Le signe du temps

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Sign of the Times - Editorial
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Le message a bien été reçu de la part des deux lauréats majeurs du GPHG 2019.

Au moment où j'écris ces lignes, nous sommes à la veille d’un week-end rempli de ventes aux enchères et de ventes puissantes qui vont sans aucun doute créer des quantités de gros titres et d’articles qui resteront dans les annales. Au moment où j'écris, tout est possible et rien n'est gravé dans la pierre. Lorsque vous lirez ces lignes cependant, les chiffres seront tous tombés, les lots auront tous été vendus (ou non) et les choses à Genève seront revenues à la normale - plus ou moins.

Les deux derniers prix, le Prix spécial du jury et le Grand Prix de l'Aiguille d'Or, se sont détachés du reste de la soirée de remise des prix du Grand Prix d'Horlogerie de Genève de vendredi dernier. Le premier a été attribué à Luc Pettavino, fondateur d’Only Watch. Dans sa présentation éloquente de Luc, le président du jury du GPHG, Aurel Bacs, a souligné le rôle unique d’Only Watch dans le rapprochement de toute l'industrie, qui est un environnement qui peut souvent être très concurrentiel.

Le signe du temps

La standing ovation qui a accompagné l'annonce du nom de Luc n'a fait que souligner le discours d'Aurel. La vente aux enchères Only Watch peut paraître glamour et luxueuse, mais la motivation extrêmement personnelle et émotionnelle qui se cache derrière - la volonté de préserver et de protéger ce que nous aimons - peut être partagée par tous les acteurs de l'industrie.

Le discours de remerciement de François-Henry Bennahmias, CEO d'Audemars Piguet, lauréat du prix de l'Aiguille d'Or, a également porté un message de solidarité et de soutien. Je fais partie du jury du GPHG depuis trois ans et c'est la première fois que je vois un message aussi urgent et sincère de la part, non pas d'un, mais de deux des lauréats des plus prestigieux de la soirée.

Le signe du temps

Ces dernières années ont été tumultueuses pour la haute horlogerie. Les perturbations économiques, allant des difficultés liées au Brexit aux problèmes politiques actuels à Hong Kong, n'ont pas été favorables aux ventes. Il y a eu une réaction en chaîne : fermetures de marques, réorganisation des salons, mouvement accéléré vers des solutions digitales. Il pourrait sembler trop simple que la réponse à tous nos problèmes soit de travailler ensemble au lieu de travailler les uns contre les autres, autrement dit de collaborer au lieu de se faire concurrence. Mais ce n'est pas parce que quelque chose est simple que c'est facile.

En ce sens, les faits sont là pour nous indiquer la meilleure façon d'aller de l'avant. Mais est-ce que quelqu'un les voit ? Quelqu'un en tiendra-t-il compte ?