Trilobe renforce sa griffe parisienne

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Nuit Fantastique Secret © Trilobe
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La jeune marque indépendante suit deux voies parallèles : des mouvements réalisés à La Chaux-de-Fonds, mais de plus en plus de métiers d’arts et horlogers intégrés en son atelier parisien, récemment agrandi et relocalisé au cœur de la capitale

Si vous ne savez pas très bien où placer Trilobe sur l’échiquier horloger, c’est normal. Marque d’horlogerie suisse mais française, reposant sur des mouvements maison mais sans aiguille, s’adressant à des collectionneurs matures mais hors des sentiers battus, farouchement indépendante mais avec son carré attitré à Watches and Wonders, elle se plaît à brouiller les pistes. On ne sait jamais véritablement à quoi s’attendre avec Trilobe. À l’exception, peut-être, de ce dernier indice : la marque vient tout juste de déménager dans de nouveaux locaux parisiens ; elle internalise peu à peu certains de ses métiers d’art. Traduction :  la finition et la création prendront progressivement plus de place chez Trilobe. 

Plusieurs indications laissaient supposer cette nouvelle étape. Le développement propriétaire de son Calibre X-Centric affirmait déjà la volonté de maîtriser en interne sa mécanique. L’esthétique devait naturellement suivre. On en eut l’expression avec la Nuit Fantastique, dont le cadran au guilloché décentré, au cœur d’un cercle d’heures grainé, manifestait déjà la détermination de s’approprier certains motifs historiques de la haute horlogerie. L’approche s’est confirmée avec la série limitée pour le Dubai Watch Club, ornée d’un guilloché aux motifs moucharabieh peu communs. Et ensuite ? 

Nuit Fantastique © Trilobe
Nuit Fantastique Secret © Trilobe 

Nouvel atelier, nouvelles compétences maison

L’élan créatif se confirmant pièce après pièce, il était naturel que Trilobe internalise certains savoir-faire pour se donner les coudées franches. Avoir ses propres artisans, à domicile, autant qu’au sein d’ateliers à quelques dizaines de mètres de ses bureaux, permet de resserrer les liens, de mutualiser les idées, les concepts, d’accélérer les temps de réalisation.

Ce « chez soi » se trouve désormais au centre de Paris, avenue de l’Opéra, à quelques mètres de la place Vendôme et de la rue de la Paix, cœur joaillier battant de la Ville Lumière. C’est de là que partent les impulsions créatives de Gautier Massonneau, fondateur de la marque. Le premier exemple de cette internalisation est connu : la pièce unique présentée pour la vente aux enchères Only Watch, reposant sur le principe du Kintsugi. Beaucoup l’ignorent, mais cette création dévoilée il y a 8 mois était le premier signe de l’autonomie artistique de Trilobe. La pièce a été décorée à Paris. La marque a travaillé avec des composants initialement destinés au rebut (cercles des heures, minutes, secondes, cadran, platine), que son artisan a drapé de feuilles d’or, elles aussi trouvées à Paris chez un enlumineur d’ouvrages d’art. Une pièce Swiss Made, habillée d’or avenue de l’Opéra.

Une Folle Journée © Trilobe
Une Folle Journée © Trilobe

La Folle Journée Haute Joaillerie a suivi la même logique. L’habillage joaillier de la pièce a été entièrement conçu et réalisé à Paris, entre le studio créatif de la marque avenue de l’opéra, et les meilleurs artisans sertisseurs situés quelques mètres plus loin, rue de la Paix. Son procédé de sertissage, circulaire et en suspension, a exigé plusieurs mois de développement, grandement facilités par la proximité parisienne des intervenants. 

Enfin, le pur art horloger n’est pas en reste, puisque le nouvel atelier de Trilobe, à Paris, rassemble également différents horlogers qui assurent le suivi des pièces déjà en circulation. Et les mètres carrés toujours disponibles à la même adresse laissent augurer que d’autres métiers viendront prochainement renforcer les capacités internes de la marque, laquelle signe déjà de longue date ses mouvements, réalisés par le Cercle des Horlogers, de la mention « Paris – France ».

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