Et pourquoi pas...? L‘Aquaracer 500m Calibre 72 – Count Down Oracle

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Et pourquoi pas...? L‘Aquaracer 500m Calibre 72 – Count Down Oracle   - TAG Heuer
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Le point de vue du collectionneur sur une super sportive, vainqueur de la Coupe de l'America.

La Coupe de l’America reste l’épreuve de voile la plus légendaire, tant par ses racines, que par ce mélange unique de lutte sportive, de haute technologie, d’investissements financiers déraisonnables et de combats d’avocats ! Au cours des décennies passées, elle a été un des événements sportifs les plus médiatiques, attirant aussi bien l’attention des fanatiques de régates que des amateurs de combats sportifs intenses.  
A ce titre, la magie de la Coupe a aussi attiré des sponsors aux noms fameux, rêvant de voir leurs logos s’afficher sur les structures de ces magnifiques bateaux aux lignes acérées et aux performances toujours plus impressionnantes.

Je me suis rendu compte de l’aura de cette épreuve en ayant la chance de vivre la première victoire d’Alinghi en 2003 alors que je travaillais pour Serono, et de me rendre par la suite à Valence, pour visiter la base du Defender Suisse, et naviguer bord à bord avec Alinghi qui se préparait alors à remporter sa seconde Coupe.
Cependant, au cours des dernières années, l’America’s Cup est passée par des moments plus difficiles, laissant la place à d’après combats d’avocats, autour de règles toujours plus complexes, parfois trop éloignées du véritable charme de cette Coupe. Toute pièce à son revers, et la Coupe ne serait pas ce qu’elle est sans ses négociations cachées et ses jeux d’influences. Cependant, ceux-ci étaient devenus trop intenses, et on impacté négativement la Coupe. D’épreuve mythique, elle est malheureusement devenue illisible au grand public, et a perdu petit à petit son pouvoir d’attirance.
Et qu’en est-il de l’horlogerie dans tout cela ?

En combinant sa dimension high tech, l’environnement marin, l’exposition médiatique et un mélange subtil entre tradition et modernité, la Coupe a toujours entretenu d’étroites relations avec le monde horloger. Les exemples sont nombreux, parfois couronnés de succès, parfois oubliés…
Il y a eu le couple Audemars Piguet/Alinghi des grandes années, remplacé ensuite par Hublot, qui avait précédemment travaillé avec le défi italien Luna Rossa. Il y a bien sûr Omega, partenaire de longue durée des Kiwis, pour lesquels la marque de Bienne a toujours développé des modèles fort intéressants comme le fameux chronographe ANZ 32. Il y a eu Girard Perregaux et BMW Oracle au cours de la campagne de 2007. Il y a eu Corum et Energy Team, et Saint Honoré et le malheureux défi français K-Challenge.
Mais il y a aussi Louis Vuitton, qui organise la compétition permettant de choisir le Challenger, à savoir le bateau qui aura le privilège – et la lourde tâche – d’aller affronter le Defender (celui qui détient la Coupe, et qui en fixe les règles).
En 2013, l’America’s Cup a complètement changé de visage.

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Elle voit maintenant s’affronter des catamarans AC 72 - Formule 1 des mers - qui ne sont plus exactement des bateaux, et pas encore des avions. Propulsés par des ailes rigides, ils s’élèvent au dessus des flots et atteignent des vitesses incroyables. Ils sont rapides, instables, et parfois dangereux. Un marin d’Artemis est d’ailleurs décédé lors des épreuves de la Coupe Louis.
Mais le charme semblait rompu. Des années de luttes dans les bureaux discrets des « lawyers » américains avaient rompu l’équilibre subtil qui avait permis à la Coupe de durer et de charmer. Moins de sponsors, moins de spectateurs et pas assez de concurrents.
La Louis Vuitton avait désigné ANZ (New Zealand) pour affronter le Defender US – Oracle. Tout pouvait commencer. Et là encore, tout se passait mal. Après des jours de « combats » marins, les Néo-Zélandais menaient 8 victoires à 1. La « messe était dite ». Encore une course et Oracle serait humilié, les Kiwis seraient des vainqueurs sans gloire et la Coupe aurait encore perdu un peu plus de son intérêt.
8 à 1. Un retard impossible à combler.

