Pourquoi pas… La Hublot Oceanographic 4000

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Pourquoi pas… La Hublot Oceanographic 4000 - Hublot
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Le point de vue du collectionneur sur cette montre au charme extrême.

Il y a des souvenirs d’enfance qui vous marquent. Certains sont tristes, d’autres encrent des moments de bonheur qui vous suivent ensuite tout au long de votre vie. Un de ces jolis souvenirs est, pour moi, la visite annuelle au Musée Océanographique de Monaco. Tous les ans, en vacances d’été sur la Côte d’Azur, je demandais à mes parents de m’emmener voir cet endroit que je trouvais fascinant. Un mélange d’aventure, d’histoire, de technologie et de rêves.

 

Les grands fonds restent un endroit mystérieux, source de fantasmes, d’angoisse ou de découverte. Nombreux sont les aventuriers – réels ou de fiction – qui tentent d’en percer les secrets. Depuis 20’000 Lieues sous les Mers, l’exploration sous-marine est irrémédiablement liée à la technologie et à la quête de l’impossible. Les noms magiques défilent : Capitaine Nemo, Nautilus, COMEX, Dirk Pitt et la NUMA, James Cameron, Abyss, Auguste Piccard,  Jacques Yves Cousteau, et évidemment le Prince Albert 1er de Monaco, à l’origine du Musée inauguré en 1910.

 

C’est justement ce qui frappe le visiteur du Musée de Monaco : un lien irrationnel entre l’aventure, la technologie et la nature. L’endroit respire autant la nostalgie que la haute technologie. On y croise des bathyscaphes, des tenues de scaphandriers, des plans, des cartes, des objets divers et variés, et bien sûr des animaux marins.

Mais bizarrement peu de montres …

 

Pourquoi pas… La Hublot Oceanographic 4000

 

Or, dans le petit monde de l’horlogerie, la mer a toujours représenté un espace de test technologique mais aussi un puissant vecteur marketing. Et ceci depuis la première traversée de la Manche à la nage par Mercédès Gleitze avec – et c’était une première - une montre Rolex étanche au poignet.

 

Depuis lors, toutes les marques horlogères ont essayé avec plus ou moins de succès de « s’accaparer » la fascination des grandes profondeurs. Certaines sont restées « en surface » et équipent des marins. D’autres plongent sans bouteille au poignet de nageurs mi-homme mi-dauphin. Il y a celles qui équipent des nageurs de combat, et d’autres qui veulent – vraiment - toucher le fond ! Et pour celles-ci, le défi se mesure en pression, en étanchéité, et l’exploit devient un chiffre inscrit sur un cadran : 100m, 300m, 600m, 1200m, 1500m, 3600m…

 

Je suis prêt à parier qu’aucun des lecteurs de cette revue ne descendra jamais aussi profond (si je me trompe merci de m’envoyer un email, je vous accompagne !). Seuls quelques sous-marins y parviennent. Et à leur bord, quelques privilégiés qui découvrent un autre univers, peuplé de monstres bien inoffensifs, de Kraken de légende ou de poissons « extra-terrestres » !

 

Une montre « de grande profondeur » se doit de refléter cette magie. Elle doit combiner l’excellence technique et l’ultra résistance, mais elle doit - à mon sens - garder dans ses gènes une dimension onirique et un coté « science-fiction » en phase avec l’univers qu’elle est supposée refléter.

C’est pour cette raison que j’ai choisi de vous parler de cette Hublot Oceanographic 4000.

 

Pourquoi Hublot ?

La marque de Nyon est une vraie success story.

Venue de – presque - nulle part, elle est désormais partout. Sa réussite tient bien sûr à son CEO « historique », Jean-Claude Biver. Mais aussi à des équipes toutes animées par la même fougue.

 

Hublot est une marque horlogère qui a pratiqué très tôt l’ « ambush marketing », une forme de marketing de combat, faite de coups, d’exploits et d’audace.

La Big Bang est une pièce qui marque l’horlogerie. Non pas tellement par sa dimension technique ou horlogère, mais par sa raison d’être. C’est, à mon avis, une des premières montres « marketing ». Un exercice exceptionnel d’analyse de marché, de positionnement et d’image.

 

Avec ce garde-temps, Hublot est entré dans la cour des grands, non pas par la grande porte, mais en sautant par dessus le mur, comme un garnement faisant un pied de nez à des hommes biens trop polis … Si certain lui reprochent de ressembler à d’autres, elle est pourtant unique. Parce qu’elle porte en elle un côté politiquement incorrect tellement charmant !

 

Depuis, Hublot s’est imposée – c’est le mot choisi – dans le monde fermé des grandes marques d’horlogerie.

Toujours animée par sa passion marketing et sa volonté d’omniprésence, la marque a développé ses gammes, évitant ainsi le piège du « mono-modèle ». La Big Bang demeure, mais elle fait désormais partie d’une famille qui couvre un spectre de plus en plus large, tout en conservant l’ADN de la marque.

 

La Hublot Oceanographic 4000 n’est pas une Big Bang. Mais elle est une quintessence de ce que représente aujourd’hui Hublot. C’est aussi pour cela qu’elle me séduit.

 

Pourquoi pas… La Hublot Oceanographic 4000

 

La Hublot Oceanographic 4000 : le Kraken de Monaco

Autant le dire directement, la Oceanographic 4000 est un monstre marin.

Tout dans cette pièce est extrême. Comme évoqué plus tôt, il suffit de regarder sur son cadran pour se rendre compte de sa vocation de plongeuse : 4000 M. Effectivement, l’Ocenaographic 4000 ne cache pas son ambition. C’est une des plongeuses de « série » qui affiche la plus grande résistance à la pression.

