Instincts naturels

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Natural Born Instincts - Audemars Piguet
Le Musée Atelier Audemars Piguet est non seulement l’épicentre des réalisations d’une grande marque mais aussi celui des efforts de cette marque pour contribuer à soutenir l’une des ressources essentielles de la Terre : ses forêts.

Le Musée Atelier Audemars Piguet sera l’une des nouvelles attractions incontournables de la Vallée de Joux (Suisse) pour les mordus d’horlogerie et les fans de la marque. Conçu en forme de spirale, il symbolise, comme les amateurs d’horlogerie l’ont sans doute deviné, le spiral de l’échappement d’une montre mécanique. Le Musée Atelier, situé dans la région de naissance d’Audemars Piguet, est ainsi nommé parce que deux ateliers, celui des Grandes Complications et celui des Métiers d’Art, se trouvent dans le pavillon en verre en forme de spirale avec vue sur la magnifique forêt du Risoud.

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Nous avons cru comprendre que réaliser le musée de cette façon était un rêve architectural et un cauchemar technique. Conçue par BIG (Bjarke Ingels Group) et réalisée par le bureau d’architecture suisse CCHE, la spirale est faite de murs de verre incurvés. « Il n’y a pas le moindre pilier (en acier), même le toit en acier, le toit végétalisé, est soutenu par le verre », raconte Oliviero Bottinelli, membre du conseil d’administration d’Audemars Piguet et ancien directeur général d’Audemars Piguet Asie. « Chaque mur de verre incurvé est différent car chacun doit être découpé différemment. De plus, le verre doit résister aux différentes températures de cette vallée. En hiver, elle peut descendre jusqu’à -20°C et être très chaude en été. Les ingénieurs ont dû trouver une solution et s’assurer que tout fonctionne bien. La réalisation du musée était complexe et a provoqué beaucoup de stress à notre CEO [François-Henry Bennahmias] et à notre architecte maison ».

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Bien que le Musée Atelier soit maintenant terminé, son ouverture au public, d’abord prévue pour fin mai 2020, a depuis été reportée à la fin de l’année à cause de la pandémie de Covid-19. « Les complications font partie de l’ADN d’Audemars Piguet », il ajoute. « Nous voulions donc quelque chose de compliqué et de magnifique pour notre musée. Sa « naissance » a été difficile et maintenant il est né à une époque difficile. Cela dit, Audemars Piguet sera là dans les années à venir et c’est toute la beauté de la marque. La première fois que j’ai découvert les plans du design, je me suis vu à l’intérieur du musée. Ce qui m’a plu c’est que je pouvais imaginer ce paysage juste en face de moi contemplé par nos horlogers pendant les 145 dernières années : les champs verdoyants apaisants et la forêt. C’est magnifique, cela change tout le temps et à la fois cela ne change jamais ».

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« Il y a plus de 300 pièces exposées qui font voyager les visiteurs à travers diverses époques d’Audemars Piguet », ajoute M. Bottinelli, débordant de fierté. « Au cœur du musée (le centre de la spirale) se trouve une de nos montres de poche les plus compliquées fabriquée à la fin du 19ème siècle. Elle est d’une absolue beauté et peu de gens la connaissent…pour l’instant. En visitant notre musée, on comprendra l’histoire et l’héritage de la marque ».

Même si le cadran est signé « Union Glashütte », la montre ultra compliquée connue sous le nom de montre de poche astronomique Universelle comprend plus de 20 complications et son mouvement a été réalisé par Audemars Piguet en 1899.

Les fans de la Royal Oak ne seront pas déçus. Le musée expose une riche collection de montres Royal Oak, Royal Oak Offshore et Royal Oak Concept. « Lorsque j’ai aperçu la première Royal Oak de 1972, j’ai immédiatement pensé à mon oncle », se remémore-t-il. « Je l’appelle oncle – Georges Golay, CEO et président du conseil d’administration d’Audemars Piguet de 1960 à 1987. Ses 27 ans à la tête de l’entreprise ont fait passer la marque à un autre niveau. Sans lui, la Royal Oak n’existerait pas. Il avait appelé Gérard Genta et décidé que c’était cela qu’il nous fallait. Lorsque le design a été terminé, il a dû le défendre et le pousser car le conseil d’administration d’alors n’était pas tout à fait convaincu par ce modèle ».

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« Lorsque je vois cela et également l’extra-plate automatique à calendrier perpétuel de 1978, je pense aussi à Georges Golay », raconte M. Bottinelli. « Depuis le musée je peux même voir sa maison. C’est devenu ma maison familiale. C’est là que j’ai fêté Noël chaque année durant les 18 premières années de ma vie. Lorsque je me promène dans le musée et même autour du musée à l’extérieur, je me souviens lorsque j’étais petit garçon. La vue depuis le musée, les champs verdoyants et la forêt me rappellent des souvenirs d’enfance et de fortes émotions ».

La Fondation Audemars Piguet se trouve maintenant au sein du Musée Atelier, dans l’ancien bâtiment historique rénové qui accueillait l’ancien musée. Créée en 1992 par Jasmine Audemars, fille de Jacques-Louis Audemars, la Fondation se consacre à la protection de l’environnement et s’est impliquée dans le soutien financier à plus de 133 projets dans le monde, y compris la conservation de la forêt protégée du Risoud, et même des activités à Bornéo, en Indonésie, en Thaïlande et le parc Kuala Selangor en Malaisie. Il n’est guère étonnant que Jasmine Audemars ait insisté pour que le Musée Atelier obtienne la certification suisse Minergie qui garantit une faible consommation d’énergie à l’intérieur de la structure.

« Il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire mais nous devons être sélectifs », constate M. Bottinelli tout naturellement. « L’idée de la Fondation Audemars Piguet est venue de Jasmine Audemars. C’était une démarche naturelle si l’on considère ce qui nous entoure, l’environnement dans lequel vit Audemars Piguet. Nous avons décidé d’aider les forêts d’abord et cela a mené à des activités de reforestation en Suisse et ailleurs autour de la planète. Nous éduquons aussi les jeunes et expliquons pourquoi les forêts sont importantes et qu’il faut les protéger. Pour la Fondation Audemars Piguet, chaque jour est le Jour de la Terre, » constate M. Bottinelli tout naturellement ».

Comme la Fondation Audemars Piguet qui promeut la protection de l’environnement, le Musée Atelier Audemars Piguet poursuit un but assez similaire : préserver l’histoire et l’héritage d’une grande marque.

L’auteur dédie cet article à Ornella, Gioia et Stella.

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