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Du côté horloger, Omega s’affichait sur l’aile des All Blacks d’Emirates Team New Zealand (ETNZ). La série limitée de 2013 pièces avait été lancée quelques semaines plus tôt. Elle allait célébrer la victoire très bientôt…
Chez Oracle, les équipes de Tag Heuer s’apprêtaient à faire leurs bagages. La déception était d’autant plus lourde que TAG Heuer avait développé pour Oracle une technologie horlogère révolutionnaire, que j’avais pu découvrir en début d’année au cours d’une visite à la Halle Sécheron qui abritait TAG Heuer durant le SIHH.
Bref, il ne restait que quelques heures pour que l’histoire se termine de manière peu glorieuse. Et puis…
La  magie du sport a encore frappé. Superbe, inattendue, imprévisible. 8 à 1. Le premier à 9 remporte la mise. Finalement, ce sera Oracle. 9 à 8. Une des plus belles remontées de l’histoire de l’épreuve, mais aussi de l’histoire du sport en général. Alors que la Coupe allait mourir d’ennui, elle venait subitement de prendre une décharge électrique salvatrice. Son cœur malade ralentissait trop, la victoire d’Oracle pourra peut-être le relancer…
9 à 8. Pour cela, il a fallu repenser l’architecture du Defender, retravailler, alors même que la compétition était en cours, changer de tactique et finalement remotiver les équipes. Il a fallu lutter contre les éléments et contre le temps …
Aujourd’hui, je vais donc vous parler de la TAG Heuer Aquaracer Oracle Regata. C’est une pièce développée pour montrer l’engagement de la marque auprès des marins d’Oracle. Mais c’est aussi une façon de célébrer les équipes de TAG Heuer, qui, au-delà du sponsoring, ont contribué au succès du Defender californien.

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Pourquoi TAG Heuer ?
Je ne reviendrai pas sur l’histoire de la marque, déjà abordée dans l’article consacré à la Série Limitée Jack Heuer.
Au-delà d’une histoire glorieuse, TAG Heuer a développé une relation étroite avec la lutte contre le temps. Depuis quelques années, la marque propose des « concept watches » dont la vocation est de repousser les limites de la précision, et de trouver des solutions toujours plus innovantes pour transformer la technologie horlogère. Les ingénieurs de TAG Heuer testent des solutions tellement innovantes qu’elles s’éloignent de plus en plus de l’horlogerie classique pour entrer dans le monde de la haute technologie. Le chemin emprunté par TAG Heuer est le même que celui suivi par les Formules 1 ou les bateaux de l’America’s Cup.
Dans ces deux cas, la recherche a permis de trouver des solutions qui transforment une industrie. Regardez la goélette America (le premier voilier à avoir remporté l’America’s Cup en 1851) et l’Oracle de 2013. Regardez la Formule 1 de James Hunt en 1976 et celle de Jenson Button aujourd’hui. Et finalement, prenez en main un chronographe TAG Heuer Carrera de 1964 et la TAG Heuer Concept Carrera Carbon Matrix de 2013. Même évolution technologique, même course à la performance. Et même succès.

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La marque de La Chaux-de-Fonds était donc parfaitement légitime lorsqu’elle s’est lancée aux côtés de Defender Oracle. Encore une fois, elle a changé la façon de mesurer le temps et a proposé des outils destinés aux marins embarqués à bord de l’AC 72. Mais ces garde-temps vont rester secrets.
Cependant, si vous voulez tout de même porter un peu du rêve de l’America’s Cup à votre poignet et célébrer cette victoire, tournez-vous vers ce chronographe de régate lancé il y a quelques mois. Vous ne le regretterez pas.


La TAG Heuer Aquaracer Oracle Regatta
TAG Heuer a une longue expérience des chronographes de régate. Mon favori reste le modèle Heuer Regatta produit au milieu des années soixante en partenariat avec Aquastar.
Ce garde-temps destiné au yachting, traité en PVD noir - rare pour l’époque - était déjà équipé de cette complication « Régate » qui permet de visualiser facilement l’écoulement des dernières minutes avant le départ d’une course.
Il est effectivement important pour tout barreur de savoir exactement quand franchir la ligne de départ, et éviter ainsi des pénalités, voire une disqualification. Pour cela, il doit manœuvrer en rond pour prendre de la vitesse et s’élancer au moment précis du coup de départ. Cela semble facile, mais avec un voilier, l’opération est complexe. Vous pouvez donc imaginer ce que cela signifie avec un AC 72 capable de « voler » à 80 km/h.
Le cadran de cette version Regatta était donc équipé de 5 disques – pour 5 minutes. Et une fois le chronographe déclenché, les minutes s’affichaient via des disques de couleurs : bleu pour les 10 dernières minutes, rouge pour le 5 dernières. Ainsi, grâce à cette lecture facile, plus moyen de partir trop tôt, ou trop tard. Cette complication est connue sous le nom de « Count Down » (compte à rebours)
En 2013, TAG Heuer nous propose un modèle affichant les mêmes caractéristiques mécaniques. Cette version spéciale du fameux chronographe Aquaracer abrite le calibre « Count Down » 72 (en référence aux AC 72). A l’instar de ses aînées, on retrouve ici l’indication des dernières 10 minutes qui passent au centre du cadran. Les couleurs n’ont pas changé: le bleu et le rouge.