 

Pour cela, rien n’a été laissé au hasard. La pièce est massive, épaisse et semble sortie de l’imagination de James Cameron. On pourrait effectivement la retrouver au poignet de Virgil « Bud » Brigman, le héros du magnifique film Abyss. Si l’Oceanographic 4000 reste une plongeuse qui connaît ses gammes, elle ne fait cependant rien comme les autres.

 

D’abord, elle est en titane, ce qui permet de la rendre « portable ». En effet, malgré ses 48 mm et son épaisseur, elle reste relativement légère. 

 

A l’instar de toutes les plongeuses, elle est équipée d’une lunette graduée, mais celle ci est interne. Pour la manipuler et la régler il faut utiliser la couronne placée à 2 heures. Il faudrait plutôt dire placée entre 1 et 3 heures, tellement cette dernière est impressionnante. Pour s’en servir, il faut d’abord libérer un « berceau en titane » qui la protège. Cet élément est aussi inutile que séduisant. Il donne au garde-temps ce côté « Hollywood movie » si tentant. Pour nous rappeler ses caractéristiques, le berceau est gravé d’un 4000 M fort visible.

 

Une fois libérée, il faut encore dévisser la couronne pour ajuster la lunette. Et après, libre à vous de plonger aussi loin que vous le pouvez …

Le réglage de l’heure et de la date se fait par une autre couronne, moins massive, et placée à 4 heures. Sa manipulation est plus classique que la précédente. Le cadran de ce garde-temps est bien évidemment ultra-lisible, doté d’aiguilles massives et utilisant les matières luminescentes pour faciliter la lecture dans des environnements sombres.

 

Le cadran est protégé par un verre saphir de 6.5 mm, lui-même enchâssé dans une lunette titane fixée à la boîte grâce à 6 vis traitées en PVD noir.

L’Hublot Oceanographic 4000 est animée par le calibre mécanique automatique HUB 1401, doté de 42 heures de réserve de marche.

 

Elle est bien sûr équipée d’une valve à hélium, située sur la coté gauche de la boîte.

Cet accessoire permet de libérer l’hélium qui s’infiltre dans les montres lors des plongées qui requièrent l’usage de caissons de décompression. Sans cette valve, le gaz qui s’introduit dans toutes les montres – quelle que soit leur étanchéité - pourrait faire imploser la montre. La valve à hélium a été inventée par Rolex et Doxa, et a permis de proposer aux plongeurs professionnels les premières vraies montres de grande profondeur.

Une autre caractéristique unique de l’Oceanographic 4000 est son dispositif de changement rapide de bracelet. Il suffit de presser sur les poussoirs triangulaires situés aux extrémités de la boîte pour libérer le bracelet caoutchouc et monter un bracelet de plongée en nylon et caoutchouc, permettant de porter la pièce sur une combinaison de plongée.

Le bracelet de l’Oceanographic 4000 est équipé d’une boucle ardillon, plus adaptée à la plongée qu’une boucle déployante.

 

Le fond de la pièce est en titane et arbore une reproduction du Princesse Alice, le bateau océanographique du Prince Albert, et l’inscription Musée Océanographique de Monaco. La version titane est produite en série limitée de 1000 pièces.

Pour résumer, nous sommes en présence d’une montre extrême, décalée et remarquable. Voyons ce que peut en dire l’avocat du Diable.

 

Qu’en pense l’avocat du Diable ?

Le charme de cette Hublot réside dans son extrémisme.

C’est aussi ce qui peut déranger. Si vous recherchez la discrétion, passez votre chemin. On peut difficilement reprocher à Hublot les choix qui ont été fait pour proposer une pièce affichant de telles caractéristiques. Mais ces partis pris peuvent en dérouter plus d’un.

 

Pourquoi pas… La Hublot Oceanographic 4000

 

J’avoue avoir fait partie des premiers à douter de l’intérêt de cette pièce. Jusqu’au jour où je l’ai passée au poignet. Cette pièce n’est certes pas LA montre de tous les jours. Elle doit s’intégrer dans une collection.

Hormis cet aspect, je regrette la couleur des index qui auraient pu être traités d’une manière différente, moins classique. Je ne suis non plus pas un grand fan du traitement en partie « pvdisé » de la couronne, mais ces deux points restent une affaire de goût. Aucun d’entre eux ne dérangera trop les poissons qui auront l’occasion d’admirer l’Oceanographic dans son environnement !

 

Quelle image véhiculera le porteur de cette Hublot Oceanographic 4000 ?

L’Oceanographic est la pièce que l’on porte par pure plaisir de se faire remarquer, et d’entendre dire « mais c’est quoi ce « truc ! ». La combinaison isoprène semble être la tenue qui lui correspond le mieux. Mais elle se mariera tout aussi bien avec un style casual, une tenue d’été ou un short de bain Vilebrequin Moorea Pieuvre !

Mais, pour savourer encore plus cette montre extrême, je voudrais vous recommander la lecture du livre « Abysses » de Claire Nouvian. Ce magnifique ouvrage fait découvrir la vie sous-marine à 10’000 m de profondeur, avec des photographies fascinantes.

 

En le parcourant, vous découvrirez des poissons étranges, aux formes bizarres, et aux capacités étonnantes. Ils se sont adaptés à la vie en grande profondeur et ont fait de ce milieu hostile, leur terrain de jeu.

Après quoi, vous regarderez l’Oceanographic 4000 avec un autre regard. Parce que, finalement, ce garde-temps partage bien des choses avec ces créatures abyssales ….

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