Le bilan environnemental d'un diamant

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Par la rédaction du magazine Terra Economica, l'impact environnemental d'un diamant : c'est la première éCO2graphie (graphie chic !) d'un produit de luxe. Et sans doute pas la dernière...

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ECO-FRIENDLY : le bilan environnemental d'un diamant

Les multiples facettes du diamant canadien

Vue du ciel, la mine Victor, à Attawapiskat, dans le Grand Nord canadien, ressemble à un escargot. Vue de la terre, c'est un gigantesque amphithéâtre de 250 m de profondeur pour un kilomètre de diamètre. Depuis janvier, la compagnie De Beers donne ici des coups de pelleteuses qui valent de l'or, ou plutôt du diamant. Sur 700 tonnes de roches arrachées à l'explosif et déblayées par les bulldozers, on trouverait au moins 160 carats de pierres brutes. Valeur à ce stade : 45 000 euros.Une fois extrait du sous-sol, le diamant est séparé de la roche dans laquelle il se trouve incrusté, grâce à un procédé utilisant eau et sable magnétique. «L'industrie du diamant n'affecte pas l'environnement comme celle de l'or, dont le procédé d'extraction provoque notamment l'accumulation d'arsenic», explique Bruno Pozzera, responsable du site Diamants-infos. Les pierres, brutes ou taillées sur place, sont triées en fonction de leur qualité puis vendues sur les plus grandes Bourses de la planète comme Anvers (Belgique), où transite la moitié du marché mondial. Seuls 20 % de la production de diamants bruts sont sélectionnés par la joaillerie. Les 80 % restant sont destinés à l'industrie.Au final, la quantité de produits polluants utilisée dans le processus de traitement de la pierre est presque insignifiante. Pourtant, le diamant pèse sur l'environnement. Creuser une fosse du volume de 26 000 piscines olympiques n'est pas anodin pour l'équilibre d'un écosystème. L'ONG Mining Watch Canada a calculé l'empreinte écologique de la mine Victor : pour répondre à l'ensemble de ses besoins en ressources naturelles, la mine aurait besoin d'une superficie de 260 000 hectares, soit l'équivalent du Luxembourg.La mine canadienne a néanmoins reçu la certification ISO 14 001 qui souligne sa bonne gestion environnementale. Mais malgré les efforts du leader mondial De Beers pour réduire son impact sur les écosystèmes, «certains dégâts restent inévitables, déplore Jamie Kneen de Mining Watch. La mine affecte des zones fragiles et bouleverse la vie des communautés autochtones qui reçoivent pour cela des retombées financières négligeables.»SOURCE : Libération (21 mai 2008)