Cinq idées reçues sur Fabergé

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Five myths about Fabergé - Fabergé
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Le nom de Fabergé est encore trop souvent réduit à des mythes, voire à ses œufs. Rien ne vaut une visite aux sources de la maison. WorldTempus vous invite à Saint-Pétersbourg !

Il n’y a qu’un seul musée Fabergé au monde et il est à Saint-Pétersbourg. C’est là, au travers d’une visite approfondie, que l’on peut tenter de dessiner les contours d’un homme et de son entreprise, tous deux entourés d’autant de mythes que de mystères qu’il convient de faire tomber comme autant d’idées reçues. 

Idée reçue #01 : Fabergé, ses oeufs et...c’est tout

C’est le mythe le plus tenace, le grossissement hyperbolique d’une production certes d’exception mais tout à fait marginale. Fabergé n’a réalisé que 50 œufs impériaux. Leur rareté a forgé leur légende mais ils sont loin, très loin, de résumer l’activité de la maison. Celle-ci, en volume, a produit à leurs côtés un nombre absolument incomparable de pièces de service de table (essentiellement en argent), de bijoux, d’accessoires du quotidien (boîtes à tabac, nécessaires de couture), d’assiettes et d’objets décoratifs en tout genre. Fabergé a produit au total plusieurs centaines de milliers d’articles, à rapporter aux 50 œufs impériaux. 

5 idées reçues sur Fabergé

Idée reçue #02 : Fabergé, l’ultra luxe

L’image des œufs a faussé le positionnement de la maison global de la maison Fabergé. Elle s’est évidemment illustrée par le biais de créations exceptionnelles à destination des têtes couronnées mais pas seulement. Elle a su rapidement diversifier ses activités pour produire des biens beaucoup plus accessibles à destination de la bourgeoisie, comme des boucles de ceinture, des cendriers et de petits objets décoratifs. Ces objets n’offraient en règle générale qu’un matériau ou deux (souvent du cristal de roche) et un ou deux métiers d’art appliqués (gravure, le plus souvent), les rendant plus abordables. 

5 idées reçues sur Fabergé

 

Idée reçue #03 : Fabergé le Russe

Fabergé a fait fortune en Russie mais son profil s’avère beaucoup plus cosmopolite. Pierre-Karl Fabergé est issu par son père d'une famille allemande de la Baltique, dont la branche paternelle est originaire de La Bouteille (Picardie) et a émigré en Allemagne. Il est le fils de Gustave Fabergé et de Charlotte Jungstedt, de nationalité danoise. Sa famille ne s’installera à Saint-Pétersbourg que quatre avant sa naissance. Il fut également reconnu auprès des cours du Royaume-Uni, de Thaïlande, de Suède et de Norvège. Il meurt à Lausanne et est inhumé à Cannes en France. Un homme du monde !

Idée reçue #04 : il manque tant d’œufs ! 

C’est faux : une affirmation non fondée probablement destinée à gonfler le mythe Fabergé...et ses prix. La maison Fabergé a réalisé 50 œufs impériaux et seuls 7 ont connu un destin qui nous échappe encore aujourd’hui. Le Musée Fabergé en possède 14, pour la plupart issus de la collection du milliardaire Forbes qui en faisait l’acquisition dès 1965. 

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Idée reçue #05 : l’exclusivité des têtes couronnées

Il est vrai que la part la plus visible des pièces de prestige conçues par Fabergé était, à l’origine, pour Nicolas II (dernier empereur de Russie), son épouse l'impératrice Alexandra Fedorovna, et la cour qui y était associée. Toutefois, une grande partie de la production Fabergé s’écoulait également en cadeaux diplomatiques pour faire rayonner l’art russe. Ainsi, au fil des unions ou désunions dans les royaumes d’Europe, les créations de Fabergé se sont rapidement retrouvées disséminées, voire vendues et cela dès le début du XXe siècle. C’est aussi la raison pour laquelle certains portraits qui figuraient sur les créations originales étaient parfois changés au fil de leurs propriétaires successifs.

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