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Notre Aquaracer garde le design caractéristique de la collection, dans une taille de 43 mm. Il est intéressant de voir qu’un guichet date a été placé à 12 heures, laissant ainsi la place à 6 heures pour le logo d’Oracle Racing.
Le chronographe est un bi compax, le cadran à 9 heures indique les secondes, celui à 3 heures les minutes. Très classiquement, l’aiguille centrale (rouge) se déclenche grâce au poussoir situé à 2 heures et stoppe en poussant sur celui situé à 4 heures.
Chacun de ces poussoirs est recouvert en son extrémité de caoutchouc, favorisant ainsi la manipulation. Tout doit être fait pour que le déclenchement de la fonction « compte à rebours » se fasse le plus exactement possible. La couronne vissée est dotée de la même finition. La montre est étanche à 500m, et est équipée d’une valve à hélium automatique.
La lunette céramique unidirectionnelle distingue aussi ce garde-temps des autres modèles de la collection Aquaracer. Les 10 premières minutes sont identifiées individuellement, et surmontées du mot « CountDown », qui ne laisse aucun doute sur la vocation initiale de la pièce. Ce design particulier différencie donc la version « Edition Limitée ». Sur la version « normale », la lunette est traitée de manière classique.
Pour renforcer la lisibilité, les aiguilles sont plutôt massives et proposées dans une forme « diamant ».
Enfin, en retournant la boîte, vous pourrez admirer une gravure du catamaran AC 72 Team USA.
L’Aquaracer est disponible en deux versions, l’une équipée d’un bracelet acier, l’autre d’un bracelet caoutchouc. Dans la mesure où la pièce est en acier, la version caoutchouc est plus agréable à porter car plus légère.
La Calibre 72 Team USA est une belle montre dotée d’une fonction utile si vous êtes un régatier, amusante si vous cherchez des pièces qui sortent de l’ordinaire. Il y a encore quelques jours, elle aurait pu rester confidentielle. Mais le miracle du sport l’a projetée au devant de la scène, et je suis sûr que cette victoire si improbable viendra renforcer les liens entre l’America’s Cup et TAG Heuer.

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Qu’en pense l’avocat du diable ?
Cette TAG Heuer célèbre le sport, la bonne santé, la vie au grand air ! Bref, rien que n’aime notre avocat du Diable ;)
C’est une pièce bien équilibrée, bien réalisée et bien pensée. Le principal reproche que l’on pourrait lui faire est justement cette sagesse qui la caractérise.
Regardez les tenues de course des marins de cette 34ème Coupe pour vous rendre compte de l’évolution technique – y compris dans l’équipement individuel. J’aurai donc aimé avoir une montre « Oracle » plus extrême, et en phase avec ce que sont devenus les catamarans qui se sont affrontés lors de ces régates. Un boîtier noir (comme son aînée de 1966), des couleurs plus vives, et peut-être l’emploi de carbone.
Mais je comprends aussi le choix marketing pour une montre plus consensuelle.

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S’il fallait en rester à la pièce dont nous venons de parler, je l’aurais mieux vue montée sur un bracelet en toile de voile, proche de celui du chronographe électronique ultra-élaboré qui équipait James Spithill, Ben Ainslie et leurs coéquipiers du Team Oracle. Et le boîtier aurait mérité d’être en titane, un matériau plus léger et plus en phase avec la vocation originale de cette pièce.
Mais je garde le secret espoir que TAG Heuer lance dans ces prochains mois un modèle destiné à célébrer cette victoire, qui reprenne certaines de ces caractéristiques. Et prépare la prochaine campagne de l’America’s Cup.


Quelle image véhiculera le porteur de ce chronographe TAG Heuer Oracle ?
Ce chronographe de régate est évidemment une montre sportive, qu’il faudra porter lors de toutes vos sorties en voilier, que ce soit dans la baie de San Francisco, ou sur le Lac Léman !
Il reste une pièce estivale, qui se mariera parfaitement avec un look décontracté, une paire de docksides rouges usées par le sel et le soleil,  un short blanc qui montre quelques marques d’usure,  et un polo. Pour affronter la brise, enfilez une veste Yacht Murphy & NYE, et mettez vos affaires dans un sac Louis Vuitton Cup, idéalement dans sa version de 1995.
Il ne vous reste plus qu’à attendre le retour des beaux jours.
Ou à rester à San Francisco !

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