Bijouterie dévastée à Genève

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Située à la rue du Rhône, la boutique Chatila a été dévalisée hier en pleine journée par quatre hommes armés.
18 août 2009Tribune de Genève - Isabel Jan-Hess et Worldtempus.com

Ça s'est passé très vite, sous l'oeil des touristes et des badauds ébahis. Il est un peu plus de 15 h hier lorsque quatre hommes armés de pistolets et de masses font irruption dans une bijouterie de la rue du Rhône. L'un d'eux neutralise l'agent de sécurité, les autres se précipitent sur les vitrines en menaçant une vendeuse et le patron. Ce dernier se débat, tente de repousser ses agresseurs. En vain. En moins de deux minutes, selon les témoins, les quatre hommes brisent les vitrines et dérobent les bijoux. L'expertise n'est pas encore terminée, mais selon le bijoutier, le préjudice est estimé à plusieurs millions de francs. Encore sous le choc hier, en fin d'après-midi, le patron et les employés acceptent de revenir sur la minute qui a bouleversé leur existence. «Malgré mon âge, je me suis battu avec l'un d'eux, raconte le propriétaire. Je pense que ça les a déstabilisés, ils ne s'attendaient pas à ce que je m'interpose.» Il montre une vitrine éventrée. «Regardez, une bague de plus de 500 000 francs, ils ne l'ont pas prise, ils ont battu en retraite avant de tout vider.»

Braquage_326259_0Ils s'enfuient sur des scooters avec leur butin

«On n'a rien vu venir, ajoute une employée. Je n'ai plus bougé et j'ai juste crié à mon patron de ne pas résister. J'ai eu très peur pour lui, il avait un pistolet sur la tempe.» Sa collègue, au sous-sol au moment du braquage, a pu rapidement actionner l'alarme. «Ça n'a pas servi à grand-chose. La police est certes arrivée très vite, mais ils étaient déjà loin.» Les voleurs se seraient enfuis sur deux scooters. Selon les premiers témoignages recueillis sur place, ils portaient des chapeaux et des perruques. «Ils parlaient russe, ou une langue slave, poursuit la jeune vendeuse. Ils semblaient très bien organisés, je ne vois pas ce que l'on aurait pu faire de plus.» Au fond de la boutique, une employée range méticuleusement les quelques bijoux «oubliés» par le commando. Les débris de verre et les présentoirs en pagaille témoignent de la violence de l'attaque.

 

Braquage_326259_1Le bijoutier déplore le «laxisme des autorités»

Le propriétaire des lieux est en colère et désabusé. La sonnette à l'entrée et l'agent de sécurité n'ont pas retenu les assaillants. «Je paie 12 000 francs par mois pour la sécurité et regardez-moi ça. Je ne comprends pas ce que font les autorités. Tous les jours en venant ici, je suis apostrophé par des gens qui me demandent de l'argent. Il y a de plus en plus de voyous dans les rues. Pourquoi ils ne font rien? Ils attendent que l'on ferme boutique.» Pour l'heure, le porte-parole de la police genevoise reste peu disert sur cette affaire. «Nous avons lancé les opérations de recherche et une enquête est en cours», lâche Eric Grandjean, laconique.

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