bovet. C’est une pièce que l’on peut rester là des heures entières à admirer, en oubliant complètement qu’on est supposé la mettre au poignet. Sa transparence et son niveau de finition et de décoration sont incroyables, mais c’est quand on plonge en son cœur que la montre prend réellement vie. L’idéal est de pouvoir le faire en compagnie d’un des horlogers spécialisés de la marque (ce qui est probablement possible si vous avez les moyens d’acheter la montre) afin de vraiment comprendre les innovations que ce garde-temps renferme et qui ont fait l’objet de 6 brevets. Si je devais choisir une seule montre digne d’être élue « montre de l’année », ce serait elle.

Bovet Braveheart

Camille Gendre - WorldTempus
Le Grand Prix de l’Aiguille d’Or est la distinction suprême du Grand Prix de l’Horlogerie de Genève. Décerné par un jury composé des plus éminents collectionneurs et journalistes horlogers, ce prix attise les convoitises du microcosme horloger. La question se pose alors: sur quels critères le jury se base-t-il pour désigner le meilleur garde-temps de l’année? Design, innovation technique, performance, sensibilité personnelle, esthétique, etc. Les critères sont aussi divers et variés que les 72 montres en compétition cette année.
Je vais donc laisser ma subjectivité me guider et choisir la Zeitwerk Minute Repeater d’A. Lange & Söhne, une pièce alliant prouesse technique et force de créativité. La marque va plus loin qu’une « simple » répétition minutes en proposant une répétition minutes décimales. Concrètement, l’heure sonne de façon décimale les heures et les minutes, ce qui correspond à l’heure affichée sur le cadran. J’aime le design sobre et épuré de la Zeitwerk Minute Repeater, qui fait de ce garde-temps un classique au style intemporel. Finalement – et ceci n’engage que moi – je trouverais intéressant qu’une marque horlogère internationale gagne l’Aiguille d’Or. A  ce jour, la seule marque horlogère non-suisse à avoir remporté « le graal » est….A. Lange & Söhne et sa Lange Zeitwerk en 2009.

a-lange-sohne-zeitwerk-repetition-a-minutes.jpg

Michèle Brunner - WorldTempus
Horlogerie innovante, tradition, technologie, savoir-faire, design...tous ces ingrédients mis au service d’un garde-temps exceptionnel devraient orienter le choix des jurés du Grand Prix d’Horlogerie de Genève 2015 pour l’attribution de l’Aiguille d’Or. Mais ce serait trop simple si une seule montre, voire une petite poignée de concurrentes, remplissaient toutes ces conditions ! Malheureusement pour le jury qui a la responsabilité de faire le bon choix, et heureusement pour la bonne santé de l’horlogerie suisse et internationale, les candidates méritantes se bousculent au portillon. Autant chercher une aiguille (d’or) dans une botte de foin…
Celle qui à mes yeux mérite plus que les autres – le petit plus étant mon goût personnel -  de passer du statut de nominée à la palme d’or est l’Altiplano 900P de Piaget.
Innovante, elle fusionne mouvement et boîtier, avec le fond de ce dernier servant de platine qui accueille les composants du mouvement à remontage manuel et ses 48 heures de réserve de marche. La recherche de la finesse suprême – la montre n’affiche que 3,65 mm d’épaisseur – a dicté tous les choix et les solutions techniques et esthétiques de l’Altiplano 900P : ponts montés côté cadran, barillet suspendu, aiguillage placé au-dessous des ponts, affichage décentré des heures et des minutes, et bien sûr affinage maximum de tous les composants  de la montre, pour culminer, si on peut dire, à 0,12mm de hauteur pour certaines roues. Le design est splendide, la rondeur du boîtier et du sous-cadran de l’heure répondant à celle du train de rouage visible, et les tonalités de gris et de noir conférant à la montre une grande distinction.

piaget-altiplano-900p.jpg

 

Marques