Entrée dans le capital de Richard Mille

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Les deux sociétés ont scellé de nouveaux liens de partenariat pour asseoir leur collaboration à venir

 

Audemars PiguetetRichard Milleviennent de sceller un partenariat qui concrétise une proximité de fait existant de longue date entre les deux entreprises. La manufacture du Brassus est entrée dans le capital de Richard Mille à une hauteur non communiquée, mais probablement de l'ordre de 10%. Cette alliance permettra à Richard Mille – arrivé il y a quelques années dans l'horlogerie de très haut de gamme avec des concepts novateurs et une esthétique contemporaine – de pouvoir continuer à se fournir en mouvements exclusifs au Locle chez Audemars Piguet Renaud Papi (APRP, filiale d'Audemars Piguet).

Depuis ses débuts, le français Richard Mille se fournit en mouvements chez APRP ainsi que chez Vaucher Manufacture, à Fleurier, deux sociétés avec lesquelles il collabore également dans le développement desdits mouvements. «Au-delà des affaires, ce sont de véritables liens d'amitié que nous partageons avec Richard Mille», déclarait récemment Georges-Henri Meylan, CEO d'Audemars Piguet. Cette prise de participation est naturelle au vu des compétences et attentes de chacune des sociétés. Pour Audemars Piguet, cette entrée dans le capital permet de maintenir un lien étroit avec une marque – l'une des plus dynamiques du moment - à laquelle elle ouvre le meilleur de ses compétences. Pour Richard Mille, ce nouvel actionnaire donne un signal clair à la communauté horlogère de l'intérêt que suscite sa marque auprès des plus prestigieuses sociétés et l'assure de pouvoir continuer à développer chez APRP des mouvements horlogers exclusifs.

De nouvelles marques au SIHH?

L'édition 2008 du Salon international de la haute horlogerie (SIHH) de Genève verra-t-elle l'arrivée de nouvelles sociétés exposantes? Si le SIHH se refusait jusque-là à envisager cette hypothèse – aucune marque n'a été admise depuis 1999, hors celles passées dans le giron de Richemont – la question de l'élargissement est actuellement ouvertement débattue au sein du directoire de la Fondation de la haute horlogerie, organisateur de l'événement. Tandis que certains prônent l'ouverture pour renforcer le SIHH dans son rôle de «capitale de la haute horlogerie», d'autres se montrent plus réservés. De nombreuses marques se mettraient volontiers sur les rangs, tant le pouvoir d'attraction de cette manifestation est fort sur les détaillants les plus courtisés de la planète. Avant même que la question ne soit définitivement tranchée, les noms des premiers élus potentiels circulent avec insistance. Richard Mille, qui vient de renforcer ses liens avec Audemars Piguet, Greubel Forsey, dont Richemont a acquis récemment 20% du capital, ainsi que l'indépendant François-Paul Journe forment le trio de tête. Le SIHH compte actuellement 16 marques exposantes, dont 11 du groupe Richemont.

Richemont en chasseur

Après des prises de participation récentes chez Egana et Greubel Forsey, ainsi que le rachat de Minerva, Richemont poursuit sa stratégie d'expansion en annonçant la création d'une société commune détenue à parts égales avec Polo Ralph Lauren. Longtemps courtisé par tous les groupes horlogers, l'Américain Ralph Lauren (5,3 milliards de dollars de chiffre d'affaires pour un bénéfice net de 308 millions de dollars) semble avoir trouvé en Richemont un partenaire idéal pour partager l'aventure de The Polo Ralph Lauren Watch and Jewellery Company. Avec une entrée de gamme montres annoncée à quelque 3000 francs, Ralph Lauren s'essayera dans un créneau élevé où d'autres marques fashion ont déjà sombré. Pour ce faire, la société pourra compter sur l'expertise et l'outil industriel de Richemont.

Cette association renforce l'idée que Richemont entend également occuper le terrain dans le créneau de la montre de mode. Dans cette perspective, la prise de participation surprise, l'automne dernier, via sa société VDCI, à hauteur de 10% dans le capital d'Egana Goldpfeil (Hongkong) prend plus de relief. Le groupe Egana est notamment actif dans la distribution (Allemagne), dans la production de montres sous licence (Puma, Pierre Cardin, Esprit, Carrera, Joop, Cerruti 1881, etc. ) ainsi que dans la production de composants horlogers et de bijoux. Egana produit déjà des montres et bijoux pour Chloé ainsi que de la petite bijouterie pour une autre marque du groupe. Il est ainsi probable que la bijouterie Ralph Lauren trouve en Egana un producteur d'expérience.

Toujours en chasse, mais les proies conséquentes et intéressantes se faisant rares dans l'horlogerie, Richemont regarderait vers d'autres univers du luxe. Selon un observateur au cœur du système, le propriétaire Johann Rupert étudierait avec une attention particulière le cas du couturier Brioni ainsi que celui du fabricant britannique de voitures de prestige Aston Martin, dont Ford a annoncé vouloir se délester.

Roventa-Henex change de mains

La société de private equity Argantis, à Cologne, vient de prendre une participation majoritaire dans la société biennoise de private label Roventa-Henex. Le montant de la transaction n'a pas été communiqué. Si la liste des clients de Roventa-Henex demeure confidentielle, la société a cependant perdu deux comptes l'an dernier, tombés dans l'escarcelle des licences du Movado Group, à savoir Lacoste et Hugo Boss. En février 2005, huit managers de Roventa-Henex avaient racheté les parts de PPM Ventures pour détenir l'entier du capital. Actionnaire majoritaire de février 2005 au mois dernier, Marc Küffer reste président du conseil et directeur général de la société.

 

Bilan / Michel Jeannot / www.bilan.ch

 

Audemars Piguet s'empare de 10% de Richard Mille

La mode horlogère est aux prises de participation. Après Richemont avec Greubel & Forsey et Egana, c'est au tour d'Audemars Piguet (AP) de franchir le pas. La manufacture vaudoise a pris 10% de l'horloger Richard Mille. «Cette participation entérine les relations commerciales et personnelles que nous entretenons avec Richard Mille. Depuis des années, notre site du Locle, Audemars Piguet (Renaud & Papi) SA, produit en effet des mouvements pour Richard Mille», a confié au Temps Georges-Henri Meylan, administrateur-délégué d'Audemars Piguet, revenant sur une information parue dans Bilan. Pour l'heure, il n'est pas prévu d'accroître cette part.

Est-ce à dire que des montres Richard Mille seront bientôt vendues dans le réseau de boutiques d'AP? «Non, rétorque Georges-Henri Meylan, les boutiques Audemars Piguet vont rester entièrement dédiées à notre marque.» Il assure que la société n'a pas d'autres projets de prise de participation, mais précise qu'il est «évident que toutes les marques cherchent à s'approprier l'ensemble du processus de production, raison pour laquelle nous possédons notamment des parts chez Centror et GTF, au niveau de l'habillage»

 

Le Temps / Bastien Buss / www.letemps.ch

 

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