S’il est un des symboles bien connu de la Suisse aux yeux des touristes, l’origine du coucou n’est pas à chercher en terre helvétique, mais en Allemagne. En effet, son origine remonte à 1730 avec Franz Anton Ketterer horloger de Schönwald dans la Forêt-Noire allemande. Ce dernier imagine et conçoit une horloge équipée de deux petits tuyaux d’orgue qui imitent le chant d’un coucou. Puis, toujours en Allemagne quelques années plus tard, Michael Dilger horloger de Neukirch, aura l’idée qui fera du coucou une pièce si particulière. Afin d’accompagner le chant du coucou, il dote son horloge d’un oiseau automate. Ce dernier apparaît à chaque sonnerie des heures et des demies, puis disparaît en retournant de là où il était venu.
En 1850, soit un siècle plus tard, Friedrich Eisenlohr alors responsable des constructions de la Société des chemins de fer de Bade-Wurtemberg (Allemagne), répond à un appel d’offres pour renouveler l’esthétique de la pendulerie de Forêt-Noire. Il crée un habillage inspiré de son quotidien, soit un boîtier reprenant l’architecture des gares qu’il connait bien. Avec cette esthétique, il remporte le concours et ce style sera réutilisé pour les coucous de nouvelle génération.
De série et aux mécanismes relativement rudimentaires, la technicité des coucous n’évoluera que peu au fil des siècles. Objet décoratif par excellence, leur beauté provient principalement de leurs décors pouvant être sculptés habillement à la main, dont l’inspiration est généralement issue du domaine de la chasse ou des fables de La Fontaine.
Mais alors, d’où provient cette idée que le coucou est suisse ? L’explication serait à trouver dans le les origines du tourisme au XVIIIe siècle d’abord, puis au XIXe. Les premiers magasins pour touristes ouvrent en Suisse et proposent divers souvenirs aux visiteurs. Parmi ceux-ci, des coucous de Forêt-Noire que l’on importe pour vendre aux touristes. L’objet plait et devient vite un best-seller que l’on rapporte chez soi en souvenir de la Suisse. Dès lors l’amalgame entre coucou et Suisse est fait, et se repend autour du globe grâce aux touristes. Le mythe, encore présent aujourd’hui, était né.
De nos jours, une petite production de coucous existe en Suisse, mais elle est peu visible. L’on se souviendra néanmoins de la Swatch Uhrly GC116 de la collection Gruëzi All ! de 2016 qui n’est autre qu’une montre en forme de coucou à porter au poignet !
